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Textes fondamentaux de l'Inde

 
 
 
 
Introduction aux Upanishads 
 
 
 
De 'upa' :proche de, près de, 'ni' : bas, et 'shad' être assis. C'est le fait d'être assis aux pieds du Guru pour recevoir l'enseignement. 
 
Les upanishads forment ce que l'on appelle le Vedanta, de Veda-anta, la fin des Vedas, non seulement parce qu'elles constituent en la partie finale, mais surtout parce qu'elles en sont l'enseignement ultime, atteignant à la plus haute métaphysique, au-delà de laquelle est le royaume du Silence.
 
 
Les plus anciennes font en effet partie des Veda, et font donc partie de la shruti. Aussi forment-elles la base, l'essence de la philosophie hindoue. Elles ont trait à l'intégralité de la connaissance et y sont exposés l'origine de l'univers, la nature du Brahman, du jivatman, la relation entre mental et matière, etc… Il n'en demeure pas moins que le thème principal des upanishad est la connaissance ultime : l'identité du Brahman et du jivatman (" Tat tvam asi : Tu es Cela " (Chandgogya Up), la recherche de l'unité au sein de la diversité, (" ce par la connaissance de quoi tout dans l'Univers est connu " (Mundaka Up.). C'est dans les Upanishads qu'apparaît aussi pour la première fois l'exposition de la loi du karma, telle qu'enseignée par Yajnavalkya (Brihadaranyaka Up.) 
 
Ce qui caractérise donc aussi les Upanishads c'est bien entendu leur universalité et leur absence de tout dogmatisme. Elles constituent la plus haute philosophie jamais conçue par l'esprit humain. 
 
 
Traditionnellement, il y a 108 upanishads (majeures). Elles ont été classées par la suite : 
 
1) 12 upanishads majeures, 
 
- Aitareya et la Kauhsitaki appartiennent au Rg Veda 
- Chandogya et Kena au Samaveda 
- Taittiriya, Katha, Shvetashvatara, Brhadaranyaka, Isha au Yajur Veda 
- Prashna, Mundaka et Mandukya à l'Atharvaveda. 
 
2) 23 samanayayuvedanta upanishads 
 
3) 20 Yoga upanishads 
 
4) 17 samnuasa upanishads 
 
5) 14 vaishnava upanishads 
 
6) 14 shaiva Upanishads 
 
7) 8 shakta upanishads
 
 
 
 
S'il y a plus de de 200 textes qui ont reçu le titre d'upanishads, il vaut mieux s'en tenir à la tradition et notamment à l'enseignement des upanishads 'védiques'. 
 
Les Upanishads sont, nous l'avons vu, l'œuvre de plusieurs auteurs et on ne peut donc faire d'elles, mise à part les 'grandes upanishads' appartenant à la sruti et qui sont en prose, un système de philosophie proprement dit, certaines upanishads se rattachant à des sectes particulières. (cultes de Shiva, de Vishnu, de Ganesha, de Surya, etc…)
 
 
 
Voici la liste traditionnelle des upanishads, donnée dans la Muktika Upanishad : 
 
1 Ishavasya (majeure) 
2 Kena (majeure) 
3 Katha (ou Kathaka) (majeure) 
4 Prashna (majeure) 
5 Mundaka (majeure) 
6 Mandukya (majeure) 
7 Taittiriya (majeure) 
8 Aitareya (majeure) 
9 Chhandogya (majeure) 
10 Brihadaranyaka (majeure) 
11 Brahma (Samnyasa) 
12 Kaivalya (Shaiva) 
13 Jabala (Shaiva) 
14 Shvetashvatara (majeure) 
15 Hamsa (Yoga) 
16 Arunika (Samnyasa) 
17 Garbha (Samanaya) 
18 Narayana (Vaishnava) 
19 Paramahamsa (Samnyasa) 
20 Amritabindu (Yoga) 
21 Amritanada (Yoga) 
22 Atharvashiras (Shaiva) 
23 Atharvashikha (Shaiva) 
24 Maitrayani (Samanaya) 
25 Kaushitaki (majeure) 
26 Brihajjabala (Shaiva) 
27 Narisimhatapaniya (Vaishnava) 
28 Kalagnirudra (Shjaiva) 
29 Maitreyi (Samnyasa) 
30 Subala (Samanaya) 
31 Kshurika (Yoga) 
32 Mantrika (Samanaya) 
33 Sarvasara (Samanaya) 
34 Niralamba (Samanaya) 
35 Shukarahasya (Samanaya) 
36 Vajrasuchika (Samanaya) 37 Tejobindu (Yoga) 
38 Nadabindu (Yoga) 
39 Dhyanabindu (Yoga) 
40 Brahmavidya (Yoga) 
41 Yogatattva (Yoga) 
42 Atmabodha (Samayana) 
43 Naradaparivrajaka (Samnyasa) 
44 Trishikhibrahmana (Yoga) 
45 Sita (Shakta) 
46 Yogachudamani (Yoga) 
47 Nirvana (Samnyasa) 
48 Mandalabrahmana (Yoga) 
49 Dakshinamurti (Shaiva) 
50 Sharabha (Shaiva) 
51 Skanda (Samanaya) 
52 Tripadvibhutimahanarayana (Vaishnava) 
53 Advayataraka (Yoga) 
54 Ramarahasya (Vaishnava) 
55 Ramatapaniya (Vaishnava) 
56 Vasudeva (Vaishnava) 
57 Mudgala (Samanaya) 
58 Shandilya (Yoga) 
59 Paingala (Samanaya) 
60 Bhikshuka (Samnyasa) 
61 Maha (Samanaya) 
62 Shariraka (Samanaya) 
63 Yogashikha (Yoga) 
64 Turiyativadhuta (Samnyasa) 
65 Samnyasa (Samnyasa) 
66 hamsaparivrajala (Samnyasa) 
67 Akshamala (Shaiva) 
68 Avyakta (Vaishnava) 
69 Ekakshara (Samayana) 
70 Annapurna (Samanaya) 
71 Surya (Samanaya) 
72 Akshi (Samanaya) 73 Adhyatma (Samanaya) 
74 Kundika (Samnyasa) 
75 Savitri (Samanaya) 
76 Atma (Samanaya) 
77 Pashupatabrahma (Yoga) 
78 Parabrahma (Samnyasa) 
79 Avadhuta (Samnyasa) 
80 Tripuratapini (Shakta) 
81 Devi (Shakta) 
82 Tripura (Shakta) 
83 Katharudra (Samnyasa) 
84 Bhavana (Shakta) 
85 Rudrahridaya (Shaiva) 
86 Yogakundali (Yoga) 
87 Bhasmajabala (Shaiva) 
88 Rudrakshajabala (Shaiva) 
89 Ganapati (Shaiva) 
90 Darshana (Yoga) 
91 Tarasara (Vaishnava) 
92 Mahakavya (Yoga) 
93 Panchabrahma (Shaiva) 
94 Pranagnihotra (Samanaya) 
95 Gopalatapini (Vaishnava) 
96 Krishna (Vaishnava) 
97 Yajnavalkya (Samnyasa) 
98 Varaha (Yoga) 
99 Shatyayana (Samnyasa) 
100 Hayagriva (Vaishnava) 
101 Dattatreya (Vaishnava) 
102 Garuda (Vaishnava) 
103 Kalisamtarana (Vaishnava) 
104 Jabali (Samnyasa) 
105 Saubhagyalakshmi (Shakta) 
106 Sarasvatirahasya (Shakta) 
107 Bahvricha (Shakta) 
108 Muktika (Samanaya)
 
