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Tortures en Irak

 
 
 
 
 
 
 
Les tortures et sévices s'avèrent être des pratiques systématiques de l'armée américaine. Les révélations à ce sujet auront un effet dévastateur, et à long-terme. 
 
Les Etats-Unis ont détruit leur image de pays "démocratique" et apparaissent pour ce qu'ils sont devenus, un empire totalitaire, méprisant le droit international, et dont les méthodes sont comparables en bien des points à celles des nazis: guerres préventives, invasion et occupation illégales de pays souverains, politique de la terreur et de la domination absolue ("choc et effroi"), mépris des conventions de Genève, assassinat de journalistes, arrestations arbitraires, camps de concentration (Guantanamo), et pratique systématique de la torture... 
 
Pour retrouver leur statut de démocratie, les Etats Unis doivent destituer Bush et le juger pour crimes de guerres et crimes contre l'humanité, ainsi que les concepteurs de ces atrocités (Rumsfeld, Wolfowitz, Cheney...).
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
L'horreur américaine en Irak 
29.04.2004
 
 
 
 
 
 
 
L'horreur à la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad  
(AP) - La chaine américaine CBS a diffusé le 28 Avril une séries de photos prises par des soldats américains en Irak. Les téléspectateurs américains ont pu découvrir des scènes d'humiliation, avec notamment une photo qui montre des prisonniers irakiens, nus la tête encagoulée, empilés pour former une pyramide humaine, l'un d'entre eux ayant une injure en anglais inscrite sur la peau. D'autres clichés montrent des irakiens nus contraints de simuler des actes sexuels. 
 
Sur l'une des images, on voit un homme nu que l'on a obligé à se tenir pendant plusieurs heures debout sur une petite boîte cubique, le visage couvert d'une cagoule noire pointue comme celles du "Klu Klu Klan", des fils électriques attachés aux membres. Selon CBS, il avait été averti qu'il s'électrocuterait s'il tombait. 
 
Selon CBS, les photos ont été pris en 2003 dans la prison d'Abou Ghraib près de Bagdad, l'une des principales prisons où Saddam Hussein faisait torturer ses prisonniers politiques. Cette prison est aujourd'hui utilisée par les Américains qui y détiennent plusieurs centaines de prisonniers capturés depuis le début de l'invasion de Irak. 
 
"Les actes honteux de quelques-uns ne représentent pas les 99e nos hommes et femmes en uniformes qui servent superbement", a souligné le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a jugé les mauvais traitements "abjects". Selon lui, ces exactions ne reflétent pas l'attitude de l'ensemble des troupes américaines. "La plupart de nos soldats font du très bon travail (...) en faisant tout leur possible pour aider les Irakiens". Le général Mark Kimmitt, porte-parole de l'armée américaine a assuré qu'une enquête était en cours et que les auteurs de ces actes étaient passibles de la cour martiale. Le général Janis Karpinski, en charge de la gestion du système pénitentiaire militaire américain en Irak, a été suspendu de ses fonctions et fait l'objet d'une enquête. Six autres officiers font l'objet d'une procédure administrative, dont l'un a été envoyé vers une cour martiale. 
 
En attendant, les photos ont pu être vues dans tous les pays musulmans, notamment sur la chaîne Al-Jazira qui les a diffusées en ouverture de ses bulletins d'information tout au long de la journée. 
 
 
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Torture et sévices en Irak: Bush regrette mais ne s'excuse pas 
05.05.2004
 
 
 
George W. Bush s'est adressé aux télévisions arabes pour condamner les sévices infligés par des soldats américains à des prisonniers irakiens. Ces actes ne correspondent pas à "l'Amérique que je connais", a dit George Bush. 
 
Ces actes sont pourtant identiques à ceux commis couramment aux Etats-Unis dans les états racistes du sud (et en particulier au Texas) par des Américains violents, racistes, sympatisans du Klu Klux Klan, et supporters fanatiques de George Bush. 
 
"Il y aura des enquêtes, ces gens seront traduits en justice", a promis Bush. Il a qualifié ces actes de "répugnants" mais "isolés". Il ne juge donc pas nécessaire que les Etats-Unis présentent des excuses. Il a également renouvelé toute sa confiance en Donald Rumsfeld, le ministre américain de la Défense. 
 
En parlant d'actes "isolés", George Bush a menti, une fois de plus. On assiste en effet à une multiplication de révélétions et de témoignages qui confirment que contrairement à ce qu'a affirmé Bush, il ne s'agissait en aucun cas d'actes isolés. 
 
Alors que George Bush s'est refusé à présenter des excuses au nom des Etats-Unis, le général américain Geoffrey Miller, chargé du système carcéral de la coalition dirigée par les Etats-Unis, a présenté pour la première fois ses excuses aux Irakiens. "Je voudrais, en mon nom personnel, m'excuser auprès du peuple irakien pour le petit nombre de commandants et de soldats qui ont violé nos règles et probablement commis des actes criminels. Je garantis personnellement que cela ne se reproduira plus", a-t-il déclaré à des journalistes. 
 
 
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Nouvelles révélations avec photos dans le Washigton Post 
06.05.2004
 
 
 
(AP) - Le "Washington Post" a publié dans ses éditions de jeudi une nouvelle série de photos montrant des humiliations à caractère sexuel infligées à des prisonniers irakiens par leurs geôliers américains. 
 
Sur l'une d'entre elles, on peut voir une soldate tenant en laisse un prisonnier à terre, attaché par le cou et nu, à la prison d'Abou Ghraïb, près de Bagdad. 
 
Le "Washington Post" explique avoir obtenu une série de plus d'un millier de photos numériques d'Irak, allant d'images classiques de la vie quotidienne de militaires en Irak, jusqu'à des photos choquantes de différentes sortes d'humiliations, principalement à caractère sexuel. Les photos publiées ont été recadrées pour qu'on ne voie pas les sexes des victimes. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Enquêtes en cours 
05.05.2004
 
 
 
(AP) - L'armée américaine a révélé qu'elle avait ouvert des enquêtes criminelles sur les morts de dix prisonniers suite à des tortures en Irak et en Afghanistan, ainsi que sur dix autres cas d'abus. L'armée a fait savoir en outre que les décès de deux autres prisonniers irakiens avaient d'ores et déjà été qualifiés d'homicides. Ces meurtres auraient été commis par des soldats américains et des enquêteurs de la CIA. 
 
Au total, dix gardes ont été suspendus, dont six ont été inculpés pour actes criminels. Six officiers ont reçu un blâme écrit qui bloque toute promotion, et un septième officier a reçu une réprimande, une sanction plus légère. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
L'armée britannique aussi... 
05.05.2004
 
 
 
(AP) - Des sévices et humiliations seraient aussi pratiqués par des soldats britanniques. Le ministère de la Défense britannique a confirmé que "dix incidents de ce type" avaient été rapportés au cours de l'année dernière et avaient donné lieu à l'ouverture d'enquêtes. 
 
Douze familles irakiennes ont porté plainte mercredi devant la justice britannique suite à la mort de proches, tués par des soldats britanniques. L'avocat des familles, Phil Shiner (en photo), a souligné qu'il ne s'agissait sans doute que de "la partie émergée de l'iceberg". Il a également décrit devant les journalistes quelques-uns des dossiers qu'il venait de déposer devant la Haute cour de Londres.  
 
Ainsi, Ahmed Jabbar Karim Ali, 17 ans, mort noyé le 8 mai 2003 après avoir été battu puis contraint de plonger dans la rivière Zubaïr. Wallid Fayay Muzban, 43 ans, abattu au volant de sa voiture alors qu'il rentrait chez lui. Mohammed Abdou Redha Salim, 45 ans, trois enfants, tué d'une balle lors d'un raid de l'armée britannique, en pleine nuit, au domicile de son beau-frère. Un autre homme abattu alors qu'il se préparait pour la prière du matin. Un fermier tué alors qu'il réparait une pompe à eau dans son champ. 
 
Phil Shiner invoque la Convention européenne des droits de l'Homme. "Cette Convention s'applique certes normalement au sein du territoire de chaque Etat membre qui l'a signée, mais il y a des exceptions, et l'une d'entre elles joue quand un Etat membre a le contrôle effectif d'un autre territoire. Or nous sommes une force d'occupation en Irak, nous y exerçons les fonctions de l'Etat local, la police, la justice, etc... Nous avons donc bien le contrôle effectif de ce territoire". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
The Mirror publie des nouvelles photos 
08.05.2004
 
 
 
(AP) - Dans son édition du 8 Mai, "The Mirror" publie en couverture une photo qui montre un soldat britannique prenant une "photo trophée" d'un prisonnier aux mains ligotées, les dents en sang. 
 
Selon un témoignage cité par le journal, les détenus étaient régulièrement frappés, parfois par une dizaine de soldats à la fois. Selon lui, les soldats britanniques prenaient des photos et des vidéos pour se vanter. Leurs supérieurs leur auraient demandé de s'en débarrasser, mais "il y avait un CD qui circulait dans notre chambre avec quelque 500 clichés, certains étaient des photos "avant/après" les coups". 
 
 
 
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Témoignages d'Irakiens sur les horreurs américaines en Irak 
08.05.2004
 
 
 
(AP) - La chaîne de télévision britannique ITV a diffusé le témoignage de Suhaib al-Baz, 24 ans, cameraman pour la chaîne de télévision Al-Jazira et emprisonné par les Américains dans la prison d'Abou Ghraib. Il raconte qu'une jeune adolescente irakienne a été entièrement déshabillée et battue alors que son frère l'entendait crier dans une cellule voisine, a rapporté vendredi la chaîne de télévision britannique ITV d. La jeune fille, âgée de 12 ou 13 ans a ensuite été promenée nue devant la cellule de son frère et celle des autres prisonniers. 
 
Une autre fois, Al-Baz a déclaré avoir vu un adolescent malade, âgé de 15 ans, être forcé à porter deux bidons d'eau et de courir dans un couloir. S'il s'arrêtait, il était battu avec un bâton par un soldat américain. "Il est tombé d'épuisement alors ils l'ont déshabillé et ont versé de l'eau froide sur lui", a raconté le cameraman. 
 
Toujours selon Al-Baz, les soldats américains ont aussi forcé le père de cet adolescent "à porter un soutien-gorge et une culotte" pour rire. 
 
Auparavant, Suhaib al-Baz avait déclaré à l'Associated Press qu'il avait été dévêtu, battu, privé de sommeil durant sa détention de 74 jours par l'armée américaine. Il a affirmé que pendant ce temps, les soldats prenaient "des images de torture" avec leurs caméras personnelles. 
 
Le 3 Mai, l'Associated Press a diffusé le témoignage d'un Irakien plusieurs fois par la prison Abou Ghraïb, deux fois sous le régime de Saddam Hussein, une fois sous occupation américaine. Tout compte fait, il dit préférer encore les tortures infligées par les hommes du dictateur irakien à l'humiliation ressentie lorsque ses geôliers américains l'ont forcé à se dénuder. 
 
Lorsque Dhia al-Choueïri a été arrêté en octobre dernier, ses gardiens américains lui ont demandé de se déshabiller. "Au départ, je pensais qu'ils voulaient me faire mettre l'uniforme rouge de la prison, j'ai donc retiré mes vêtements et gardé mes sous-vêtements. Mais ils m'ont demandé de retirer aussi mes sous-vêtements. J'ai commencé à protester mais finalement ils m'ont fait retirer mes sous-vêtements", raconte l'homme, trop embarrassé pour s'appesantir sur les détails. Lui et six autres prisonniers, tous cagoulés, ont dû se mettre face à un mur, les mains appuyées dessus, le corps légèrement incliné en avant. "Ils nous ont fait mettre dans une position que j'ai trop honte de décrire. Ils sont venus nous inspecter pendant que nous nous trouvions dans cette position. Ils savaient que cela nous humilierait". "Ils voulaient nous humilier, briser notre fierté. (...) Ils voulaient nous donner l'impression d'être des femmes, ils voulaient qu'on ressente les mêmes choses qu'une femme, et c'est la pire insulte, de se sentir comme une femme". 
 
L'homme se souvient pourtant avoir ressenti de la gratitude pour les Américains lorsqu'ils ont renversé Saddam Hussein. "Je détestais tant Saddam que, quand les Américains sont venus, je les ai considérés comme des libérateurs. J'étais heureux et je les soutenais", assure Dhia al-Choueïri. "Mais il est vite devenu clair qu'ils n'étaient pas des libérateurs mais des occupants. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Un prisonnier Irakien raconte son calvaire 
16.05.2004
 
 
 
(AP) - Saddam Saleh avait été arrêté par une patrouille américaine alors qu'il transportait une grosse somme d'argent, afin d'acheter des meubles pour son mariage, explique-t-il. Saddam Saleh connaît bien Abou Ghraïb pour y avoir déjà séjourné en 1999 sous le régime de Saddam Hussein pour avoir échappé à ses obligations militaires. "On m'a torturé sous Saddam, mais cette torture était préférable à celle-ci parce qu'on ne m'a pas déshabillé". 
 