 
 
A côté, on trouve des upanishads dont les textes sont pourtant importants : 
 
(109) Yogasara 
(110) Vedantasara 
(111) Sivajnanamrita 
(112) Advaitamrita 
(113) Svarupabodha 
(114) Brahmarahasya 
(115) Brahmanubhava 
(116) Vucharabindu 
(117) Jyotirbindu 
(118) Anandabindu
 
 
1- Isha Upanishad 
 
 
L'Isha Upanishad la seule upanishad qui fasse partie intégrante d'un Samhita, d'où son second nom de Samhitopanishad. Elle forme le dernier chapitre du Sukla Yajur Veda Samhita (Yajur Veda blanc). Elle est en vers, appelée comme toutes les upanishads en vers une mantropanishad. Son nom dérive du premier mot du premier mantra qui la compose. Dans toutes les listes ou énumérations d'upanishads, elle figure en première place. L'Isha Upanishad est une des Upanishads qui a été commentée par Adi Shankaracharya. Il expose que l'upanishad présente deux voies pour les aspirants spirituels : la première pour les jnanins (voie de la connaissance) et l'autre pour ceux qui n'ont pas atteint le développement intérieur requis pour renoncer aux désirs et adopter cette voie. Un tel jnanin n'a pas à accomplir de rites. L'upanishad le concerne dans ses huit premiers vers. La seconde partie concerne ceux qui sont encore attachés au monde. Ceux-ci doivent accomplir les rites et leurs devoirs tout en acquérant la connaissance. 
 
L'Isha Upanishad a donné lieu à des interprétations différentes qui peuvent ne pas retenir cette division donnée par Shankara. En français la traduction de Sri Aurobindo se distingue. Nous avons autant que faire se peut suivi le texte au mot à mot pour éviter tout glissement, avec en vue aussi bien l'interprétation de Shri Shankaracharya que celle de Shri Aurobindo.
 
 
 
 
 
 
Aum. Tout ce qui est changeant dans le monde, tout cela est enveloppé par le Seigneur. Par la renonciation à cela, aide-toi. Ne convoite pas la richesse d'autrui. 
 
Certes, en faisant les oeuvres, on doit désirer vivre cent ans ici (1) . Pour un homme tel que toi, il n'y a pas d'autre moyen que celui-ci, par lequel l'action ne s'attache pas (à l'homme) (2). 
 
Ces mondes asuriques (démoniaques) sont enveloppés d'aveugles ténèbres. Ceux qui tuent le Soi y vont après leur départ.(3) 
 
Cela demeure sans mouvement, un(ique) et plus rapide que la pensée, les dieux (les sens) ne peuvent l'atteindre dans sa progression en avant. Demeurant stable, il distance tous les autres qui courent. Cela étant là, Matarisva (l'air, l'énergie cosmique) supporte toutes les activités.(4) 
 
Cela se meut, Cela ne se meut pas; Cela est loin, Cela est près; Cela est au-dedans de tout; Cela est aussi à l'extérieur de tout. 
 
Celui qui voit tous les êtres dans l'Atman même et l'Atman dans tous les êtres, ne ressent aucune haine du fait de cela (cette réalisation). 
 
Lorsque pour celui qui sait, tous les êtres sont devenus l'Atman même, alors quelle illusion, quelle peine peut-il y avoir, pour lui qui voit l'unité ? 
 
Il est omnipénétrant, pur, sans corps, sans nerfs, sans blessure, sans tâche, non touché par la faute, omniscient, gouverneur du mental, transcendant et existant par lui-même; Il a assigné les devoirs pour les Prajapatis (années éternelles). (5) 
 
Ceux qui rendent culte à avidya (ignorance ou rites) entrent dans des ténèbres aveuglantes. En de plus grandes ténèbres que celles-ci entrent ceux qui sont engagés en vidya (connaissance, philosophie, méditation sur les dieux). 
 
Ils disent que par vidya un résultat différent (est obtenu) et que par avidya un résultat différent (est obtenu); ainsi avons-nous entendu des sages qui nous l'ont expliqué. 
 
Celui qui connaît à la fois vidya et avidya, ayant conquis la mort par avidya, atteint l'immortalité par vidya. 
 
Ceux qui se vouent au non-devenir (prakrti non manifestée) entrent dans des ténèbres aveuglantes. En de plus grandes ténèbres entrent ceux qui se vouent au devenir (hiranyagarbha). 
 
Ils disent qu'un résultat différent est obtenu par le culte du devenir et qu'un résultat différent est obtenu par le culte du non-devenir. Ainsi l'avons-nous entendu des sages qui nous l'ont expliqué. 
 
Celui qui connaît à la fois le non-devenir (prakriti) et la destruction (le devenir) atteint l'immortalité par le non-devenir en conquérant la mort par la destruction. 
 
L'entrée de la Vérité est cachée par un plateau doré. O toi, Soleil, ôte-le pour que je la voie, moi qui suis par nature véridique. 
 
O nourrisseur, voyageur solitaire, contrôleur, acquéreur, fils de Prajapati, retire tes rayons, ramasse ta lumière. Je vois cette forme qui est tienne qui est la plus bénie. Je suis ce purusha (cette personne) qui est là. 
 
Que mon énergie vitale atteigne maintenant l'Air éternel; que ce corps soit réduit en cendres. Aum. Mental, rappelle-toi de ce qui a été fait, rappelle-toi de ce qui a été fait. 
 
O Agni (Feu), connaissant toutes nos actions, conduis-nous par le bon chemin à la jouissance des fruits de nos actions; ôte de nous toutes les fautes malhonnêtes. Nous t'offrons beaucoup de salutations. 
 
 
 
Aum. Cela (Brahman inconditionné) est infini, ceci (Brahman conditionné) est infini. De l'infini (inconditionné) est apparu l'infini (conditionné). En prenant l'infini de l'infini (conditionné), il demeure comme le seul infini (inconditionné). (L'Infini inconditionné) demeure le même, même si l'infini (conditionné) est apparu à partir de lui.
 
 
Brahmopanishad 
 
 
 
La Brahmopanishad appartient à l'Atharva Veda. Cette Upanishad 
traite de la nature de l'Atman qui connaît quatre états de conscience.
 
 
 
 
1.- Om ! Shaunaka, maître de maison de renom, demanda un jour à Bhagavan Pippalada de la famille d'Angira : Dans ce corps, la cité divine de Brahman, installés (dedans), comment créent-ils (les devas) ? De qui ceci constitue-t-il la gloire ? Qui est celui qui devient toute cette gloire ? 
 
1.- Il (Pippadala) lui (Shaunaka) transmit la suprême sagesse du Brahman : Cela est prana (1), l'Atman (2). Il constitue la gloire de l'atman (3), la vie des devas. Il représente à la fois la vie et la mort des devas (4). Ce Brahman qui brille dans la divine Brahmapura (5) en tant que pur Un, dépourvu d'effets de la manifestation (6), brillant par Lui-même, Omnipénétrant, contrôle (le jiva) de la même manière qu'une araignée contrôle la reine des abeilles (7). De la même manière que les araignées, au moyen d'un fil, projettent et retirent la toile, de même aussi le prana se retire en retirant sa création. Le prana appartient aux nadis (8) comme leur devata. Dans le sushupti (sommeil profond) on va jusqu'à sa propre demeure, comme un faucon avec le ciel. On dit : de la même manière que ce Devadatta (11) ne s'enfuit pas même lorsqu'il est frappé avec un bâton, même alors il ne s'attache pas aux conséquences bonnes ou mauvaises des activités prescrites pour l'homme; de la même manière qu'un enfant se réjouit sans motif ni fruit désiré, même ainsi ce Devadatta jouit du bonheur dans cet état. (12). Il sait qu'il est la Lumière Suprême. Désirant la Lumière il jouit de la Lumière. De même il retourne par le même chemin à l'état de rêve, comme une sangsue : de la même manière qu'une sangsue se porte sur les autres points en face, en se fixant d'abord sur le prochain point. Et cet état qu'il n'abandonne pas pour un état suivant est appelé l'état de veille. Tout comme une déité porte les huit coupes sacrificielles en même temps (13). C'est de Lui que la source des Vedas et des Devas pend comme des seins. Particulièrement dans cet état de veille, bien et mal s'obtiennent pour l'être brillant (14), comme c'est ordonné. Cet atman est totalement étendu par lui-même, il est le contrôleur interne des choses et des êtres, il est l'Oiseau (15), le Crabe (16), le Lotus (17), il est le Purusha, le Prana, la propension à tuer, la cause et l'effet, le Brahman et l'Atman, il est le Devata qui fait connaître toutes choses. Quiconque sait tout cela atteint le Brahman transcendant, le support sous-jacent, le principe subjectif. 
 
2.- Maintenant ce Purusha a quatre sièges : l'ombilic, le coeur, la gorge et la tête (18). En eux brille le Brahman à quatre aspects : l'état de veille, de rêve, de sommeil profond, et le quatrième état. Dans l'état de veille, Il est Brahma, dans l'état de rêve Il est Vishnu, dans l'état de sommeil profond Il est Rudra (19); et dans le quatrième état (turiya) Il est le Suprême Un Indestructible; et Il est encore Aditya (soleil), Vishnu, Ishvara, Il est Purusha, Prana, le Jiva, Il est le Feu, l'Ishvara et le Resplendissant; ce Brahman qui est transcendant brille en eux tous ! En Soi-même, Il est dépourvu de mental, d'oreilles, de mains et de pieds, de lumière. Il n'y a pas non plus de mondes existants ou non-existants, ni de Vedas ou d'absence de Vedas, ni de Devas qui existent ou n'existent pas, ni de sacrifices qui existent ou non, ni de mère ni de père ni de belle fille existants ou n'existant pas, ni de fils de Chandala ou de Pulkasa qui existent ou n'existent pas, ni de mendiant existant ou non, ni toutes les créatures ou les ascètes existants ou non; seul l'Unique Brahman Suprême y brille. Dans le fond du coeur se trouve cet Akasha de la Conscience, avec de nombreuses ouvertures, le but de la connaissance, à l'intérieur de l'espace du coeur dans lequel tout ceci (l'univers) se développe et se meut, dans lequel tout ceci est voilé et tissé. (Celui qui sait ceci) connaît pleinement toute la création. Là les Devas, les Rishis, les Pitris n'ont aucun contrôle car, étant pleinement éveillé, on devient le connaisseur de toute vérité. 
 
3.- Dans le coeur vivent les Devas, dans le coeur les Pranas sont installés, dans le coeur existent le suprême Prana et la Lumière comme aussi la Cause immanente avec le cordon aux triples sections et le principe Mahat. (20) Cela existe dans le coeur, c'est à dire dans la Conscience. "Mets le cordon sacrificiel qui est extrêmement sacré, qui se manifeste de toute éternité avec Prajapati, qui incarne la longévité, le renom et la pureté, et puisse-t-il être pour toi force et puissance !" 
 
Celui qui est éclairé doit rejeter le cordon extérieur en l'enlevant avec la touffe de cheveux sacrée sur la tête; le Suprême Brahman en tant qu'Omnipénétrant (ou éternel) est le cordon, et il (celui qui est éclairé) doit mettre ceci (le Brahman). 
 
Le Sutra (cordon) est appelé ainsi parce qu'il perce et commence (21). Ce sutra constitue l'Etat Suprême (22). Celui qui connaît ce Sutra est le Vipra (sage), il est parvenu au-delà des Vedas. 
 
Par Cela tout ceci (l'univers) est transfixé, comme une collection de pierres précieuses est enfilée sur un fil. Le Yogi qui est le connaisseur de tous les Yoga et le voyant de la vérité devrait mettre ce cordon. 
 
Etabli dans l'état du Yoga le plus élevé, le sage devrait enlever le cordon extérieur. Celui qui est réellement conscient de soi doit mettre le cordon constitué de la conscience de Brahman. 
 
A cause du port de ce sutra, il ne peuvent ni devenir contaminés ni sales, ceux qui ont ce cordon en eux, ceux qui ont ce cordon sacrificiel de la connaissance. 
 
Eux, parmi les hommes, connaissent le Sutra, ils portent le cordon sacrificiel, ceux qui sont dévoués à Jnana (la Connaissance), qui ont cette Jnana pour touffe de cheveux sacrée, cette Jnana pour cordon sacré. 
 
Pour eux Jnana est le purificateur le plus grand, Jnana est ce qu'il y a de mieux en tant que tel. Ceux qui ont cette Jnana pour touffe de cheveux sont aussi non-différents d'elle que l'est le feu de sa flamme. Le sage est dit être un Shikhi (porteur de la touffe de cheveux), tandis que les autres sont de simples cultivateurs de cheveux. (23) 
 
Mais ceux des classes comme les brahmanes ...qui ont le droit d'accomplir des travaux védiques doivent mettre ce cordon sacré, car surement ce cordon est décrété faire partie de tels travaux. 
 
Celui qui a Jnana comme touffe de cheveux ainsi que pour cordon sacré a tout ce qui caractérise l'état de Brahmane, aussi connais ceux qui connaissent le Brahman ! 
 
Ce cordon sacré est, aussi, la purification (même) et ce qui est la fin de tout; et celui qui porte ce cordon sacré est le sage, il est Yajna lui-même aussi bien que celui qui connaît le Yajna. 
 
L'unique Dieu en tous les êtres demeure caché, omnipénétrant et Soi de tous les êtres, contrôlant et surveillant toutes les actions, vivant en toutes les créatures et Témoin, l'Intelligence Suprême, l'Un sans second, sans attributs. 
 
L'unique Être Intelligent parmi les nombreux inactifs, Lui qui fait les nombreux à partir de ce qui est un; les hommes sages qui découvrent cet Atman, la paix éternelle est leur, non aux autres. 
 