Saleh affirme que la torture a débuté sept jours après son arrivée dans la prison, lorsque le caporal Graner lui a mis un sac sur la tête et attaché ses mains dans le dos. Il l'a ensuite frappé "à coup de barre de fer", avant de le jeter dans la cellule 42 avec d'autres prisonniers nus. Il dit être resté nu pendant 18 jours, mis aux fers, soumis à une musique assourdissante, et menacé par deux chiens qu'on excitait devant eux. "L'un des gardiens m'a uriné dessus" précise-t-il également. 
 
Selon Saleh, ces tortures se faisaient en présence d'un agent des services de renseignement qui disait aux tortionnaires: "Ce type a eu son compte' ou 'ce type doit être torturé davantage"... 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Autre témoignage d'un prisonnier Irakien 
06.05.2004
 
 
 
(AP) - Pour Haider Sabbar Abed, le mal est fait, et aucune enquête, aucune condamnation ne pourra lui rendre son honneur perdu. Montrant la photo d'un prisonnier nu, les mains derrière la tête couverte d'une cagoule, il dit: "C'est moi". 
 
Regardant ces photos désormais connues dans le monde entier, il déclare que toutes les enquêtes du monde n'y changeront rien. "Mon esprit est envahi par les souvenirs. De chaque pose, de chaque position", soupire-t-il. 
 
Chiite originaire de Nassiriyah, Haider Sabbar Abed a été arrêté en juillet à Bagdad, pour s'être trouvé dans une voiture dont le modèle est fréquemment utilisé lors des attaques anti-américaines. Il dit avoir été pris en auto-stop par le conducteur, qu'il ne connaissait pas, qui n'avait pas les papiers de la voiture et qui a également été arrêté. 
 
"D'abord, ils nous ont battus, nous frappant sur tout le corps. Puis ils ont arraché nos vêtements". La "torture" a duré quatre heures, pendant lesquelles les sept hommes ont été laissés nus. Ils ont été forcés de monter les uns sur les autres, formant la choquante pyramide de corps qui a fait le tour du monde. "C'est moi", dit-il en pointant l'homme en bas à gauche de la photo. 
 
Puis les gardes lui ont ôté sa cagoule, et une soldate, debout devant lui, lui a ordonné de se masturber. Sa cagoule a été à nouveau baissée. Toujours sans vêtements, il a ensuite été mis dans une cellule, enchaîné pendant trois nuits. La première nuit, il était enchaîné à la porte de la cellule, face contre les barreaux. La deuxième nuit, il était attaché au lit, et la troisième, par terre, les mains liées aux pieds. 
 
Quant les photos ont été rendues publiques, Haider Sabbar Abed a d'abord hésité à se faire connaître. Puis, approché par une chaîne de télévision arabe, il a accepté de témoigner. "Je voulais alerter le monde", explique-t-il. "Il y a tant d'innocents qui se font arrêter, des gens qui n'ont rien à voir avec une quelconque violence. Mais je ne peux rien faire maintenant. Je ne peux pas rester en Irak. La honte est trop forte. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Exactions américaines en Irak: les réactions dans le monde 
05.05.2004
 
 
 
(AP) - Les réactions ont continué à se multiplier à l'étranger. A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé que des sanctions pénales soient prises si les sévices étaient avérés. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Iouri Fedotov a exprimé la "profonde préoccupation" de Moscou. Le ministère français des Affaires étrangères a estimé que ces sévices constituaient "des violations claires et inadmissibles des conventions internationales". 
 
Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi, en visite lundi à Bruxelles, a accusé les Etats-Unis "d'attiser la haine" dans le monde musulman. "Les actions très brutales des soldats américains sont un plan systématique pour humilier les Irakiens, les tuer, les violer. C'est monstrueux", a-t-il poursuivi. "Est-ce la manière de construire la démocratie en Irak? Personne ne croit ça... La politique américaine provoque la haine dans tous les pays islamiques. Nous sommes au bord d'arriver à un choc des cultures et c'est très dangereux". 
 
Enfin, le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a exprimé lundi "sa plus grande horreur" face à "une série de pratiques qu'il s'agissait précisément d'éliminer en renversant le régime de Saddam Hussein". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Des centaines de photos "encore plus terribles" 
10.05.2004
 
 
 
(AP/AFP) - Lors de son audition par le Congrès au sujets des sévices infligés aux prisonniers irakiens, le secrétaire d'état à la Défense Donald Rumsfel avait révélé l'existence d'autres clichés ainsi que de vidéos. M. Rumsfeld a présenté ses excuses mais prévenu que d'autres photos ainsi que des vidéos existaient. "Je crains que ça soit encore plus terrible", avait-il dit, en qualifiant les traitements montrés sur ces images "de sadiques, cruels et inhumains". 
 
Le sénateur républicain, John Warner, président de la commission des Forces Armées du Sénat, a indiqué dimanche avoir été en contact avec le Pentagone qui lui a promis que toutes les photos seraient remises au Congrès mais resteraient, pour l'instant, sous le sceau du secret. Il a précisé que les parlementaires pourront voir ces photos en privé. "Quant à savoir quand elles pourront tomber dans le domaine public, je ne suis pas capable de répondre", a déclaré John Warner sur la chaîne américaine NBC. 
 
Selon le Washington Post, le Pentagone espère en laissant les parlementaires encaisser les premiers le choc des images et en faire des commentaires, amortir leur impact sur l'opinion publique. "L'impact est moindre après un certain temps si un groupe de gens répètent que c'est choquant" car l'effet de surprise disparaît, a expliqué un responsable du Pentagone cité par le Washington Post. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Les excuses de Tony Blair 
09.05.2004
 
 
 
(AP) - Le Premier ministre britannique Tony Blair a présenté ses excuses aux prisonniers irakiens: "Nous présentons nos profondes excuses à tous ceux qui ont été maltraités par nos soldats. C'est absolument et totalement inacceptable. (...) Ceux qui sont responsables de tels actes, s'ils se sont comportés de cette façon effroyable, seront punis selon les règlements et la discipline militaires". 
 
Ces excuses interviennent alors que le ministère britannique de la Défense a admis dimanche soir avoir eu connaissance "depuis plusieurs mois" d'allégations de sévices infligés par des soldats britanniques à des prisonniers irakiens, et que des enquêtes étaient en cours "depuis l'année dernière". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Les demi-excuses tardives de Bush 
08.05.2004
 
 
 
(AP) - Après avoir refusé de présenter des excuses et tenté de minimiser les faits, George Bush a commencé à mesurer l'effet dévastateur des révélations sur les tortures de l'armée américaine en Irak. Bien qu'il n'ait toujours pas adressé d'excuses publiques aux Irakiens et au Monde, George Bush a déclaré le 6 Mai au roi Abdallah II de Jordanie qu'il était "désolé pour l'humiliation subie par des prisonniers irakiens" et celle subie "par leurs familles". "Je lui ai dit que j'étais également désolé que les gens ayant vu ces images n'aient pas compris la vraie nature et le coeur de l'Amérique", a ajouté George W. Bush. 
 
Il a par contre une nouvelle fois réaffirmé sa confiance en Donald Rumsfeld, dont la démission est réclamée par des sénateurs du Parti Démocrate. Donald Rumsfeld "restera dans mon cabinet. (...) Le secrétaire Rumsfeld a bien servi notre nation", a-t-il assuré. Il "a été le secrétaire durant deux guerres et il est un membre important de mon cabinet". 
 
Le 8 Mai, lors de son allocution hebdomadaire radiodiffusée, le président George W. Bush a qualifié ces abus de "tache sur l'honneur et la réputation de notre pays". Mais, selon lui, il s'agit "d'agissements d'un petit nombre" ne reflétant pas le comportement de milliers de militaires américains "qui servent et se sacrifient en Irak". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Les sévices étaient ordonnés par le Pentagone 
08.05.2004
 
 
 
(AFP) - L'officier de la police militaire Sabrina Harman, l'une des sept militaires américains accusés de sévices sur les prisonniers irakiens, a affirmé avoir agi sous les ordres directs du renseignement militaire qui voulait que les prisonniers soient affaiblis avant les interrogatoires, rapporte le Washington Post. "Ils nous amenaient un ou plusieurs détenus en même temps, déjà encagoulés et menottés. Le travail de la police militaire était de les garder éveillés et de leur rendre la vie infernale pour qu'ils parlent". 
 
Sabrina Harman, affectée à la prison d'Abou Ghraib, a déclaré qu'elle avait la responsabilité de casser le moral des prisonniers avant l'interrogatoire. "Si le prisonnier coopérait, il pouvait alors garder son vêtement, son matelas et on lui accordait des cigarettes s'il le demandait et même de la nourriture chaude. Mais si le prisonnier ne donnait pas ce qu'ils voulaient, on lui retirait tout. (...) Le sommeil, la nourriture, les vêtements, les matelas, les cigarettes étaient des privilèges accordés en échange d'information." 
 
Elle a indiqué que son unité de police militaire obéissait également aux ordres de civils qui menaient les interrogatoires, selon le Washington Post. (L'armée américaine utilise en effet des "sous-traitants" en Irak, en Afghanistan, ainsi que dans les opération anti-gérilla en Amérique du Sud. Il s'agit de sociétés privées qui travaillent sous contrat avec l'armée américaine, celle-ci se trouvant ainsi déchargée de la responsabilité de certains "sales boulots"). 
 
Mme Harman a affirmé n'avoir eu qu'une brève formation et n'avoir jamais reçu d'enseignement sur les Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre. "La Convention de Genève n'a jamais été distribuée et personne, parmi nous, ne se souvient avoir pris des cours pour l'étudier. La première fois que je l'ai lue, c'était deux mois après avoir été inculpée. Je l'ai entièrement lue, soulignant tous les droits baffoués à Abou Ghraib. Et il y en a beaucoup", a-t-elle ajouté.  
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Une technique d'interrogatoire courrante 
08.05.2004
 
 
 
(AP) - Selon le quotidien londonnien "The Guardian", les détails des abus perpétrés à la prison d'Abou Ghraïb près de Bagdad rappellent les techniques d'un système appelé le R21, "résistance à l'interrogatoire", destiné à provoquer un état de choc et d'humiliation chez le prisonnier. 
 
D'après le journal, qui cite un ancien officier des forces spéciales d'élite britannique, ces techniques ont été enseignées aux forces spéciales américaines et britanniques pour qu'ils puissent mieux résister si des troupes ennemies les soumettaient à des pressions similaires. Le R21 consiste notamment à maintenir nu le prisonnier pendant de longues périodes, le soumettre à des humiliations sexuelles, le cagouler, le priver d'eau, de nourriture, et de sommeil, pour leur faire perdre la notion du temps. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Rapport accablant de l'armée US 
03.05.2004
 
 
 
(AP/AFP) - Un rapport interne de l'armée américaine sur les exactions dénonce leur aspect "systématique", selon des extraits publiés le 3 Mai dans le Los Angeles Times. 
 
Le rapport relève toute une série de sévices: des soldats américains ont "frappé" et "sauté sur les pieds nus" des prisonniers, "utilisé des chiens sans muselière pour faire peur aux détenus", "sodomisé un détenu", "menacé les détenus masculins de viol", etc... 
 
"Entre octobre et décembre 2003, à la prison d'Abou Gharib, de nombreux sévices sadiques, flagrants et gratuits ont été infligés à plusieurs détenus. Ces sévices systématiques et illégaux sur des détenus ont été commis de manière intentionnelle par plusieurs membres de la police militaire" américaine, écrit le général Antonio Taguba, rédacteur de ce rapport long de 53 pages et étiqueté "Secret/pas de diffusion à des étrangers". 
 
Le général Taguba suggère que les sévices ont été commis sur les conseils des services de renseignement militaires. La générale de réserve Janis Karpinski, chargée de la gestion du système pénitentiaire militaire américain en Irak et qui a été suspendue de ses fonctions, a également accusé le renseignement militaire. 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
Des médecins ont collaboré aux tortures en Irak  
20.08.2004
 
 
 
(AP/AFP) Falsification de certificats de décès pour couvrir des assassinats, dissimulation de preuves de mauvais traitement, voire participation active à ceux-ci, non-dénonciation des sévices: certains médecins militaires américains ont gravement violé l'éthique médicale à la prison d'Abou Ghraib en Irak, mais aussi en Afghanistan et à Guantanamo, selon une étude publiée le 21 Août dans la prestigieuse revue médicale "The Lancet". 
 
L'étude menée par le professeur Steven Miles, de l'Université du Minnesota, est accablante. "Le système médical a collaboré à la mise au point et à la mise en ouvre des interrogatoires physiques et psychologiques. (...) Des membres du personnel médical examinaient les patients avant les interrogatoires, étaient présents pendant ceux-ci, et ont permis aux interrogateurs d'utiliser les informations médicales sur les prisonniers pour mettre au point des techniques d'interrogatoire". 
 
De plus, "des médecins ont de manière régulière signé des certificats de décès attribuant la mort à des crises cardiaques, des coups de chaleur ou des causes naturelles, sans noter la cause non naturelle" accuse le professeur. Certains médecins allaient jusqu'à mettre un goutte-à-goutte à un cadavre pour faire croire que le prisonnier était arrivé vivant à l'hôpital. 
 
Le professeur Miles cite le cas d'un détenu battu que des soldats ont attaché à la porte de sa cellule et bâillonné. Le certificat de décès indique une mort par cause naturelle dans son sommeil. L'affaire ayant fait l'objet d'une couverture médiatique, le Pentagone a par la suite changé la cause de la mort, qualifiée d'homicide par coups et blessures et suffocation. 
 
Un chirurgien a également certifié que le général irakien Mowhoush était mort de causes naturelles, après que les tortionnaires lui eurent mis la tête dans un sac de couchage et se furent assis sur sa poitrine. Six mois plus tard, le certificat de décès officiel publié par le Pentagone parlait "d'homicide par asphyxie". 
 
D'après un autre témoignage, le personnel médical a ranimé un détenu évanoui après avoir été battu, afin que les tortionaires puissent continuer l'interrogatoire. 
 
Par ailleurs, les médecins présents à Abou Grhaib ne fournissaient pas aux blessés les soins nécessaires. Un médecin a par exemple laissé un militaire sans formation médicale recoudre les lacérations causées par les coups sur un prisonnier. 
 
Pour le docteur Jay Lifton, de l'hôpital de Cambridge, qui dépend de l'université de Harvard, auteur d'un livre sur les médecins et la torture dans l'Allemagne nazie, cette étude constitue "une très bonne description, très détaillée, des violations de l'éthique médicale". A ses yeux, les médecins militaires mis en cause "ont fait un choix. Aucun médecin n'aurait été physiquement malmené ou tué s'il avait interrompu ces tortures. Cela aurait supposé un certain courage, mais ils avaient le choix". 
 
La publication de l'article est accompagnée d'un éditorial du "Lancet", qui condamne le comportement des médecins militaires, affirmant que, malgré leur double loyauté, ils sont d'abord des médecins et ensuite seulement des soldats. 
 
 
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Rumsfeld et Wolfowitz auraient ordonné les tortures 
16.05.2004
 
 
 
(AP) - Le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a autorisé un programme secret encourageant la coercition physique et l'humiliation sexuelle des prisonniers pour obtenir des renseignements sur la résistance irakienne, rapporte le magazine "The New Yorker" qui cite comme sources d'actuels et d'anciens responsables du renseignement américain. 
 
Donald Rumsfeld a donné carte blanche aux soldats pour qu'ils tuent, capturent ou interrogent des cibles dans la "guerre contre le terrorisme". Il a reçu l'approbation de Condoleeza Rice, la conseillère à la sécurité nationale de George W. Bush, et le président américain a été informé de son existence, ont déclaré les responsables américain au journaliste du "New Yorker", Seymour Hersh. Selon le site "New Yorker", Donald Rumsfeld a décidé l'an dernier d'élargir à l'Irak une opération spéciale qui concernait au départ l'Afghanistan et les chefs d'al-Qaïda. Cette décision a également été approuvée par Paul Wolfowitz (le numéro deux du Pentagone) et par le chef de l'état-major interarmes Richard Myer. 
 
Selon une source proche des services de renseignement interrogé par le "New Yorker", la CIA a cessé de participer à ce programme spécial l'automne dernier à Abou Ghraïb: "Ils ont dit 'pas question. Nous avons approuvé le programme de base en Afghanistan - approuvé au départ pour les opérations contre les cibles terroristes de grande valeur - et maintenant vous voulez qu'on l'utilise pour les chauffeurs de taxi, les beaux-frères et les gens raflés dans la rue'", déclare un des responsables anonymes interviewés par le magazine. 
 
Le Pentagone dément avec force les informations contenues dans cet article. Les services du secrétaire aux armées. La département américain de la Défense a ainsi qualifié l'article de "saugrenu". "Aucun responsable du département de la Défense n'a approuvé de programme susceptible de mener à des abus tels que ceux dont témoignent les photos et vidéos vues récemment", assure Lawrence du Rita, porte-parole du Pentagone. 
 
Mais sur CBS, dans l'émission "Face The Nation", Carl Levin, sénateur démocrate du Michigan et membre de la commission sénatoriale des Forces armées qui a entendu Rumsfeld il y a dix jours dans le cadre de l'enquête sur les sévices, a jugé que l'article avait apporté un élément "très significatif" à étudier. John McCain, élu républicain de l'Arizona qui siège également au sein de la commission des Forces armées, a pour sa part estimé sur NBC que les soldats américains mis en cause dans l'affaire n'avaient certainement pas agi sans instruction. 
 
Ajoutant au trouble, Newsweek a publié dimanche un mémorandum daté du 25 janvier 2002 et signé de la main d'Alberto Gonzales, conseiller juridique de la Maison blanche. "La guerre contre le terrorisme est une nouvelle forme de guerre", explique-t-il. "A mon sens, ce nouveau paradigme rend obsolète les strictes limitations de la Convention de Genève sur l'interrogatoire des prisonniers ennemis." 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
John Ashcroft refuse de livrer ses notes au Sénat  
10.06.2004
 
 
 
(Reuters) - L'Attorney General (ministre de la justice) John Ashcroft a refusé de livrer au Sénat les notes qui détaillent la politique américaine en matière de torture, en faisant valoir qu'elles faisaient partie de ses conseils privés au président. "Nous estimons que fournir ce genre d'information affecterait la capacité de conseil au sein de l'exécutif", a déclaré Ashcroft. 
 
Plusieurs sénateurs américains avaient demandé que soient publiées les copies de cesnotes obtenues par des journaux et dans lesquelles le département américain de la Justice justifie l'usage de la torture dans les cas relatifs à la sécurité nationale. 
 
La sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein a estimé que des informations critiques avaient été cachées au Congrès: "Ces notes existent à l'évidence, et elles semblent être une tentative de redéfinir la torture et de restreindre son interdiction en faisant ressortir une catégorie appelée interrogatoire exceptionnel". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Une étude officielle recommande l'utilisation de la torture  
08.06.2004
 
 
 
(AP) - Dans une étude datée du 6 mars 2003 adressée à Donald Rumsfeld et révélée par le "Wall Street Journal", des juristes des départements de la Justice et de la Défense estimaient qu'en cas de nécessité, le président des Etats-Unis a autorité pour autoriser légalement l'usage de la torture. 
 
Partant du principe que le président est le commandant en chef des armées, cela lui donne toute latitude pour mener la guerre, y compris pour l'interrogatoire des prisonniers. Face à cette autorité constitutionnelle, les textes, y compris les traités internationaux qui interdisent la torture, doivent donc être considérés comme inapplicables, affirment les juristes dans leur étude. 
 
Le deuxième argument, qualifié de nécessité, consiste à dire que le fait de frapper ou même tuer une personne pour en sauver au moins deux est justifié. Enfin, les juristes utilisent le concept d'autodéfense, affirmant que l'interrogatoire violent d'un prisonnier dont on pense qu'il dispose d'informations importantes sur une attaque terroriste est comparable au fait de tirer sur une personne qui vous tient en joue. 
 
Les arguments sont jugés peu convaincants, voire "absurdes" par le professeur Mary Ellen O'Connel, professeur de droit international à l'université d'Etat de l'Ohio. Mais le porte-parole du Pentagone, Lawrence Di Rita, les a présentés comme une analyse juridique, partie intégrante d'un débat interne à l'administration Bush sur les moyens d'obtenir des renseignements de la part de membres d'Al Qaida détenus aux Etats-Unis, dans le cadre d'un "traitement humain". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Human Rights Watch accuse l'administration Bush  
10.06.2004
 
 
 
(AP) - L'administration Bush a "contourné" les Conventions de Genève en infligeant des sévices à des détenus irakiens de la prison d'Abou Ghraib, selon un rapport de l'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch). Dans ce rapport de 38 pages intitulé "La route vers Abou Ghraib", l'organisation affirme que le gouvernement américain a délibérément autorisé des techniques illégales d'interrogatoires avant de les étouffer et d'ignorer les informations faisant état de sévices et de torture. 
 
L'organisation cite trois manières dont les méthodes de l'administration Bush ont rendu possibles les sévices à Abou Ghraib. D'abord, selon ce rapport, elle a adopté la position selon laquelle la guerre contre le terrorisme autorisait le contournement des lois internationales, et donc que l'usage de la torture n'était plus prohibé. Ensuite, l'armée américaine a utilisé des "méthodes coercitives" pour faire souffrir et humilier les détenus en vue de les préparer aux interrogatoires. Enfin, avant la publication des photographies montrant les sévices, l'administration Bush a ignoré les informations signalant des mauvais traitements infligés à des prisonniers en Afghanistan et en Irak. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
La Croix-Rouge avait averti les Etats-Unis depuis plusieurs mois 
07.05.2004
 
 
 
(AP) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclare avoir mis en garde les responsables américains il y a déjà plus d'un an sur les sévices infligés aux prisonniers en Irak. "Nos découvertes ont été discutées à différents moments entre mars et novembre 2003, en face-à-face directs ou lors d'interventions écrites", a précisé Pierre Kraehenbuehl, directeur des opérations du CICR. Certains de ces actes étaient "assimilables à de la torture", et en claire violation des textes internationaux, a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse. 
 
Il ne s'agissait pas d'actes isolés, et les problèmes n'étaient pas limités à la seule prison d'Abou Ghraïb: "Nous avions affaire à un vaste schéma, pas à des actes individuels. C'était un schéma et un système". 
 
Il a également confirmé l'authenticité d'un rapport du CICR aux autorités américaines, publié le 7 Mai dans le "Wall Street Journal", mais a refusé d'en dire plus. Selon le journal, ce rapport décrit sur 24 pages certains des agissements à la prison d'Abou Ghraïb près de Bagdad: des prisonniers gardés sans vêtements aucun dans le noir total dans des cellules vides, des hommes obligés à parader en sous-vêtements féminins... 
 
Selon ce rapport, les forces de la coalition auraient également tiré sur des prisonniers désarmés depuis les miradors, tuant certains d'entre eux. A Bassorah enfin, le rapport fait état de l'arrestation de neuf hommes, si sévèrement battus que l'un d'entre eux en est mort. Les informations obtenues par le CICR "laissent penser que les mauvais traitements envers des prisonniers n'étaient pas des cas exceptionnels et pourraient être considérés comme une pratique tolérée" par les forces de la coalition. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Les Etats-Unis prévenus par un ex-ministre en Irak 
03.05.2004
 
 
 
(AFP) - L'ex-ministre des Droits de l'Homme en Irak affirme avoir alerté la coalition dès novembre 2003 au sujet des violations des droits de l'Homme en général et notamment dans les prisons. "En novembre, j'ai parlé de vive voix à (l'administrateur civil américain Paul) Bremer des violations des droits de l'Homme en général, et notamment dans les prisons, commises par les soldats américains à l'égard des citoyens irakiens. Mais je n'ai pas eu de réponse", a déclaré lundi à l'AFP Abdel Bassat Turki, dont la démission présentée le 8 avril a été acceptée dimanche. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Le gouvernement britannique était informé depuis Février 
03.05.2004
 
 
 
(AP/AFP) - Le gouvernement britannique a été informé en février dernier de possibles abus commis par des troupes de la coalition sur la personne de prisonniers irakiens, ont fait savoir samedi les services du Premier ministre Tony Blair. Un porte-parole du 10 Downing Street a précisé que le gouvernement Blair avait eu connaissance d'un rapport intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge détaillant les sévices infligés par des militaires américains et britanniques. Le porte-parole a indiqué que ce rapport avait été communiqué au gouvernement britannique "afin que nous puissions le commenter et prendre des mesures". 
 
Amnesty International a pour sa part affirmé que Londres avait été alerté sur des "dérapages" graves dans les prisons en Irak depuis un an. 
 
 
 
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
L'armée US renonce à certaines "techniques" d'interrogatoire 
15.05.2004
 
 
 
A la suite du scandale déclenché par les sévices infligés à des prisonniers en Irak, le haut-commandement américain a annoncé avoir annulé une liste de techniques d'interrogatoire jusqu'ici utilisés dans ce pays. La liste des techniques annulées prévoit notamment la possibilité de modifier l'alimentation des détenus ou de les priver de nourriture, de les priver de sommeil pendant trois jours d'affilée, ou de les contraindre à prendre des positions stressantes et douloureuses pendant plus de 45 minutes. (AFP) 
 
Cette annulation est en soi une reconnaissance implicite que ces "techniques" étaient utilisées couramment par les Etats-Unis en Irak. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Pas d'avocats dans les prisons US en Irak 
08.05.2004
 
 
 
(AP) - Le Pentagone aurait refusé l'année dernière la proposition de l'armée d'envoyer un avocat militaire expérimenté pour conseiller les unités aujourd'hui accusées d'avoir infligé des sévices à des détenus irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb, près de Bagdad, selon un document obtenu par l'agence Associated Press. 
 