Ayant fait de soi-même l'Arani (24) et du Pranava (25) l'arani supérieur, et les frottant ensemble par la pratique de la méditation, vois Le dans sa réalité cachée. 
 
Comme l'araignée tisse sa toile (en dehors d'elle) et la retire, de même le jiva sort de et rentre dans les états de veille et de rêve respectivement. 
 
Le corps ressemble au calice d'un lotus, plein de cavités et la face tournée vers le bas. Sache que cela est la grande demeure de l'univers entier. 
 
Sache que l'état de veille a pour centre les yeux; l'état de rêve doit être assigné à la gorge; l'état de sommeil profond se trouve dans le coeur; et le quatrième état se trouve à la couronne de la tête (26). 
 
Du fait qu'un individu tient son atman dans le Paramatman au moyen de Prajna (compréhension spirituelle), nous avons ce qui est appelé sandhya et dhyana, de même que l'adoration associée au Sandhya (27). 
 
Le Sandhya par méditation est dépourvu de toute offrande de liquide ainsi que de tout effort du corps et de la parole; c'est le principe unificateur pour toutes les créatures, et ceci est réellement le Sandhya pour les Ekadandis (28). 
 
De quoi, sans L'atteindre, la parole retombe avec le mental, cela est la Béatitude (absolue) de cet être incarné, le connaissant le sage est libéré. 
 
(Et la Béatitude est vraiment) l'Atman qui pénètre l'univers entier, comme le beurre dans le lait. 
 
Ceci est la Brahmopanishad, ou la sagesse suprême du Brahman, sous la forme d'une unité de l'Atman de tous, fondée sur la discipline spirituelle (tapas), c'est Vidya ou science de l'Atman. 
 
 
 
Ici se termine la Brahmopanishad qui appartient à l'Atharvaveda.
 
 
Kaivalyopanishad 
 
 
Cette Upanishad appartient à l'Atharvaveda. 
(Traduction : Gaura Krishna)
 
 
 
 
 
 
 
Alors Ashvalayana s'approcha du Seigneur Paramesthi (Brahma) et dit : Enseigne-moi, Seigneur, la connaissance de Brahman, la plus haute, toujours cultivée par le bon, cachée, et par laquelle un homme sage éloigne instantanément toutes les fautes et atteint le Purusha plus haut que le haut (1). 
 
2.- Et à lui, le Grand Père (Brahma) dit : "Connais la au moyen de la foi, de la dévotion et de la méditation. Non par les actions, ni par la progéniture, ni par la richesse, mais par la renonciation, certains atteignent l'immortalité. 
 
3.- Plus haut que les cieux, siégeant dans la caverne (buddhi), cela brille qu'atteint celui qui s'est contrôlé - celui qui s'est contrôlé, qui étant d'un mental pur s'est bien rendu compte de la réalité, par la connaissance du Vedanta et par le sannyasa ou renonciation. Dans la sphère de Brahma, au temps de la dissolution cosmique, ils deviennent tous libérés de l'immortalité apparente la plus haute de l'univers manifesté. (note : ceux qui ne sont pas parvenus à réaliser Brahman dans cette vie du fait de quelque obstacle, demeurent dans le Brahmaloka et se fondent en Brahman au moment du Pralaya). 
 
4-5.- En un endroit retiré, assis dans une posture aisée, pur, le cou, la tête et le corps droits, vivant dans le dernier ordre de la vie religieuse (note : paramahamsa), ayant contrôlé tous les sens, saluant son propre guru avec vénération, méditant au-dedans du lotus du coeur, sans tâche, pur, clair et sans peine. 
 
6.- Inconcevable, non-manifesté, de formes infinies, le bon, le pacifique, l'immortel, l'origine des mondes, sans commencement, sans milieu, sans fin, le seul, omniprésent, Conscience et Béatitude, le sans forme et le merveilleux. 
 
7.- Méditant sur le seigneur le plus haut (Parameshvara), allié à Uma, puissant, à trois yeux, au cou bleu, tranquille, l'homme saint atteint Celui qui est la source de tout, le témoin de tout et qui est au-delà des Ténèbres (de l'ignorance). 
 
8.- Il est Brahma, Il est Shiva, Il est Indra, Il est l'Immuable, le Suprême, le Lumineux par lui-même, Lui seul est Vishnu, Il est le Prana, Il est le Temps (Kala) et le Feu (Agni), Il est la Lune (Chandrama). 
 
9.- Lui seul est tout ce qui a été et tout ce qui sera, l'Eternel (sanatana); Le connaissant, on transcende la mort; il n'y a pas d'autre voie pour la Liberté. 
 
10.- En voyant l'Atman dans tous les êtres, et tous les êtres dans l'Atman, on obtient le Brahman le plus haut, non par d'autres moyens. 
 
11.- Faisant de l'atman l'arani (1) du dessous et de OM l'arani du dessus, par la friction répétée de la connaissance, un homme sage brûle le lien (de l'esclavage). 
 
12.- L'atman ainsi illusionné par Maya ou ignorance, c'est lui qui s'identifie avec le corps et fait toutes sortes de choses. Dans l'état de veille il est celui qui atteint la satisfaction au moyen des divers objets de plaisir, tels que les femmes, la nourriture, la boisson, etc... 
 
13.- Dans l'état de rêve ce Jiva ressent plaisir et peine dans la sphère de l'existence créée par sa propre Maya ou ignnorance. Pendant l'état de sommeil profond, lorsque tout est dissous, il est maîtrisé par Tamas (ou non-manifestation) et vient à exister sous sa forme de bonheur. 
 
14.- Encore, par sa relation avec les actions faites dans de précédentes naissances, cet Atman même retourne à l'état de rêve ou à l'état de veille. L'être qui joue dans les trois cités (note : état de veille, de rêve, de sommeil profond) a fait apparaître à partir de lui toute diversité. Il est le substratum, la béatitude, la Conscience indivisible dans laquelle les trois cités se dissolvent. 
 
15.- De Ceci apparaissent le Prana, le mental, tous les sens, l'éther,l'air, le feu, l'eau et la terre qui supporte tout. 
 
16.- Cela qui est le Suprême Brahman, l'âme de tout, le grand support de l'univers, plus subtil que le subtil, et éternel, cela est toi-même, et tu es Cela. 
 
17.- Cela qui manifeste le phénomène, tel que les états de veille, de rêve et de sommeil profond, Je suis ce Brahman, en réalisant ainsi on est libéré de tous les liens. 
 
18.- Ce qui constitue le jouissable, le jouisseur et la jouissance, dans les trois demeures, différent d'eux Je suis, le Témoin, la Pure Conscience, l'Eternel Bien. 
 
19.- En moi seul tout est né, en moi toute chose demeure, et en moi tout est dissout. Je suis ce Brahman, le sans second. 
 
20.- Je suis plus minuscule que le minuscule, Je suis aussi le plus grand de tout, Je suis l'univers manifesté. Je suis l'Ancien, le Purusha et le Dirigeant, Je suis l'Effulgent, et le Tout-bon. 
 