L'avocat en question, Steve Buyer, qui se trouve être également un membre républicain du Congrès américain, estime avec d'autres spécialistes que la présence d'un expert aurait pu prévenir ou au moins atténuer les violences. 
 
Les responsables du Pentagone ont confirmé qu'aucun avocat ne se trouvait à Abou Ghraïb. Selon Steve Buyer, sa nomination avait tout d'abord été acceptée par les chefs d'état-major interarmes avant d'être rejetée par des responsables du personnel au Pentagone, qui ont affirmé que la mission serait remplie autrement. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Le témoignage de Lyndie England 
12.05.2004
 
 
 
(AP/Reuters) - La soldate Lynndie England, qui risque la cour martiale, est cette jeune femme souriante que l'on voit sur plusieurs photos aux côtés de prisonniers irakiens nus subissant sévices et humiliations sexuelles. Dans une interview accordée à la chaîne KCNC-TV de Denver, elle affirme avoir agi sur instruction et contre sa volonté lors de séances de pose pour des photos destinées à exercer des pressions psychologiques sur les détenus. A la question de savoir qui avait donné ces ordres, elle se contente de répondre: "des personnes dans ma chaîne de commandement". 
 
"J'ai reçu l'instruction de personnes gradées de "me mettre debout là, tenir cette laisse, regarder l'appareil photo', et ils ont pris des photos pour les PsyOPs" (Opérations psychologiques), dit-elle. "Nous avions le sentiment de faire notre travail. Ce qui veut dire que l'on faisait ce qu'on nous demandait de faire et qu'ils obtenaient les résultats qu'ils souhaitaient". Selon elle, ses supérieurs se sont montrés ravis des photos, disant "vous vous en sortez très bien, continuez". "Je ne voulais vraiment pas être sur quelque photo que ce soit", affirme-t-elle, ajoutant qu'elle trouvait tout cela "plutôt bizarre". 
 
Quand on lui demande si des choses pires de ce qu'on voit sur les images se sont passées, elle répond que oui, mais refuse d'en dire plus, sur le conseil de son avocat. Inculpée et placée en détention sur la base de Fort Bragg en Caroline du Nord, Lynndie England est enceinte de quatre mois. Le père est un autre soldat américain, le caporal Graner, présent à ses cotés sur l'une des photos de "pyramides humaines". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Le témoignage d'un gardien américain 
14.05.2004
 
 
 
(AP) - Le soldat Jeremy Sivits, qui prit des photos des sévices dans la prison d'Abou Ghraïb, sera le premier à comparaître en cour martiale à Bagdad. Il décrit les soldats rigolant et plaisantant alors qu'ils frappaient, déshabillaient et humiliaient sexuellement les détenus, selon ses déclarations rapportées par la presse américaine. 
 
Aux enquêteurs militaires, il a décrit par exemple un prisonnier blessé par balles et menotté à un lit, en train de supplier en hurlant, alors que le caporal de la police militaire Charles A. Graner, qu'il décrit comme l'un des chefs des tortionnaires, le frappait avec un bâton. "Certaines choses qu'on leur faisait faire me faisaient rire. D'autres choses me dégoûtaient", a-t-il déclaré en janvier. (Les transcriptions des déclarations de Sivits ont été fournies au "Washington Post" par l'avocat d'un des autres soldats impliqués). 
 
Selon Sivits, Graner s'amusait beaucoup à ces sévices, et a une fois frappé un détenu si violemment à la tête que ce dernier s'est évanoui. Quant au sergent Ivan Frederick, il forçat les détenus à se masturber, et semblait prendre plaisir à les regarder se faire frapper, ajoute Sivits dans ses déclarations. 
 
Quant au sergent Javal Davis, il s'est jeté sur une pyramide de détenus, puis "a marché sur leurs doigts ou orteils", les faisant hurler de douleur. 
 
Davis, dans un appel téléphonique à la chaîne ABC depuis le camp militaire à Bagdad où il est aux arrêts, a reconnu ces faits. Il affirme que s'il avait refusé de maltraiter les prisonniers, il "aurait alors désobéi à un ordre" venant des hommes du renseignement militaire (Military Intelligence). 
 
Sivits, qui coopère avec les enquêteurs et compte plaider coupable, risque des peines moins lourdes que ses collègues. Ses récits sont les plus détaillés parmi ceux des militaires mis en cause, et les avocats des autres soldats incriminés parlent de déclarations "fabriquées", et douteuses du seul fait qu'il a passé un accord avec les procureurs. Alors que les autres gardes affirment avoir agi sur ordre de leurs supérieurs ou des responsables du renseignement militaire, Sivits a affirmé que ces mauvais traitements n'étaient pas autorisés par la hiérarchie, qui n'était pas au courant. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Le Congrès américain examine 1200 photos 
"Une descente dans les cercles de l'enfer"  
13.05.2004
 
 
 
 
 
 
Le sénateur John Warner 
réagissant aux images de torture en Irak 
 
(Reuters/AFP) - De nouvelles photos de sévices infligés à des prisonniers irakiens ont été montrés mercredi à des membres du Sénat et de la Chambre des représentants. 
 
Selon Jane Harman, représentante démocrate de Californie, ces nouvelles photos montraient des scènes de "torture cruelle et sadique". "Il y avait des scènes horribles. J'avais l'impression d'une descente dans les cercles de l'Enfer, et, fait déplorable, cela était notre fait", a estimé pour sa part le sénateur démocrate Richard Durbin. "Et quand vous pensez au sadisme, à la violence, aux humiliations sexuelles, au bout d'un moment vous détournez la tête, vous ne pouvez tout simplement plus le supporter". "Je ne peux toujours pas croire que cela s'est passé sans qu'aux échelons supérieurs, on en ait connaissance", a ajouté Durbin. 
 
"Je dirais que, à mes yeux, ce que nous avons vu est écoeurant. Cela va dans le droit fil des photos que vous avez vues dans la presse jusqu'à présent. A maints égards, elles vont même au-delà, eu égard aux différentes activités qui sont montrées", a déclaré Bill Frist, chef de la majorité républicaine au Sénat. 
 
"Elles sont toutes ignobles", a déclaré le sénateur républicain John Cornyn. Pour le sénateur démocrate Ron Wyden, ce qu'il a vu était "nettement pire" que ce à quoi il s'attendait. "Prenez le pire cas et multipliez le plusieurs fois. Cela montre l'urgence de tenter de réparer les dommages". Pour le sénateur démocrate Jon Corzine, "la question est de savoir jusqu'à quel niveau la chaîne de commandement est impliquée". La plupart des parlementaires se sont montrés sceptiques sur le fait que la connaissance de ces abus était limitée aux auteurs visibles sur les images.  
 
Des sénateurs et des représentants ont eu l'occasion de voir un ensemble de plus de 1.200 photos dans des pièces distinctes, lors d'une présentation effectuée par le Pentagone. Les photos, ont estimé certains membres du Congrès, ont été montrées plutôt rapidement et avec un minimum d'explications. Pour le sénateur indépendant James Jeffords, ces photos étaient "horribles. Mais elles sont passées si vite. Des scènes terribles, hop, hop, hop..." "On a vu beaucoup de personnes mortes, et de nombreuses personnes brutalisées", a-t-il ajouté. Un sénateur républicain, Sam Brownback, a évoqué des "scènes épouvantables" montrant des cadavres, sans explication sur les causes des décès. 
 
Des sénateurs républicains éminents, dont le président de la commission des forces armées du Sénat John Warner, ont demandé à ce que les photos ne soient pas rendues publiques car ils pourraient, selon eux, mettre en danger des militaires américains déployés à l'étranger. "Je crois profondément que ces photos ne doivent pas être portées à la connaissance de l'opinion publique. Je pense qu'elles pourraient mettre en danger les hommes et les femmes des forces armées exposées déjà à des risques élevés", a dit Warner. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Les réactions de John Kerry 
07.05.2004
 
 
 
(AP) - Le candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, John Kerry, a rejeté vendredi les excuses présentées par le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld pour les sévices subis par des prisonniers irakiens et a jugé que la responsabilité de ces actes incombait au président George W. Bush, commandant en chef des armées. "La chaîne de commandement remonte jusqu'au bureau Ovale", a dit M. Kerry. 
 
John Kerry estime par aileurs que le président Bush et son secrétaire à la Défense, qui se sont tous deux excusés, auraient dû réagir beaucoup plus tôt. Or il a fallu faire pression sur l'administration pour qu'elle reconnaisse sa responsabilité". "Nous avons besoin d'un président qui comprenne la différence entre la force et l'obstination", a-t-il souligné. 
 
Devant le Democratic Leadership Council, qui regroupe des démocrates de tendance centriste, le sénateur du Massachusetts a critiqué sans ménagement la conduite de la guerre contre le terrorisme par l'actuel chef de la Maison Blanche, notant qu'une politique étrangère forte nécessite que l'on "assume la responsabilité du mal comme du bon". "Nous ne pourrons jamais réussir en Irak ou ailleurs sur cette planète si nous abandonnons les valeurs qui définissent les Etats-Unis d'Amérique". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
John Kerry visionne les images  
14.05.2004
 
 
 
(AP) - Le futur candidat démocrate à la présidentielle John Kerry a fait une visite surprise au Capitole pour examiner les photographies des sévices infligés à des prisonniers irakiens par des soldats américains. Le 13 Mai, de retour à Washington après un déplacement de campagne dans l'Arkansas, John Kerry a décidé à la dernière minute de se rendre au Sénat où il a passé 45 minutes à passer les photos en revue dans un endroit protégé, selon son porte-parole David Wade qui a seulement indiqué que John Kerry n'avait pas de commentaires et avait voulu mieux comprendre l'affaire. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Les réactions de John Kerry - suite 
13.05.2004
 
 
 
(AP) - En pleine polémique sur les sévices infligés à des prisonniers par des soldats américains, le candidat démocrate à la présidentielle John Kerry a jugé que la guerre en Irak était un échec et qu'un profond changement était nécessaire pour mettre fin aux erreurs et à l'incompétence de l'administration Bush. 
 
"Je pense franchement que cela a été mauvais calculs après mauvais calculs. Et c'est l'arrogance qui a fait perdre à l'Amérique son respect et son influence dans le monde. (...) Ils n'avaient aucun plan pour gagner la guerre et maintenant les Américains en paient le prix a déclaré John Kerry lors d'un entretien à la radio d'Associated Press. 
 
Estimant que quelques soldats sans grade ne devaient pas être pris comme boucs-émissaires, John Kerry a une nouvelle fois estimé que la responsabilité des sévices infligés à des prisonniers irakiens remontait jusqu'au Bureau Ovale et que George W. Bush devait reconnaître qu'il avait installé un ton qui avait permis l'existence de tels abus. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Des exactions causées par la propagande de Bush 
12.05.2004
 
 
 
(AP) - Le désir de revanche après les attentats du 11 septembre 2001 a sans doute créé une atmosphère propice aux mauvais traitements infligés par des soldats américains à leurs prisonniers irakiens, estiment certains aux Etats-Unis. 
 
Pour Curt Goering, directeur adjoint d'Amnesty International USA, l'administration Bush est en partie responsable de la situation actuelle, pour avoir fait l'amalgame entre le 11 septembre et la guerre en Irak. "Le ton qui a été donné, jusqu'au plus haut niveau, et le climat dans lequel ces soldats ont opéré constituait une invitation pour ce type de sévices", juge-t-il. 
 
Jimmy Massey, ancien sergent des Marines ayant servi en Irak, est catégorique: "les soldats ont été encouragés" à faire le lien entre le 11 septembre et la guerre en Irak. L'ex-soldat, aujourd'hui militant d'un groupe pacifiste, se souvient que son unité a "tué un groupe de civils innocents". "Vous mettez un groupe de gars de l'armée de terre ou de Marines dans le désert et vous leur dites de garder ces supposés terroristes, et ils vont commencer à trouver des moyens de s'occuper", lâche-t-il. 
 
Nancy Lessin, cofondatrice du mouvement "Les familles de militaires parlent" explique que l'unité de Marines de son beau-fils est partie en Irak avec un drapeau provenant de Ground Zero, les décombres du World Trade Center. "Tous ces liens avec le 11 septembre ont ouvert la voie à un certain nombre de choses. C'est de la revanche, de la vengeance, fondée sur un mensonge", affirme-t-elle. 
 
Certains des soldats auteurs de sévices ont eu l'impression de se conduire en patriotes, remarque Curt Goering. "Dans chaque guerre, une partie du processus de transformation d'une personne en soldat implique une certaine déshumanisation de l'ennemi. Ils croient souvent qu'ils agissent pour le bien commun". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Première condamnation en cour martiale d'un tortionnaire 
20.05.2004
 
 
 
(AP) - Le soldat Jeremy Sivits, 24 ans, a été condamné par une cour martiale à un an de prison et à la radiation de l'armée pour "mauvaise conduite". 
 
Le soldat a reconnu avoir forcé un prisonnier à rejoindre une pile d'autres détenus sur le sol. Reconnu coupable de mauvais traitements, de manquement au devoir de protection des détenus et de cruauté, le soldat Jeremy Sivits a plaidé coupable et fondu en larmes, présentant ses excuses au peuple irakien. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Nouvelle disquette de photos transmise aux sénateurs 
20.05.2004
 
 
 
(AP) - Le sénateur américain John Warner, président de la commission des forces armées du Sénat, a révélé que le Pentagone avait découvert un nouveau CD-Rom contenant des photographies de sévices infligés à des détenus irakiens de la prison d'Abou Ghraib). La disquette contient 24 clichés montrant apparemment des mauvais traitements infligés par des soldats américains. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Enquête officielle sur la mort d'un détenu 
20.05.2004
 
 
 
(AP) - Le Département américain de la Justice a ouvert une enquête sur la mort d'un détenu de la prison d'Abou Ghraïb à Bagdad dont le cadavre, empaqueté de glace, apparaît sur de nouvelles photos diffusées par les chaînes ABC, CNN, et Al-Arabiya. 
 
Ces photos montrent deux soldats américains (le sergent Charles Graner et la soldate Sabrina Harman, déjà inculpés) souriant et levant le pouce au-dessus du corps de ce prisonnier identifié sous le nom de Manadel al-Jamadi. La chaine de télévision ABC a rapporté que le détenu, dont le corps portait de nombreuses contusions, est mort dans les douches de la prison lors d'un interrogatoire par la CIA ou d'autres agents civils, peut-être des sous-traitants de l'agence américaine de renseignement. Au moins trois cas de ce type concernant la CIA ont été transmis au Département de la Justice, selon le responsable américain. 
 
Un soldat américain qui n'est pas impliqué dans cette affaire, Jason Kenner, a expliqué sur ABC que l'homme était arrivé en bonne santé à la prison d'Abou Ghraïb. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Ouverture de 8 nouvelles enquêtes sur la mort de prisonniers 
21.05.2004
 
 
 
(AP) - Le Pentagone a déclaré vendredi qu'il menait 33 enquêtes criminelles sur la mort de 37 prisonniers détenus par les forces américaines en Irak et en Afghanistan. Un haut responsable militaire ayant requis l'anonymat a précisé que huit cas avaient été classés dans la catégorie des homicides impliquant des violences présumées sur les prisonniers avant ou pendant leur interrogatoire. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Nouveaux témoignages de prisonniers libérés 
21.05.2004
 
 
 
(AP) - Les prisonniers libérés ces derniers jours de la prison d'Abou Ghraib témoignent des svices qu'ils ont subi. "Ils ont mal traité tout le monde. Parfois, ils mettaient les détenus sur le sol et posaient leurs chaussures sur leur tête", indique Abdelwadoud Ahmed, un professeur d'éducation physique de l'université de Tikrit. "Ils m'ont fait allonger sur le sol pendant cinq ou six heures sous un soleil brulant, un sac sur la tête", dit Abou Ahmed, un employé du gouvernement arrêté en juillet 2003. 
 
Dans des documents établis par les enquêteurs de l'armée américaine et cités par le Washington Post, les témoignages de 13 détenus irakiens sont encore plus choquants. 65 pages de témoignages relatent les plaintes des détenus affirmant avoir été chevauchés comme des animaux par des gardes. Ils affirment aussi avoir été victimes d'attouchements de la part de femmes soldats, et forcés à manger des aliments récupérés dans les toilettes. 
 
Plus grave pour ces musulmans: ils affirment avoir été contraints d'insulter leur religion, manger du porc et boire de l'alcool, des pratiques formellement interdites dans l'islam. "Parce qu'ils ont commencé à frapper ma jambe cassée, j'ai insulté ma religion. Ils m'ont ordonné de remercier Jésus d'être vivant", a raconté l'un des détenus. Par ailleurs, les soldats américains contraignaient les femmes détenues à servir les repas des prisonniers masculins une fois que ceux-ci avaient été déshabillés et battus. 
 
"Ils nous obligeaient à marcher sur nos mains et nos genoux comme des chiens. Si nous ne le faisions pas, ils se mettaient à nous battre avec force et sans pitié au visage et au torse", s'est rappelé un détenu. 
 
D'autres ont expliqué qu'ils étaient restés nus pendant plusieurs jours de suite, parfois contraints de porter des sous-vêtements féminins. L'un d'eux a affirmé avoir vu un traducteur de l'armée américaine ayant des relations sexuelles avec un adolescent qui hurlait de douleur. Un détenu a raconté comment des soldats sodomisaient un de ses compagnons d'infortune avec un tube néon ou une lampe torche. Un autre a subi le même traitement avec une matraque après avoir été contraint, la tête encagoulée, de ramper, tandis qu'on lui donnait des coups et qu'on lui crachait dessus, le tout quatre heures durant. "Les soldats nous ont dit: on va vous faire désirer la mort mais elle ne va pas arriver". 
 
Abdul Salam Hussain Jassim, 18 ans, raconte avoir été emprisonné pendant trois mois. Il dit avoir été capturé avec d'autres après une explosion dans une rue au nord de Bagdad. "Ne me parlez même pas de torture. Ils m'ont détruit", confie-t-il. Il affirme que cinq frères et soeurs étaient incarcérés dans le même bloc que lui et que l'un des hommes a été tant battu qu'il en est mort deux jours plus tard. 
 
Ghazwan rapporte une histoire similaire. "Trois frères et des soeurs ont été arrêtés ensemble et amenés à la prison, les deux soeurs sont encore en quarantaine et l'un des frères a été tué pendant que des soldats le torturaient", explique-t-il. "Ils l'ont amené mourant dans la cellule de son frère et l'ont menacé de connaître le même sort s'il ne parlait pas ou s'il n'avouait pas". Le prisonnier est mort dans les bras de son frère, selon Ghazwan. 
 
Un autre détenu relâché, Maher Saeed, a raconté qu'il avait été attaché à une voiture et traîné dans le sable sur plusieurs centaines de mètres. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Publication d'une vidéo et de nouvelles photos 
21.05.2004
 
 
 
 
 
(AP) - Le Washington Post a diffusé une vidéo et des nouvelles photos des sévices et tortures commis à la prison d'Abou Ghraib en Irak. 
 
La vidéo, de 50 secondes, ouvre sur un militaire malmenant un prisonnier. Il le plaque sans ménagement contre un mur. Un des soldats, moustachu, coiffé d'un bonnet noir, les mains gantés, le gifle. L'homme, déséquilibré par le choc, met un genou à terre. Il est ensuite contraint de se dévêtir entièrement. Le soldat moustachu prend ensuite les bras d'un autre détenu, étendu sur le sol, pour le traîner dans un coin. Il oblige ensuite un troisième détenu, nu et la tête recouverte d'un sac sombre, à s'accroupir. L'image s'arrête. 
 
Le Post publie également à une photo où l'on voit un détenu en combinaison orange, accroupi, crâne rasé, les mains liées dans le dos et le regard terrifié par un chien noir en laisse, montrant ses crocs. D'autres images montrent un soldat américain se préparant semble-t-il à frapper un détenu enchaîné; un prisonnier encagoulé et affaissé sur une barrière métallique à laquelle il est menotté; un autre nu de dos le corps couvert d'une substance brunâtre, les chevilles sont entravées par des menottes et faisant face à un soldat armé d'une matraque (le sergent Ivan Frederick, accusé d'autres abus). 
 
Le quotidien précise que ces images sont "extraites d'une collection d'une centaine de photos et de plusieurs vidéos numériques" que le journal s'est procurés, et qui "montrent une variété de techniques violentes encore jamais vues" par le grand public. 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
Des soldats US accusés d'avoir involontairement noyé un civil irakien 
27.07.2004
 
 
 
(AP) Trois soldats américains sont accusés d'avoir jeté dans le Tibre deux civils irakiens, dont l'un s'est noyé. Devant la cour martiale qui s'aprête à les juger, les soldats ont l'intention de baser leur défense en accusant un médicament contre la malaria qui aurait déclenché chez eux une fureur incontrôlable. 
 
 
 
 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Un soldat américain sanctionné pour avoir parlé à la presse 
25.05.2004
 
 
 
(AP) - Un sergent américain d'une unité de renseignements militaires à la prison d'Abou Ghraïb a été sanctionné par sa hiérarchie pour avoir livré son témoignage à la presse. A Washington, un responsable de l'Armée a indiqué que le sergent Provance n'était plus autorisé à travailler sur des sites classés "top secret" et qu'il encourait d'autres mesures disciplinaires pour avoir parlé aux médias. 
 
Dans une nouvelle interview téléphonique à l'Associated Press accordée depuis sa base de Heidelberg en Allemagne, le sergent Provance a reconnu que ses supérieurs lui avaient notifié son statut officiel de témoin dans l'affaire des sévices et que, le 14 mai, le commandant de sa compagnie lui avait ordonné de ne parler à personne de ce qu'il avait vu à Abou Ghraïb. 
 
Le soldat a décidé de passer outre cet ordre et d'accorder des interviews. "Je savais que ce qui était dit n'était pas vrai", a expliqué le sergent Provance. "Je me tiens derrière mon droit à la liberté d'expression prévu par le Premier Amendement, et la question est de savoir si la Constitution a plus de poids que le commandant d'une compagnie". 
 
La semaine dernière, le sergent Provance avait indiqué aux médias que priver les détenus de sommeil, les déshabiller et les menacer avec des chiens étaient la manière normale de traiter "l'ennemi" à la prison d'Abou Ghraïb. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Remplacement du général Ricardo Sanchez 
26.05.2004
 
 
 
(AP) - Le plus haut gradé américain en Irak, le général Ricardo Sanchez, va bientôt être remplacé, dans le cadre de ce que les responsables militaires affirment être la rotation normale, à l'issue de 13 mois de service. 
 
Des responsables militaires ont insisté sur le fait que le général Sanchez, commandant des forces terrestres de la coalition, était déployé en Irak depuis plus d'un an et que son remplacement n'était lié ni à la qualité de son commandement face au regain de violence dans le pays depuis avril, ni au scandale d'Abou Ghraib. 
 
"Rick Sanchez a fait un boulot fabuleux", a déclaré pour sa part le président George W. Bush qui recevait un groupe d'Irakiens dans le Bureau ovale. "Il est en Irak depuis longtemps. Son service a été exemplaire". Au Pentagone, le porte-parole du secrétaire à la Défense, Larry Di Rita, a expliqué que tant Donald Rumsfeld que le chef d'état-major interarmes Richard Myers étaient "très impressionnés par le travail" du général Sanchez, qui a pris son commandement en Irak en mai 2003. A l'évocation d'un lien éventuel entre le départ de Sanchez et le scandale des sévices à Abou Ghraïb, il a répondu: "C'est totalement faux. Tout le monde est très satisfait de son travail, y compris en ce qui concerne Abou Ghraib." 
 
Selon le quotidien Washington Post, citant un avocat militaire de l'un des détenus dans le cadre du scandale, le général Sanchez était présent dans la prison lors de certaines exactions envers les prisonniers. Le commandement Central américain avait vivement démenti cette information. Une semaine auparavant, le général Sanchez avait indiqué assumer la responsabilité du scandale, en démentant toutefois avoir eu connaissance des sévices avant l'ouverture d'une enquête en janvier 2003. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Suspension de la générale Janis Karpinski 
26.05.2004
 
 
 
(AP) - Le Pentagone a suspendu la générale Janis Karpinski, qui commandait la prison d'Abou Ghraïb. La générale Karpinski, qui commandait la 800ème Brigade de police militaire, a regagné les Etats-Unis et n'a été inculpée de rien. Sa suspension, qu'elle dit tenir de différentes sources, n'est pas à ce jour officielle 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
Un rapport militaire pour faire trinquer les sous-fifres 
25.08.2004
 
 
 
 
 
 
présentation du rapport par le général américain Paul Kern 
 
(AFP) Un rapport interne de l'armée de terre américaine sur les sévices infligés à Abou Ghraib épargne relativement les officiers mais accuse au moins une vingtaine d'agents des renseignements militaires, civils sous contrat, officiers de la CIA et personnels médicaux. 
 
L'enquête dirigée par le général George Fay aboutit à la conclusion que beaucoup des sévices contre les prisonniers irakiens avaient été commis hors des interrogatoires et par des personnes agissant de leur propre chef. 
 
Le rapport met en cause les officiers supérieurs pour manquements dans le commandement, leur reprochant d'avoir créé les conditions propices à la poursuite de ces exactions, mais ne trouve aucune preuve de culpabilité directe d'aucun responsable situé au-dessus du grade de colonel. 
 