21.- Sans pieds ni jambes Je suis, d'une puissance inconcevable; Je suis sans yeux et Je suis sans oreilles. Je connais tout et je suis différent de tout. Nul ne peut Me connaître. Je suis toujours l'Intelligence. 
 
22.- Moi seul suis enseigné dans les différents Vedas, Je suis le Révélateur du Vedanta et Je suis aussi le Connaissant des Vedas. Il n'y a pour Moi ni mérite ni démérite, Je ne souffre aucune destruction, je n'ai pas de naissance et je n'ai aucune identité avec le corps et les sens. 
 
23-24.- Pour moi il n'y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air, ni éther. Réalisant ainsi le Paramatman qui demeure dans la cavité du coeur, qui est sans parties et sans second, Témoin de tout, au-delà à la fois de l'existence et de la non-existence, on atteint le pur Paramatman Lui-même. 
 
 
 
Ici se termine la Première Partie 
 
Nous pensons, en ce qui nous concerne, qu'ici en fait se termine l'Upanishad. La seconde partie semble être un rajout, premièrement parce qu'elle n'apporte strictement rien de nouveau, ensuite parce que le caractère n'a rien à voir avec la haute métaphysique de la première partie, troisièmement parce qu'elle est teintée de brahmanisme, et enfin parce qu'elle qualifie l'Upanishad même de 'Shatarudriya' et semble donc en être distincte, alors que le Shatarudriya est un ensemble de 100 shlokas en louange à Rudra qui forme une partie du Yajurveda. Nous nous devons cependant de la donner.  
 
1.- Celui qui étudie le Shatarudriya est purifié comme par les Feux, il est purifié du péché de la boisson, purifié du péché du meurtre d'un brahmane, des actions faites consciemment ou inconsciemment. Grâce à ceci il a son refuge en Shiva, le Soi Suprême. Celui qui appartient à l'ordre le plus élevé de la vie doit répéter ceci toujours ou une fois (par jour). 
 
2.- Grâce à ceci, on atteint la Connaissance qui détruit l'océan du samsara. C'est pourquoi l'on atteint ainsi le fruit du Kaivalya, vraiment on atteint le fruit du kaivalya (Libération). 
 
Ici se termine la Kaivalyopanishad faisant partie de l'Atharvaveda.
 
 
 
Paramahamsopanishad 
 
 
(Traduction :en anglais : Swami Madhavananda 
rendue en français avec notes par Gaura Krishna)
 
 
 
 
 
Aum ! Ô Devas, puissions-nous entendre de nos oreilles ce qui est auspicieux; puissions-nous voir de nos yeux ce qui est auspicieux. Ô vous dignes d'adoration ! Puissions-nous jouir de la durée de la vie attribuée par les Devas, en les louant avec nos corps et nos membres fermes ! Puisse le glorieux Indra nous bénir ! Puisse le soleil omniscient nous bénir ! Puisse Garuda, foudre pour le mal, nous bénir ! Puisse Brihaspati nous accorder le bien-être ! Aum ! Paix ! Paix ! Paix ! Hari Om ! 
 
 
 
1.- "Quelle est la voie des Paramahamsa Yogis (1), et quels sont leurs devoirs ?", fut la question que Narada demanda au Seigneur Brahma en allant le voir. Le Seigneur lui répondit : La voie des Paramahamsas sur laquelle tu questionnes est accessible aux gens avec la difficulté la plus grande; ils n'ont pas beaucoup de protagonistes, et ce serait assez s'il y en avait un de la sorte. En vérité, un tel être demeure dans le Brahman toujours pur; il est vraiment le Brahman indiqué dans les Vedas : c'est ce que maintiennent les connaisseurs de la Vérité; il est le grand, car son mental demeure toujours en Moi; et Moi aussi, pour cette raison, Je demeure en lui. Ayant renoncé à ses enfants, à ses amis, à sa femme et à ses relations etc.; et ayant abandonné la shikha, le cordon sacré, l'étude des Vedas et toutes les oeuvres aussi bien que cet univers (2), il doit utiliser la kaupina, le bâton et juste assez de vêtements, etc. pour la stricte maintenance de son corps et pour le bien de tous (3). Et cela n'est pas la dernière chose. Si on demande quelle est la dernière chose, elle est ce qui suit : 
 
2.- Le Paramahamsa ne porte ni le bâton, ni la shikha, ni le cordon sacré ni de couverture. Il ne ressent ni le froid, ni la chaleur, ni le bonheur ni la misère, ni l'honneur ni le mépris, etc. Il convient qu'il soit au-delà de l'atteinte des six vagues de cet océan du monde (4). Ayant abandonné toute pensée de calomnie, de vanité, de jalousie, d'ostentation, d'arrogance, d'attachement aux ou d'antipathie envers les objets, de joie et de peine, de désir (charnel), de colère, de cupidité, d'illusion de soi, d'exaltation, d'envie, d'égoïsme et autres, il regarde son corps comme un cadavre car il a complètement détruit l'idée de corps. Eternellement libre de la cause du doute, des fausses idées et de la connaissance fausse, réalisant le Brahman Eternel, il vit lui-même en Cela, avec la conscience : "Je suis Lui, je suis Cela qui est toujours calme, immuable, non divisé, de l'essence de la Connaissance-Béatitude, Cela seul est ma nature réelle." Cela (cette connaissance) seul est sa shikha. Cela seul est son cordon sacré. Par la connaissance de l'unité du Jivatman et du Paramatman, la distinction entre eux est elle aussi totalement disparue. Ceci est sa sandhya (5). 
 
3.- Celui qui, renonçant à tous les désirs, a sa demeure suprême dans l'Un sans second,et tient le bâton de la connaissance, est le véritable Ekadandi (6). Celui qui porte un simple bâton de bois, qui prend goût à toutes sortes d'objets des sens et qui est dépourvu de Jnana (connaissance) va vers de terribles enfers connus comme Maharauravas. Connaissant la distinction entre ces deux, il devient un Paramahamsa. 
 
4.- Les points cardinaux sont son vêtement, il ne se prosterne devant personne, il n'offre pas d'oblation aux Pitris (manes), il ne blâme personne, il ne loue personne; le sannyasi est toujours d'une volonté indépendante. Pour lui il n'y a ni invocation ni cérémonie d'adieu; pas de mantra, pas de méditation; pas d'adoration; pour lui le monde phénoménal n'existe pas ni Cela qui est inconnaissable; il ne voit pas la dualité ni ne perçoit l'unité. Il ne voit ni "je" ni "tu" ni tout ceci. (7) Le sannyasi n'a pas de demeure. Il ne doit rien accepter qui soit fait d'or ou autre; il ne doit pas avoir de corporation de disciples ni accepter de richesse. Si on lui demande quel mal il y a à les accepter : oui, il y a du mal en le faisant. Parce que si le sannyasi regarde l'or avec désir, il se fait assassin de Brahman; parce que si le sannyasi touche l'or avec désir, il devient dégradé en Chandala; parce que s'il prend l'or avec désir, il se fait tueur de l'Atman. Aussi le sannyasi ne doit ni regarder ni toucher ni prendre de l'or avec désir. Tous les désirs du mental cessent d'exister, il n'est pas agité par la peine et il n'a aucun désir de bonheur; la renonciation à l'attachement au plaisirs des sens arrive, et il est toujours détaché dans le bien ou le mal; il ne hait point ni n'est exalté. La tendance extériorisante de tous les organes des sens s'affaisse en celui qui demeure dans le seul Atman. Réalisant : "Je suis ce Brahman qui est l'Un Infini, Connaissance-Béatitude", il atteint la fin de ses désirs, en vérité il atteint la fin de ses désirs. 
 
 
 
 
Aum ! Ô Devas, puissions-nous entendre de nos oreilles etc ... 
Aum Paix ! Paix ! Paix ! 
Hari Om ! 
 
 
Ici se termine la Paramahamsopanishad. 
 
(1) Les Paramahamsa yogis sont ceux qui ont contrôlé toutes les facultés 'sortantes' du mental et qui ont atteint la concentration par la pratique des huit moyens du Yoga (yama, niyama, asana, pranayama, pratyahara, dharana, dhyana et samadhi (v. Hamsa)). Ils ont atteint l'état de supraconscience dans lequel toute illusion du monde s'est évanouie dans la réalisation directe de la Vérité. Ils appartiennent à l'ordre le plus élevé des sannyasis. 
(2) La shikha est la touffe de cheveux maintenue au sommet de la tête. Le paramahamsa a renoncé à tout, à tous les signes, à toutes les études, oeuvres, et a renoncé totalement au monde. 
(3) Qui le reconnaîtront à la kaupina, au bâton,etc... et en l'approchant pourront s'élever. 
(4) Faim, soif, peine, illusion, décadence et mort. 
(5) Sandhya : rite accompli à la sandhya,, c'est à dire au moment intermédiaire du jour et de la nuit et de la nuit et du jour, à savoir à l'aube et au crépuscule. 
(6) Ekadandi : à un seul bâton. Ce seul bâton est celui de la connaissance. 
(7) Il a atteint le Brahman et est devenu un avec le Brahman sans second. Il n'y a donc rien en dehors de Lui. - "Ceci" : le monde phénoménal.
 
 
 
 
 
 
Amrtabindupanishad 
(et Brahmabindupanishad)
 
 
 
Upanishad : goutte (de nectar) d'immortalité 
 
 
 
L'Amrtabindupanishad est la première Upanishad que nous éditons, considérant que tous les concepts qu'elle contient peuvent maintenant être compris, au moins de manière intellectuelle, par les lecteurs de RAMA NAMA qui ont étudié profondément la partie 'intitulée 'HAMSA' jusqu'à maintenant. 
 
L'Amritabindupanishad est l'une des 5 "Bindu Upanishads", avec la Nadabindupanishad, la Brahmabindupanishad, la Dhyanabindupanishad et la Tejabindupanishad. Le texte de la Brahmabindupanishad est pratiquement identique et nous en donnons les quelques différences. L'Amritabindupanishad est rattachée à l'Atharva Veda. Elle a aussi cinq strophes en commun avec la Maitrayana Upanishad. 
 
Il semble que la mention de 'Vasudeva' à la fin soit relativement tardive, alors que l'Upanishad est elle-même considérée comme très ancienne. 
 
C'est bien entendu à chacun de méditer sur cetteUpanishad, résumé de toute sagesse. Rappelons que le "bindu" est le point de la lettre AUM, symbolisant le quatrième état.
 
 
 
Le mental est dit être principalement de deux sortes : pur et impur. Le mental impur est celui qui est possédé de désirs, et le pur est celui qui est dépourvu de désirs. 
 
En vérité le mental est la cause de la servitude et de la libération des hommes. Le mental qui est attaché aux objets des sens conduit à l'esclavage, et celui qui est détaché des objets des sens conduit à la libération. Telle est la smrti. 
 
Puisque la libération est pour le mental dépourvu de désir envers les objets des sens, le mental doit toujours être rendu libre d'un tel désir par celui qui cherche la libération. 
 
Lorsque le mental, son attachement pour les objets des sens étant annihilé, est pleinement contrôlé dans le coeur et qu'il réalise ainsi sa propre essence, alors c'est l'Etat Suprême. 
 
On doit le contrôler jusqu'à ce qu'il s'unisse dans le coeur. Ceci est la Connaissance et c'est Dhyana (méditation) aussi. Tout le reste n'est qu'argumentation et verbiage. 
 
Cela n'est ni concevable ni inconcevable, il est à la fois concevable et inconcevable. Dans cet état ce Brahman libre de toute partialité est atteint. 
 
On doit pratiquer le Yoga sur Om d'abord au moyen de ses lettres, puis méditér sur Om sans ses lettres. Finalement l'idée du non-être est atteinte comme être (on atteint l'Être, pas le non-être). 
 
Cela seul est Brahman, sans parties, sans doute, sans teinte.En réalisant "Je suis ce Brahman", on devient le Brahman immuable. 
 
Sans doute (ou sans distinction), infini, au-delà de la raison et de l'analogie, au-delà de toutes preuves et sans cause, Le connaissant, le sage devient libre. 
 
La plus haute vérité est : il n'y a ni contrôle du mental, ni jeu du mental, je suis pas attaché ni ne suis un adorateur ni ne suis un chercheur de libération ni un être qui a atteint la libération. 
 
En vérité l'atman doit être connu comme étant le même dans ses états de veille, de rêve et de sommeil profond. Pour celui qui a transcendé les trois états il n'y a plus de renaissance. 
 
Etant l'Un, l'Âme universelle est présente en tous les êtres. Quoiqu'unique il est vu comme plusieurs, comme la lune dans l'eau (9b). 
 
Tout comme c'est la jarre qui, lorsqu'elle est enlevée, change de place et non l'akasha contenu dans la jarre, de même c'est le jiva qui ressemble à l'akasha. 
 
Quand les formes diverses comme la jarre se brisent encore et encore, il ne sait pas qu'elles sont cassées, mais Il sait parfaitement. 
 
Etant couvert par Maya, qui est un simple son, au travers de l'obscurité Il ne connaît pas l'Akasha. Lorsque l'Ignorance se déchire, étant alors Lui-même Il voit l'unité. 
 
La Parole impérissable est le Suprême Brahman.. Quand elle s'est évanouie, l'impérissable demeure. Que le sage médite sur l'impérissable, s'il souhaite la paix de son âme. 
 
Deux sciences doivent être connues : la Parole-Brahman (le Verbe-Brahman) et le Suprême Brahman. Celui qui s'est plongé profondément dans le Verbe-Brahman atteint le Brahman Suprême. 
 
Que celui qui souhaite obtenir la connaissance, après avoir étudié les traités de connaissance intérieure et de connaissance extérieure, les abandonne entièrement, comme l'homme qui cherche à obtenir le grain abandonne la paille. 
 
Des vaches qui ont des couleurs diverses le lait est de la même couleur. On doit regarder Jnana (la Connaissance) comme le lait, et les différents traités comme les vaches. 
 
Comme le beurre caché dans le lait, l'intelligence demeure en chaque être. Elle doit être constamment barattée par la tige servant à baratter qu'est le mental. 
 