Une douzaine d'enquêtes ont été lancées après l'éclatement du scandale d'Abou Ghraib fin avril. La spécificité du rapport Fay est d'examiner notamment l'articulation entre les responsabilités de la police militaire (dont plusieurs membres apparaissent sur les photos ayant lancé le scandale) et le renseignement militaire. 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
Procès des sous-fifres pour les tortures en Irak 
23.08.2004
 
 
 
(AP) Quatre soldats américains, accusés d'avoir infligé des sévices à des prisonniers irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb, ont commencé à comparaître en audience préliminaire devant un juge militaire américain sur la base de Mannheim en Allemagne. 
 
Les premiers soldats à comparaitre sont le caporal Charles Graner, présenté dans les témoignages comme le meneur, le sergent Megan Ambuhl, le sergent-chef Ivan Frederick et le sergent Javal Davis. Au total, 7 réservistes accusés d'abus. Premier à être jugé, le sergent Jeremy Sivits avait été condamné à un an de prison le 19 Mai 2004. 
 
Graner, qui a comparu en treillis de désert, l'air calme et attentif, risque jusqu'à 24 ans de prison. La photo de lui, pouces levés derrière un empilement de prisonniers nus, a fait le tour du monde. Il est par ailleurs le père de l'enfant que porte la soldate Lynndie England, également accusée dans ce dossier. Les avocats de la défense affirment que les suspects obéissaient à leur hiérarchie. 
 
Le juge militaire, le colonel James Pohl, a demandé au gouvernement américain d'accélérer son enquête sur le rôle du personnel médical et du renseignement militaire. 
 
Un autre tribunal militaire s'est ouvert à Camp Pendleton, près de San Diego en Californie. Il doit juger le sergent Gary Pittman, premier militaire américain à comparaître en cour martiale pour le décès d'un prisonnier, mort deux jours après sa capture en juin 2003 dans le sud de l'Irak. Selon un Marine de la même unité, qui s'est vu accorder l'immunité contre son témoignage, le sergent Pittman a frappé du pied, à la façon d'un karateka, le prisonnier menotté et cagoulé, qui a reçu le coup en pleine poitrine. La violence du choc l'aurait à un mètre. L'autopsie pratiquée sur le corps a montré que le prisonnier souffrait de sept côtes cassées et était décédé par suffocation après l'écrasement de sa cage thoracique. 
 
Gary Pittman, qui est gardien de prison à Brooklyn dans le civil, est un des trois militaires américains inculpés dans cette affaire. Les accusés démentent en bloc les faits qui leur sont reprochés et assurent que le prisonnier est mort de cause naturelle. 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
Un soldat américain condamné 
11.09.2004
 
 
 
(AP) Un membre des renseignements militaires américains a été condamné à huit mois de prison pour mauvais traitements sur détenus de la prison d'Abou Ghraïb. Il sera dégradé et renvoyé de l'armée pour mauvaise conduite. 
 
Armin Cruz, 24 ans, qui était rattaché au 325e bataillon du renseignement militaire à la prison, était poursuivi pour avoir contraint des détenus à ramper nus sur le sol. 
 
C'est la première fois qu'un membre du renseignement de l'armée américaine était traduit en justice à Bagdad dans le cadre de cette affaire. Les précédents jugements de militaires américains concernaient de simples gardiens. 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
Comparution du sergent Frederick 
30.08.2004
 
 
 
(AFP) Le sergent-chef américain Ivan Frederick a été entendu le 24 août à la base militaire américaine de Mannheim en Allemagne, à l'occasion d'une audience préliminaire à une comparution en cour martiale. Rendu célèbre par une photographie où il pose devant une pyramide de détenus irakiens nus, il est poursuivi pour cruauté et mauvais traitements, manquement au devoir, agression et actes indécents. Frederick a reconnu dans une interview ses responsabilités, tout en accusant les services secrets de lui avoir ordonné "d'humilier les prisonniers". 
 
"Dès le premier jour à Abou Ghraib, j'ai demandé à un adjudant pourquoi on traitait les prisonniers ainsi", raconte Frederick à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "Il répondit que c'était les pratiques des agents des services secrets. Ces derniers disaient: - lâche les chiens contre ces détenus, essaie d'en tirer plus d'informations. Prends-lui la nourriture, les habits. Humilie-le". "Personne ne nous avait expliqué en détail comment nous devions les humilier", précise le sergent-chef Frederick. "Les services secrets n'ont pas mis de limite. Il s'agissait d'obtenir des résultats concrets, et la manière d'y parvenir ne les intéressait pas. Par ailleurs, les services secrets nous félicitaient constamment: continuez comme ça, vous faites du bon travail." 
 
"Je voudrais d'abord m'excuser auprès des victimes et leurs familles, poursuit-il. Et j'assumerai lors du procès ma responsabilité pour mes actes. Mais j'espère aussi que d'autres suivront mon exemple et assumeront leur part de faute. Beaucoup des personnes responsables pour ce qui s'est passé à Abou Ghraib n'ont pas encore été accusées à ce jour." 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
Le sergent américain Ivan Frederick condamné à 8 ans de prison 
21.10.2004
 
 
 
Le sergent américain Ivan Frederick, accusé d'avoir infligé des sévices à des prisonniers irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb a été condamné à 8 ans de prison par la cour martiale qui l'a jugé dans une base américaine de Bagdad. Le réserviste de 38 ans avait choisi de plaider coupable après un accord avec l'accusation. Il a reconnu cinq des charges retenues contre lui, dont les violences envers les prisonniers. 
 
Le sergent Frederick est le plus haut gradé (si l'on peut dire) à avoir été inculpé pour les sévices commis à la prison d'Abou Ghraïb. 
 
 
TORTURES EN IRAK 
 
L'avocat d'un soldat veut entendre Rumsfeld 
23.08.2004
 
 
 
(AP/AFP) Paul Bergrin, l'avocat du sergent Javal Davis accusé de sévices sur des détenus irakiens, a demandé que Donald Rumsfeld soit entendu par le tribunal. Le ministre de la défense américain avait signé un document militaire en 2002 autorisant des techniques d'interrogatoire sévères pour les prisonniers du camp de Guantanamo. Selon lui, les mêmes méthodes, prévoyant le port de cagoules pour les détenus, des interrogatoires de 20 heures et des longues périodes d'isolement ont été employées plus tard sur les Irakiens détenus à Abou Ghraïb. "Cela comprend aussi la nudité, le fait de provoquer du stress, et par exemple cela comprend aussi le recours aux chiens." (...) "Ce sont des techniques approuvées par Donald Rumsfeld. Il est impossible de croire que sept officiers de police militaire isolés fassent cela par coïncidence", a souligné M. Bergrin. 
 
Mais le juge militaire James Pohl a estimé que l'avocat n'avait pas livré des preuves suffisantes pour justifier une audition du secrétaire d'Etat: "je ne dis pas qu'il n'y a pas un lien, mais qu'à ce stade vous ne m'avez pas livré suffisamment de preuves", a-t-il précisé. 
 
Le scandale des tortures en Irak avait ébranlé Donald Rumsfeld et l'administration Bush. Mais jusqu'ici, il n'a coûté son poste à aucun haut responsable américain.. 
 
 
TORTURE EN AFGHANISTAN 
 
Tortures américaines: en Afghanistan aussi ! 
13.05.2004
 
 
 
(AP) - Les mauvais traitements contre les prisonniers aux mains des forces américaines en Afghanistan sont "généralisés", a affirmé jeudi le mouvement américain de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. 
 
L'organisation dont le siège se trouve à New York a demandé aux Etats-Unis de faire toute la lumière sur les décès de trois Afghans en détention depuis fin 2002. L'armée américaine a de son côté affirmé que les prisonniers détenus en Afghanistan depuis la chute du régime taliban fin 2001 sont traités "humainement", mais a ouvert une nouvelle enquête le 10 Mai après les plaintes pour sévices déposée par un ancien policier afghan détenu pendant 40 jours l'été dernier. 
 
Sayed Nabi Siddiqui a déclaré mercredi à l'Associated Press qu'il avait été frappé, déshabillé et a subi des violences sexuelles dans trois centres de détentions américains, avant d'être relâché sans poursuites. 
 
Human Rights Watch note que ce cas rejoint celui d'autres prisonniers, qui ont fait état de passages à tabac, privation de sommeil et exposition au froid extrême. "Le mauvais traitement de prisonniers par l'armée américaine et le personnel du renseignement en Afghanistan est un problème généralisé et n'est pas limité à quelques cas isolés", selon le mouvement. 
 
 
TORTURES A GUANTANAMO 
 
Rapport de la Croix-Rouge sur Guantanamo 
13.05.2004
 
 
 
(Reuters) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a publié un nouveau rapport critiquant les conditions de détention à la base américaine de Guantanamo. Le document avait été remis cette semaine par le CICR au département d'Etat. 
 
Un porte-parole du CICR, Florian Westphal, déplore que les détenus de Guatanamo se trouvent dans un vide juridique, "hors de portée du droit". 
 
En janvier, le président du CICR, Jakob Kellenberger, avait soulevé le problème avec de hauts responsables américains, indiquant dans un communiqué que les préoccupations de son organisation n'avaient pas reçu de "réponse adéquate". "Cela reste entièrement valable", a commenté Florian Westphal. 
 
Un autre rapport confidentiel du CICR publié dans le Wall Street Journal sur les prisons américaines en Irak a provoqué une grande émotion dans le monde en évoquant les sévices infligés par les policiers militaires américains. Le CICR y estimait que dans certains cas, on pouvait parler de "cas équivalant à de la torture". 
 
Le New York Times du 13 Mai, citant des responsables de la lutte anti-terrorisme, rapporte que les méthodes d'interrogatoire utilisées par la CIA pour soutirer des informations aux membres présumés d'Al Qaïda à Guantanamo et en d'autres lieux sont si dures que le FBI a demandé à ses agents de ne pas rester durant les séances. Des responsables du FBI ont déclaré que de telles méthodes musclées d'interrogatoire, qui seraient interdites dans les affaires criminelles, risquaient de compromettre leurs agents à l'avenir. 
 
 
TORTURES A GUANTANAMO 
 
Deux anciens détenus dénoncent les sévices à Guantanamo 
14.05.2004
 
 
 
(AP) - Deux détenus britanniques libérés de la base américaine de Guantanamo à Cuba ont déclaré que les prisonniers y étaient forcés à se dévêtir et étaient enchaînés au sol durant des heures. 
 
Dans une lettre ouverte envoyée jeudi au président George W. Bush et à la commission des services armés du Sénat américain, Shafiq Rasul et Asif Iqbal racontent en détail les sévices subis pendant leurs deux années de détention à Guantanamo. Ils affirment avoir été battus, interrogés sous la menace d'une arme à feu, ou forcés de rester accroupis les mains enchaînées entre les jambes pendant des heures durant les interrogatoires. Les gardes utilisaient de la lumière stroboscopique, des chiens et de la musique assourdissante -notamment celle du rappeur américain Eminem- pour les forcer à parler, précisent-ils. 
 
Les deux anciens prisonniers affirment également qu'ils n'étaient pas autorisés à utiliser les toilettes durant les interrogatoires qui duraient souvent plus de 12 heures. Les détenus étaient souvent forcés à se déplacer entièrement nus en guise de punition, et ce même en présence des gardiens du sexe opposé. "Les soldats nous ont dit: nous pouvons faire tout ce que nous voulons", soulignent-ils dans leur lettre, publiée par le Centre pour les droits constitutionnels, basé à New York, qui assiste les deux hommes. 
 
Ils disent également avoir vu un détenu passé à tabac alors qu'il se remettait d'une opération et recevait un traitement psychiatrique. "Ils ont marché sur son cou, lui ont donné des coups de pied dans l'estomac alors qu'il avait des tiges en métal à cet endroit suite à l'opération et ont cogné sa tête contre le sol. Une gardienne a reçu l'ordre d'entrer dans la cellule et de lui donner des coups de pied et de le battre, ce qu'elle a fait". 
 
Rasul et Iqbal accusent le général Goeffrey Miller d'avoir institué de nouvelles procédures d'interrogatoire, notamment en enchaînant pendant des heures un détenu à un crochet au sol pour limiter ses mouvements. Le général Miller était en charge de la mission Guantanamo de novembre 2002 à mars 2004. Il est désormais responsable des prisons américaines en Irak, où il a promis de mettre en oeuvre des réformes radicales. 
 
Plus de 600 prisonniers sont toujours détenus à Guantanamo en raison de leurs liens présumés avec l'ancien régime taliban ou Al-Qaïda. Les Etats-Unis leur refusent le droit de bénéficier de la convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre. Aucun des détenus de Guantanamo n'a été inculpé ou autorisé à voir un avocat. Certains sont emprisonnés depuis plus de deux ans. 
 
 
TORTURES A GUANTANAMO 
 
Autre témoignage d'un détenu de Guantanamo 
16.05.2004
 
 
 
(AP) - Dans un entretien avec le quotidien "The Observer" à Londres, un ressortissant britannique libéré en mars de la prison de Guantanamo après deux ans de détention. Terek Dergoul, 26 ans, déclare avoir été physiquement abusé durant les interrogatoires à la base américaine. 
 
Selon Terek Dergoul, les prisonniers étaient attaqués en cas d'infractions mineures par des unités connues sous le nom de Force de réaction extrême, et les attaques étaient filmées. "Il y avait toujours un gars derrière l'escouade en train de filmer tout ce qui se passait", déclare-t-il. Le porte-parole de Guantanamo, le colonel Leon Sumpter a confirmé au journal que les actions de cette unité étaient enregistrés pour pouvoir être visionnés par l'hiérarchie. 
 
Terek Dergoul a également déclaré qu'il avait reçu des coups de poing et des coups de pied, et que sa barbe, ses cheveux et ses sourcils avaient été rasés. Durant les interrogatoires, il était enchaîné et laissé dans une chambre froide jusqu'à huit heures.. 
 
 
TORTURES A GUANTANAMO 
 
Des enfants détenus à Guantanamo 
29.01.2004
 
 
 
(RV) - On a appris à l'occasion de leur libération en Janvier 2003 que trois enfants étaient internés au camp de Guantanamo. Agés de 11 à 13 ans au moment de leur arrestation, ils étaient incarcérés depuis janvier 2002. 
 
Le Pentagone, qui a annoncé cette nouvelle, précise que ces enfants ne seront ni poursuivis ni jugés. D'après les militaires, ils ne constituent plus une menace pour les États-Unis et leur interrogatoire ne présente plus d'intérêt. 
 
 
TORTURES AMÉRICAINES 
 
Des interrogatoires trop durs pour les agents du FBI 
13.05.2004
 
 
 
(Reuters) - Le New York Times du 13 Mai, citant des responsables de la lutte anti-terrorisme, rapporte que les méthodes d'interrogatoire utilisées par la CIA pour soutirer des informations aux membres présumés d'Al Qaïda à Guantanamo et en d'autres lieux sont si dures que le FBI a demandé à ses agents de ne pas rester durant les séances. Des responsables du FBI ont déclaré que de telles méthodes musclées d'interrogatoire, qui seraient interdites dans les affaires criminelles, risquaient de compromettre leurs agents à l'avenir. 
 
 
FASCISME US 
 
Un innocent détenu 2 ans à Guantanamo  
09.09.2004
 
 
 
(AP) Plus de deux ans après sa capture en Afghanistan, l'un des 585 prisonniers de la base militaire américaine de Guantanamo, va pouvoir rentrer chez lui, les autorités ayant réalisé après examen de son dossier qu'il n'était pas un "combattant ennemi". 
 
C'est la première fois qu'un suspect est officiellement innocenté par le jury militaire qui a examiné 30 dossiers depuis le 13 août 2004. 
 
Le gouvernement américain définit les combattants ennemis comme des "individus qui ont pris part ou soutenu les forces d'Al-Qaïda ou les talibans, ou d'autres forces engagées dans des hostilités contre les Etats-Unis ou ses partenaires dans la coalition". Une personne définie comme telle peut être détenue sans inculpation, ni avocat jusqu'à la fin du conflit. 
 
 
TORTURES AMÉRICAINES 
 
Expérimentations médicales à Guantanamo  
03.09.2004
 
 
 
(AFP) Deux des quatre Français rapatriés de Guantanamo ont affirmé avoir été menacés avec des chiens, subi des mauvais traitements et des humiliation utilisant la nudité de détenus, ont rapporté samedi leurs avocats à l'Associated Press. 
 
Les témoignages transmis par les avocats de deux français rapatriés de Guantanamo permettent d'en savoir un peu plus sur les conditions de détention dans le camp de concentration américain. 
 
Outre les menaces avec les chiens, les mauvais traitements, et les humiliations utilisant la nudité, les ex-prisonniers disent avoir dû ingérer régulièrement des médicaments. Ils dénoncent des expérimentations médicales et racontent sortir "d'un enfer". Ces produits administrés "de force" provoquaient chez certains des somnolences et pour d'autres, des effets secondaires comme des éruptions cutanées, a précisé l'un des avocats, Me Debray. 
 
 
TORTURES AMÉRICAINES 
 
La CIA interroge des agents d'Al-Qaïda dans un centre secret en Jordanie, selon un quotidien israélien 
13.10.2004
 
 
 
(AP) La CIA interroge de hauts membres opérationnels du réseau terroriste Al-Qaïda dans un centre de détention secret en Jordanie, selon le quotidien israélien "Haaretz", qui cite des sources au sein de services de renseignements internationaux. 
 
La veille, l'association de défense des droits de l'Homme basée aux Etats-Unis, Human Rights Watch, avait rapporté qu'au moins 11 membres présumés d'al-Qaida ont "disparu" alors qu'ils étaient détenus par les Américains, et affirmé que certains auraient été torturés dans des endroits tenus secrets. 
 
"Haaretz" explique que la détention des suspects en dehors du territoire américain permet aux enquêteurs de la CIA d'appliquer des méthodes proscrites par la législation américaine. Selon "Haaretz", la localisation exacte du centre de détention en Jordanie n'est pas connue, mais les prisonniers d'Al-Qaïda seraient détenus dans une installation appartenant aux services secrets jordaniens ou une base militaire secrète. 
 
Les services de sécurité jordaniens ont démenti les affirmations de "Haaretz", jugées sans fondement. 
 
 
FIN DE LA DÉMOCRATIE 
 
Camps de concentration en construction aux Etats-Unis  
12.04.2004
 
 
 
Le ministre américain de la Justice John Ashcroft a ordonné la construction de camps d'internement aux Etats-Unis. Ils ont été conçus pour accueillir des milliers de personnes. 
 
L'administration Bush n'a pas précisé l'usage qu'elle comptait faire de ces camps. Officiellement, ils sont construits à titre préventif, pour le cas où... 
 
(source:Réseau Voltaire) 
 
 
FIN DE LA DÉMOCRATIE  
 
La guerre contre le terrorisme sape les droits de l'Homme 
selon Amnesty International  
26.05.2004 
 
 
(AP-AFP) - Sous les feux croisés des organisations terroristes et de la réaction des Etats, les droits de l'Homme et le droit international en général ont subi en 2003 "les attaques les plus systématiques depuis 50 ans", estime Amnesty International dans son rapport annuel rendu public le 26 Mai. 
 
"Cette situation est à l'origine d'un monde où la méfiance, la peur et la division gagnent chaque jour du terrain", ajoute l'organisation. Sa secrétaire générale, Irene Khan, condamne d'abord le recours au terrorisme. Elle souligne que le monde entier est désormais concerné mais critique la réponse faite à cette menace. 
 
"Les gouvernements n'agissent plus dans une perspective morale et sacrifient les valeurs universelles sur l'autel de la sécurité", déclare-t-elle. "De puissants Etats laissent de côté, sapent ou font voler en éclats les principes du droit international et les instruments de l'action multilatérale susceptibles de nous protéger contre ces attaques. (...) Les visées sécuritaires mondiales du gouvernement des Etats-Unis se révèlent dépourvues de principes ou de clairvoyance. (...) Ce n'est pas en sacrifiant les droits humains au nom de la sécurité intérieure, en se rendant coupable de violations des droits humains sur son territoire, en fermant les yeux sur les atteintes (aux droits fondamentaux) commises à l'étranger et en recourant sans restriction à des frappes militaires préventives qu'un gouvernement peut espérer renforcer la sécurité ou défendre la liberté", dénonce Mme Khan. Dans ce contexte, poursuit-elle, le fait de mener une campagne contre le terrorisme et pour les droits de l'Homme, tout en foulant ceux-ci aux pieds, relève du "double langage". 
 
Le rapport cite les détentions sans inculpation ni jugement sur la base américaine de Guantanamo à Cuba. En 2003, "plus de 600 prisonniers y étaient maintenus en détention illimitée, échappant à la sphère d'action des tribunaux des Etats-Unis, dans un vide juridique sans précédent", écrit le rapport. Il évoque aussi des meurtres de civils en Irak et les abus commis par des soldats américains sur des prisonniers irakiens. Les abus présumés commis par des militaires à la prison d'Abou Ghraib à Bagdad sont dénnoncés comme des crimes de guerre. 
 
"En refusant de protéger les droits fondamentaux de coupables présumés, les gouvernements portent atteinte aux droits d'innocents et nous mettent tous en danger", prévient Amnesty. 
 
Le rapport 2004 critique aussi plusieurs autres gouvernements, dont ceux de France, d'Espagne, du Portugal, de Malte, d'Irlande et d'Ouzbékistan qui ont adopté depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis des lois antiterroristes constituant des "régressions" en matière de liberté et de droits individuels. 
 
Qui plus est, dénonce Amnesty, "les Etats ne se sont pas préoccupés des véritables armes de destruction massive que sont l'injustice et l'impunité, la pauvreté, la discrimination et le racisme, le commerce non réglementé d'armes légères, la violence contre les femmes et contre les enfants". 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Des sous-traitants de l'armée impliqués dans les tortures 
13.05.2004
 
 
 
(AP) - La CIA manque de bras expérimentés pour les interrogatoires. Confrontée en Afghanistan et en Irak à un afflux de prisonniers à auditionner, l'agence de renseignement a fait appel à des sous-traitants, dont certains sont aujourd'hui soupçonnés de sévices sur des prisonniers (dont un des cas considéré comme un meurtre a été transmis au Département américain de la Justice). 
 
L'interrogatoire, expliquent d'anciens agents de la CIA, est une spécialité à part entière: elle exige une solide formation, de l'expérience, une connaissance profonde de la psychologie humaine. Or depuis la guerre du Vietnam, la CIA n'avait pas eu à interroger de si nombreux prisonniers, en Afghanistan, à Guantanamo ou en Irak. 
 
Lorsqu'il est fait appel aux services de ces sous-traitants, on leur applique normalement les règles auxquelles sont soumises les personnels de la CIA, précise Lee Strickland, à la retraite après 30 ans passés à l'agence. Mais en privé, d'autres vétérans du renseignement se demandent si les sous-traitants suivent ces règles. Il est d'ailleurs très possible, ajoute un ancien officier, que certains de ces sous-traitants n'aient pas suivi le programme complet de formation de la CIA. 
 
Le nombre de sous-traitants recrutés par la CIA n'est pas connu. L'armée américaine en employait pour sa part 27 dans la prison d'Abou Ghraïb à Bagdad, selon le général Lance Smith, chef ajdoint du Commandement central. 
 
à lire, un article sur MPRI et Dyncorp, deux entreprises privées utilisées comme "sous-traitants" en Irak par l'armée américaine. Ces deux sociétés cotées en bourse sont les embryons des armées privées appelées à se généraliser. 
 
 
TORTURE EN IRAK 
 
Gel des nouveaux contrats avec des sous-traitants en Irak 
26.05.2004
 
 
 
(AP) - Le Département américain de l'Intérieur a gelé l'engagement de nouveaux civils pour les postes d'interrogateurs en Irak, et enquête sur la légalité des contrats précédents, a déclaré un porte-parole du département. Au moins un civil chargé d'interroger des détenus et employé par l'armée sur la base d'un contrat, a été accusé d'avoir participé aux sévices infligés aux prisonniers à la prison d'Abou Ghraïb, non loin de Bagdad. 
 
L'armée américaine a commencé à embaucher des interrogateurs de la société CACI International Inc. à partir du mois d'août dernier par l'intermédiaire d'un "accord d'achat général" contrôlé par le département d'Intérieur. L'accord visait à fournir des services en termes de technologie d'informations, a précisé le porte-parole du département, Frank Quimby. L'inspecteur général du département de l'Intérieur enquête désormais afin de découvrir s'il était approprié d'embaucher des interrogateurs sous un contrat de technologie d'information. 
 
Si toute nouvelle embauche selon ce contrat est gelé, les interrogateurs de la société CACI qui se trouvent actuellement en Irak peuvent poursuivre leur travail au moins jusqu'à la fin de leur contrat en août. L'armée a pour sa part déclaré aux responsables du département de l'Intérieur qu'elle était satisfaite de la performance des employés de CACI. 
 
 
TORTURES AMÉRICAINES 
 
Elargissement des enquêtes sur les sévices 
24.05.2004
 
 
 
(Reuters) - Le scandale des sévices perpétrés sur des prisonniers par des soldats américains en Irak menace de s'étendre à l'Afghanistan et à la base de Guantanamo (Cuba). Les missions d'inspection sur les conditions de détention dans cette dernière se succèdent alors que d'anciens détenus récemment libérés affirment y avoir été victimes de mauvais traitements. 
 
En Afghanistan, le général Charles Jacoby a commencé à examiner les conditions de détention dans la vingtaine de prisons gérées par l'armée américaine, a annoncé lundi le Pentagone. Au moins trois prisonniers y sont morts et d'anciens détenus disent y avoir subi des sévices. Le général Jacoby devrait remettre son rapport à la mi-juin. 
 