Prenant la corde de la connaissance, on doit en faire sortir, comme le feu, le suprême Brahman. Je suis ce Brahman invisible, immuable, et calme, ainsi pense-t-on. 
 
Celui en qui tous les êtres résident et Qui réside en tous les êtres par la vertu de Son être répandant la grâce, Ce Vasudeva, je le suis, ce Vasudeva, je le suis.
 
 
 
Sarvopanishad 
(ou Sarvasaropanishad) 
(avec notes de C.C. Krishna)
 
 
 
L'un des objets du Bhavan, et, comme écrit dans ses statuts, de l'Ashram tout récemment fondé, est la traduction en français d'oeuvres sanscrites, plus particulièrement vedantiques. Les Upanishads contenant l'essence du Vedanta, il nous a semblé prioritaire d'en traduire et d'en faire paraître certaines, de dimension réduite, dans RAMA NAMA. 
 
Les lecteurs de RAMA NAMA, pour autant qu'ils ont étudié la partie nommée 'HAMSA', sont maintenant à même d'en comprendre les 'concepts' et donc la teneur hautement spirituelle, la plus élevée que l'esprit humain ait jamais atteinte. 
 
Après l'Amrtabindu Upanishad, parue dans le n° 53 d'avril 1998, voici la Sarvopanishad, dont on dit qu'elle est la quintessence des Upanishads. Elle définit d'abord 23 sujets en ordre consécutif, jusqu'au Parabrahman. 
 
Pour cette traduction, nous nous sommes servis de 2 textes sanscrits, ayant entre eux quelques différences véritablement mineures. Les différences très minimes n'ont pas été signalées; celles un tout petit peu plus importantes, dans les mots, mais qui n'altèrent pas le sens, l'ont été en notes ('V2 pour 'version 2''). La différence majeure réside en un sloka qui diffère quelque peu, ainsi qu'en d'autres slokas figurant dans certains textes à la fin de l'upanishad et qui semblent avoir été rajoutés plus tardivement, mais que nous faisons paraître ici, afin d'être complets. Nous avons, comme pour l'Amrtabindu Upanishad, donné la translittération du sanscrit en lettres romaines (avec des signes diacritiques cette fois au complet) selon les règles standardisées en juin 1988 par la Librairie Nationale de Calcutta mais déjà utilisée auparavant.
 
 
 
 
 
 
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Om. Qu'est-ce que le lien (1) ? Qu'est-ce que la libération ? Qu'est-ce que l'Ignorance ? Qu'est-ce que la Connaissance ? Que sont les états de veille, de rêve, de sommeil profond et Turiya (2)? 
 
Que sont annamaya, pranomaya, manomaya, vijnanamaya et Anandamayakoshas ? (3) Qu'est-ce que l'agent, qu'est-ce que le jiva, le connaisseur du champ, le Témoin, le Kutastha (4), l'Antaryamin (5)? Qu'est-ce que l'atman interne, qu'est-ce que le Paramatman, l'Atman, Maya ? 
 
Le seigneur de l'atman voit le corps et autres choses de même nature comme des choses autres que l'atman : cet égoïsme est l'esclavage de l'atman. Sa cessation est la libération. Ce qui cause cet égoïsme est l'Ignorance. Ce par quoi cet égoïsme est complètement repoussé est la Connaissance. 
 
Lorsque l'atman, au moyen de ses quatorze organes des sens (6) commençant avec le manas (mental) et favorablement influencé par le soleil (Aditya) et le reste (7) qui apparaissent à l'extérieur, perçoit les objets grossiers tels que le son etc... (8), alors c'est l'état de veille de l'Atman. Lorsque, même en l'absence de son etc... (7), il n'est pas dénué de pensée envers eux (7), il expérimente le son et le reste sous forme de désir par le moyen des quatre organes (9), c'est l'état de rêve de l'Atman. Lorsque les quatorze organes cessent leur activité et qu'il y a absence de connaissance différenciée (10), c'est l'état de sommeil profond de l'Atman. 
 
Lorsque l'essence de la conscience qui se manifeste sous forme des trois états est un témoin des états, elle-même dépourvue d'état, positif ou négatif, et demeure dans l'état de non-séparation et d'unité, alors on l'appelle Turiya. 
 
L'ensemble des six enveloppes formées par la nourriture (11) est appelé Annamayakosha (enveloppe formée de nourriture). Lorsque les quatorze sortes de Vayu (12), qui commencent avec le Prana, sont dans l'enveloppe formée de nourriture, on l'appelle alors Pranamayakosha (enveloppe formée de prana, enveloppe vitale). 
 
Lorsque l'Atman, uni à ces deux enveloppes, accomplit, au moyen des quatre organes qui commencent avec le manas (6), les fonctions de désir et autres qui ont comme objets le son et les autres, on l'appelle Manomayakosha (enveloppe mentale) 
 
Lorsque l'Atman, uni à ces trois enveloppes et en connaissant les différences et les non-différences, brille, il est alors appelé Vijnanamayakosha (enveloppe de connaissance, enveloppe intellectuelle). 
 
Lorsque ces quatre enveloppes demeurent dans leur propre cause qui est Connaissance, de la même manière que le banyan demeure dans la graine de banyan, on l'appelle alors Anandamayakosha (enveloppe formée de béatitude). 
 
Lorsqu'il demeure dans le corps comme siège de l'idée de plaisir et de peine, il est alors appelé Karta (l'agent). L'idée de plaisir est celle qui appartient à 'celui qui désire les objets' et l'idée de peine aux objets indésirables.Le son, le toucher, la vue, le goût et l'odorat sont les causes du plaisir et de la peine. 
 
Lorsque l'Atman, suivant les actions bonnes et mauvaises, s'est lié au corps actuel et est vu effectuer une union avec le corps non encore reçu, il est alors appelé Jiva (âme individuelle), du fait qu'il est limité par des upadhis (adjonctions limitantes) (13). 
 
Les cinq groupes sont ceux qui commencent avec le mental (6), ceux qui commencent avec le prana (14), ceux qui commencent avec Sattva (15), ceux qui commencent avec la volonté (16), et ceux qui commencent avec le mérite et le démérite (17). L'ego possédant les attributs de ces cinq groupes ne périt pas sans la connaissance de l'Atman toujours atteint. 
 
Ce qui, du fait de sa proximité avec l'Atman, apparaît impérissable et est attribué à l'Atman, est appelé Lingasharira (corps subtil), le noeud du coeur. La Conscience qui s'y manifeste est appelée le Connaisseur du champ (18). 
 
 
 
Celui qui est le connaisseur de la manifestation et de la disparition du connaisseur, de la connaissance et de l'objet qui peut être connu, mais qui est lui-même dépourvu d'une telle manifestation et d'une telle disparition, est appelé le Témoin. 
 
Quand, étant perçu d'une manière indifférenciée dans la conscience de tous les êtres, à commencer par Brahma jusqu'à la fourmi, il demeure dans la conscience de tous les êtres, il est alors appelé le Kutastha (celui qui réside dans l'irréel). 
 
Quand, se tenant comme moyen de réaliser la nature réelle du Kutastha et autres, qui sont des différenciations du fait qu'ils possèdent des adjonctions limitantes, l'Atman se révèle comme tissé en tous les corps comme le fil dans un collier de perles, il est alors appelé l'Antaryamin (le Seigneur intérieur). 
 
Quand l'Atman brille, libre de toutes les adjonctions limitantes, comme une entièreté homogène de conscience dans son essence de pure Conscience, alors on l'appelle "Toi", et l'Atman intérieur (pratyagatman). 
 
(A la place du shloka précédent, la V2 donne celui-ci :) 
 
Vérité, Connaissance, Béatitude, Infini, libre d'adjonctions limitantes, de la même manière qu'un lingot d'or est libre des adjonctions limitantes que sont bracelets, diadèmes et autres choses, lorsque l'Atman brille ainsi dans son essence, faite entièrement de Connaissance et d'esprit, il est alors appelé 'Toi'. 
 
La Vérité, la Connaissance, l'Infini, la Béatitude, c'est Brahman. La Vérité est impérissable; ce qui, lorsque nom, espace, temps, substance, et cause sont détruit, ne meurt pas, c'est l'Impérissable; et c'est appelé la Vérité. 
Et la Connaissance, cette essence de Conscience qui n'a ni commencement ni fin, on l'appelle Connaissance. (3) (V2 : "Ce qui n'a ni naissance, ni déclin, ni différenciation est appelé Connaissance.") 
 
 
 
Ce qui est nommé Infini est ce qui est, comme l'argile dans les transformations de l'argile, comme l'or dans les transformations de l'or, comme le fil dans les fabrications de fil, permanent; la Conscience omnipénétrante qui est en tous les phénomènes de création à commencer par le Non-Manifesté, est appelée Infini. Ananda (béatitude) est le nom de l'essence de la Conscience, océan de béatitude sans mesure, état de bonheur indifférencié. Cela, dont la nature quadruple est une indication, et qui est permanent en espace, temps, substance et cause, est appelé l'être de Cela , Paramatman, Parabrahman. 
 
Distingué de l'être de "Tu" (tvam) qui est doué d'attributs aussi bien que de l'être de "Cela" (Tat) doué d'attributs, ce qui pénètre tout comme le ciel, subtil, entièreté par lui-même, pure Existence, être de "Es" (Asi) (19). Lumineux par lui-même, on en parle comme de l'Atman; l'être du "pas Cela" est aussi appelé Atman. 
 
Ce qui est sans commencement, fécond, ouvert à la fois à la preuve et à la preuve du contraire, ni réel ni irréel, ni réel-irréel, non existant lorsque, du fait de l'immuabilité de sa propre essence, la cause du changement est constatée , existant lorsqu'elle n'est pas constatée, qui est indéfinissable, est appelée Maya. 
 
 
Ici se termine la Sarvopanishad, qui fait partie de l'Atharvaveda. 
 
 
 
 
(Alors que le premier texte s'arrête ici comme dans beaucoup de textes, 
on trouve quelquefois cette partie, qui semble être d'un autre auteur :) 
 
 
 
L'esprit empirique des profanes, inférieur, ne subsistant pas dans les trois temps, habitant ceux qui sont vulgaires, ne valant pas d'être mentionné, est incapable de parler de cette ignorance. Je ne suis pas ce moi, je suis Dieu et ni les sens ni la buddhi ni le manas, ni l'ahamkara ne sont éternels. 
 
 
Sans prana, sans manas, sans buddhi et autres, je suis toujours pur. Je suis toujours témoin, je suis , sans nul doute, pure Existence éternelle. 
 
Je ne suis ni l'agent ni sujet qui jouit mais témoin de la Nature (naturante, prakrti); ma proximité fait mouvoir le corps et les autres. 
 
Immuable, éternel, béatitude éternelle, je suis pur, fait de Connaissance, sans tâche. Je suis l'Atman de tous les êtres, omniprésent, témoin, il n'y a pas de doute. 
 
Je suis le Brahman qui doit être connu par tous les vedanta(s). Je ne dois pas être connu sous les formes d'éther (espace), de vent (air) etc. Je n'ai pas de forme ni de nom ni d'action. Je suis Brahman, fait d'Existence-Conscience-Béatitude. 
 
Je ne suis pas le corps, comment naissance et mort m'affecteraient-elles ? Je ne suis pas le prana, comment faim et soif m'affecteraient-elles ? Je ne suis pas intelligence, comment la peine et l'attachement m'affecteraient-ils ? Je ne suis pas agent, comment servitude et libération m'affecteraient-elles ? 
 
 
 
 
 
 
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Quelques notes parmi celles parues dans RAMA NAMA 
 
(a) La V2 précise ici 'kosha' - enveloppes). 
(k) En revanche, elle ne porte pas ici le 'iccha' (désir). 
(11) A savoir : nerfs, os, moëlle, peau, chair et sang. 
(12) 'Vent, air'. Les 14 sont les pranas et les vayu secondaires : prana, apana, vyana, udana, samana, naga, kurma, krkara, devadatta dhananjaya, vairambhana, sthanamukhya, pradyota et prakrta. 
(13) Lorsque l'Atman, selon les bonnes et mauvaises actions, est lié avec le corps actuel et qu'il établit une connexion avec le corps futur.... 
(14) V. 'HAMSA' : udana, prana, vyana, samana, apana. 
(15) d° : sattva, rajas, tamas, les trois guna. 
(16) Le groupe Iccha, à savoir, volonté, désir, résolution, doute, envie, incrédulité, satisfaction, désir de satisfaction, honte, peur et imagination. 
17) Le groupe Punya : mérite, démérite, savoir et samskaras. 
(18) Le champ est le corps : les fruits de l'action y sont produits et récoltés comme dans un champ. 
(n) La V2 porte, ici, en plus : 'vfoukf'k' (avin¡¿i) : impérissable. 
((r) La V2., au lieu de 'param¡tm¡ paraÆ brahmetyucyate', a 'ijekResR;qP;rs' -param¡tmetyucyate) : donc simplement : 'est appelé Paramatma', sans ajouter 'Parabrahman'. 
(s) Et c'est ici qu'elle parle de Parabrahman, avec ici une différence sensible entre les 2 upanishads. La V2, au lieu de 'satt¡m¡tro.... atmetyucyate' porte simplement 'lÙkkek=LoHkkoa ija czãsr;qP;ess' - satt¡m¡trasvabh¡vaÆ paraÆ brahmetyucyate' - dont l'essence est réalité, est appelé Parabrahman. 
(t) Dans ce shloka encore quelques différences, la première : ici au début du shloka, laV2 
ajoute :'ek;k uke' - m¡y¡ n¡ma : "Le nom 'Maya'" 
(u) Ici la V2 n'ajoute pas 'anir£pyam¡¸e sat¢ ', elle porte simplement, après 'nir£pyam¡¸e' sat¢' le suffixe de comparatif 'rj' - tara'. Différence minime encore. 
(19) Cela se rapporte à l'une des Mahavakyas : "Tat tvam asi" : (Toi aussi) "Tu es Cela".
 
 
 
suite en préparation... 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(c) andoar mirand - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 28.01.2007
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