Concernant Guantanamo, le vice-amiral Albert Church, qui a visité brièvement la base début mai, à la demande du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, a recommandé un examen plus approfondi des conditions de détention. Il a estimé que les prisonniers étaient bien traités, mais que la situation avait pu être différente auparavant. 
 
Plusieurs anciens détenus britanniques récemment libérés affirment avoir été victimes de mauvais traitements à Guantanamo et que les sévices auraient été filmés. Le sénateur américain Patrick Leahy a demandé au Pentagone que tout document vidéo en sa possession sur ces faits soit rendu public. 
 
Une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va retourner sur place fin mai pour mener une inspection: la Croix-Rouge est la seule organisation indépendante autorisée à rencontrer les quelque 600 détenus de la base. Elle a critiqué la nature des détentions à Guantanamo, où des prisonniers soupçonnés d'avoir des liens avec l'ancien régime taliban ou avec Al-Qaïda sont incarcérés sans aucune inculpation et sans limitation de durée. Elle a également dénoncé la décision de l'administration Bush en 2002 de ne pas y appliquer les conventions de Genève. 
 
Le vice-amiral Albert Church, qui a inspecté brièvement Guantanamo le 6 et 7 mai, a déclaré avoir recensé huit "infraction mineures" au règlement. Quatre impliquant des gardiens, trois des interrogateurs et la dernière un coiffeur, pour avoir fait "une coupe non autorisée" à un détenu. Un des gardiens en cause a été dégradé pour avoir frappé un détenu, cas le plus grave recensé, selon Albert Church. 
 
Reste que plusieurs Britanniques récemment libérés de Guantanamo ont donné une tout autre version, affirmant que les détenus étaient forcés à se dévêtir, enchaînés au sol pendant des heures et que les geôliers utilisaient des chiens ou de la musique assourdissante pour leur extorquer des aveux. Ils ont notamment déclaré avoir été battus et soumis à des traitements dégradants. 
 
 
 
 
GUANTANAMO 
 
Les prisonniers de Guantanamo vont pouvoir faire appel à la Justice pour contester leur détention 
28.06.2004
 
 
 
(AP) La Cour suprême des Etats-Unis a jugé que les prisonniers détenus sans jugement depuis plus de 2 ans à Guantanamo pouvaient désormais contester leur captivité devant des tribunaux américains, une décision qui constitue un revers pour le président américain George W. Bush. 
 
L'administration Bush refuse que des "terroristes présumés" puissent se présenter devant un tribunal, affirmant qu'un affrontement sur le plan juridique constitue une entrave dans la guerre menée par le président contre le terrorisme. 
 
Mais la Cour suprême a simultanément donné une victoire partielle à l'administration Bush en confirmant la possibilité de détenir un citoyen américain sans inculpation ni procès, tout en reconnaissant le droit à ces détenus de faire appel à la justice pour contester leur détention, comme les prisonniers de Guantanamo. 
 
 
 
 
 
JUSTICE À L'AMÉRICAINE 
 
Ouverture d'un premier procès à Guantanamo 
24.08.2004
 
 
 
(AP) Quatre terroristes présumés détenus sur la base de Guantanamo Bay ont comparau pour la première fois devant un tribunal militaire spécialement créé pour l'occasion, plus de 2 ans et demi après leur arrivée dans l'enclave américaine à Cuba. Mais ce procès tardif ressemble à une mascarade puisque les règles très complexes établies par le Pentagone prévoient que, même si un accusé est acquitté à Guantanamo, il ne sera pas nécessairement relâché. 
 
A ce jour, seuls ces quatre détenus de Guantanamo ont été inculpés, la procédure était en cours pour onze autres. La plupart des 585 prisonniers du camp n'ont vu aucun avocat. Certains risquent la peine de mort. 
 
Les procès pourraient ne pas véritablement commencer avant plusieurs mois. Dans l'intervalle, la défense se fait fort de démontrer que les procédures, de la détention aux procès, sont entachées de nombreuses irrégularités et au bout du compte illégales. 
 
"Ce processus va à l'encontre de tout ce pour quoi nous avons combattu dans l'histoire des Etats-Unis", a déclaré le lieutenant-colonel Charlie Swift, avocat d'un prisonnier qui s'est plaint de "devenir fou" au cours de sa réclusion solitaire. "Il ne m'a pas été permis de voir le soleil ou d'entendre des personnes à l'extérieur (...) ou de parler avec d'autres. Je suis seul à l'exception d'un gardien", expliquait en février le détenu dans une déclaration écrite sous serment, tenue secrète jusqu'alors. "Un mois est aussi long qu'une année ici, aussi ai-je décidé de plaider coupable pour pouvoir sortir de là". 
 
L'avocat a également lancé une procédure devant un tribunal civil américain pour qu'il se prononce sur "l'illégalité" du traitement des prisonniers de Guantanamo. De nombreux juristes et organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent depuis plusieurs mois cette justice d'exception, autorisée par une ordonnance du président George W. Bush le 13 novembre 2001.  
 
 
GUERRE EN IRAK 
 
L'horreur répond à l'horreur 
12.05.2004
 
 
 
(AP/AFP) - Un civil américain a été décapité en Irak apparemment en riposte au scandale des prisonniers irakiens. Un site internet lié au réseau Al-Qaïda a diffusé une vidéo montrant l'exécution d'un civil américain disparu depuis plusieurs semaines et dont le corps a été retrouvé le 8 Mai à Bagdad. 
 
Le document montre cinq hommes la tête couverte par un foulard et le visage caché par des masques, debout devant un homme attaché vêtu d'une tenue orange (rappelant celle des prisonniers de Guantanamo), qui s'identifie comme étant Nicholas Berg, originaire de Philadelphie. L'un des hommes lit une déclaration: "Pour les mères et les femmes des soldats américains, nous vous disons que nous avons offert au gouvernement américain d'échanger cet otage avec certains des détenus d'Abou Ghraïb et qu'ils ont refusé. (...) Alors nous vous disons que la dignité des hommes et femmes musulmans d'Abou Ghraïb et d'ailleurs ne peut être rachetée que par le sang et les âmes. Vous ne recevrez rien d'autre de nous que cercueil après cercueil (...) [d'Américains] massacrés de cette façon". On voit ensuite les hommes renverser leur victime et le décapiter avec un grand couteau en criant "Allah akbar" ("Dieu est grand"). Ils présentent ensuite la tête à la caméra. 
 
Michael Berg, le père de Nicholas Berg, a critiqué l'armée et l'administration américaines, affirmant que son fils serait peut-être encore vivant s'il n'avait pas été détenu par les autorités américaines en Irak. Sans cette détention, il aurait pu quitter l'Irak avant l'intensification des violences contre les Américains. Nick Berg devait en effet entrer aux Etats-Unis le 30 mars. Mais il a été arrêté par la police irakienne à un point de contrôle à Mossoul (au nord de l'Irak) le 24 mars. Il a ensuite été livré aux autorités américaines, qui l'ont gardé en détention pendant 13 jours. Le 5 avril, les Berg ont porté plainte devant un tribunal fédéral, estimant que leur fils était détenu illégalement par l'armée américaine. Nick Berg a été libéré le jour suivant, avant que son corps décapité ne soit retrouvé le 8 Mai à Bagdad. Partisan de la guerre en Irak et de l'administration Bush, le jeune homme était parti en Irak en tant qu'homme d'affaires indépendant pour participer à la reconstruction des antennes de communication, selon ses parents. 
 
Le père de Nick Berg (qui ne soutenait pas la guerre en Irak, contrairement à son fils) a également déclaré: "Beaucoup de personnes en ont assez du manque de droit civiques que cette chose (la guerre) a causé. Je ne pense pas que ce gouvernement respecte la démocratie. (...) Nicholas Berg est mort pour les péchés de George Bush et Donald Rumsfeld". 
 
Le gouvernement américain a déclaré que les auteurs de cette décapitation étaient des "ennemis de la liberté" et qu'ils seraient traduits en justice. "Nos pensées et nos prières vont à sa famille", a dit le porte-parole de la Maison Blanche Scott McClellan, ajoutant que cet assassinat "montre la vraie nature des ennemis de la liberté. Ils n'ont aucun égard pour la vie d'hommes, de femmes et d'enfants innocents". 
 
 
GUERRE EN IRAK 
 
Nouvelle révélation de crimes de guerre américains en Irak 
05.05.2004
 
 
 
(AFP) - La chaîne de télévision française Canal a diffusé dans l'émission "Merci pour l'info" des images qui montrent l'équipage d'un hélicoptère militaire américain en Irak tuant trois personnes non menaçantes, dont l'une, blessée, est achevée de sang-froid. 
 
D'une durée de trois minutes et trente secondes, cet enregistrement montre comment les trois hommes sont tués l'un après l'autre, à la mitrailleuse lourde. 
 
Le premier homme, qui se tenait les bras ballants en plein champ et n'était pas en position de combat, est désintégré par l'arme lourde. "Got auto range on him" ("J'ai le réglage automatique sur lui"), indique le tireur à la radio. "Rodger. Hit him" ('D'accord, tire sur lui"), ordonne l'officier. 
 
Le deuxième, qui tente de se cacher derrière le tracteur, subit le même sort ("Hit the other one", "Tire sur l'autre"). Le troisième, après la mort des deux autres, se cache sous un camion. L'hélicoptère le mitraille. L'enregistrement le montre en train de ramper. "Il est blessé", entend-on sur la bande son. "Tire sur lui. Tire sur le camion et sur lui", ordonne l'officier. Quand il a repéré le troisième, caché sous le camion, le tireur indique: "Got the guy right here" ("J'ai le mec juste là"). "Good, fire. Hit him" ("Bien, feu. Tue le"), répond l'officier, avant de donner l'ordre de l'achever. 
 
Le fait d'achever sciemment un ennemi blessé constitue au regard de la législation internationale un crime de guerre, a indiqué à l'AFP Me Patrick Baudouin, avocat et membre de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme. 
 
 
GUERRE EN IRAK 
 
John Negroponte remplace Paul Bremer  
20.04.2004
 
 
 
George W. Bush a annoncé, le 19 avril 2004, la nomination de John Negroponte comme ambassadeur en Irak, dans la perspective du transfert de souveraineté prévu fin juin. Il remplacera donc rapidement le gouverneur Paul Bremer, qui face à la résistance, n'est plus l'homme de la situation. 
 
Pour rétablir l'ordre en Irak, George Bush a fait appel au meilleur spécialiste de la contre-insurrection: John Negroponte. Plus précisément, c'est un spécialiste de ce que les Américains appellent la "guerre de basse intensité", en réalité la guerre contre des civils, en utilisant le plus possible des milices armées ou des mercenaires plutôt que l'armée régulière. 
 
Formé lors des guerres du Viêt-Nam et du Cambodge, John Negroponte dirigea personnellement les escadrons de la mort en Amérique centrale et finança les Contras du Nicaragua en organisant un trafic de cocaïne vers les États-Unis. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, George W. Bush l'avait réhabilité en le nommant ambassadeur à l'ONU. À ce poste, il conduisit des campagnes de diffamation contre Hans Blix et mit en place un espionnage généralisé des membres du Conseil de sécurité. 
 
 
GUERRE EN IRAK 
 
Les Irakiens traités comme des "sous-hommes" 
11.04.2004
 
 
 
(AFP) - L'ancien ministre des Affaires étrangères Robin Cook, qui a démissionné en mars 2003 du gouvernement Blair pour protester contre la guerre, a estimé que les Etats-Unis étaient coupables de "trop tuer" en Irak. "Si la Maison Blanche avait voulu aider les terroristes à trouver des recrues et des fonds, elle n'aurait pas pu choisir un meilleur moyen", a-t-il déclaré le 11 Avril dans le Sunday Mirror. 
 
Un responsable de haut rang de l'armée britannique en Irak a par ailleurs affirmé au Sunday Telegraph que "les méthodes agressives américaines provoquaient des frictions parmi les membres du commandement allié", les GI's étant accusés de tirer d'abord et de parler ensuite. "Les Américains considèrent les Irakiens comme des «untermenschen» (sous-hommes). C'est tragique", a affirmé cet officier, utilisant le mot d'Hitler contre les races "sémites" et les Noirs. 
 
 
ÉTATS-UNIS 
 
Sévices dans les prisons aux Etats-Unis 
18.05.2004
 
 
 
(AP) - De nombreux cas d'abus commis par des gardiens ont été recensés au fil des ans dans les prisons américaines. Dans les années 90, en Alabama, certains avaient l'habitude de menotter fréquemment des détenus à un poteau en métal en plein soleil. Coïncidence ou pas, deux des GI impliqués dans l'affaire des mauvais traitements à la prison d'Abou Ghraib avaient travaillé dans le civil comme gardiens de prison aux Etats-Unis. 
 
Une politique de répression plus dure a contribué à l'accroissement de la population carcérale aux Etats-Unis, qui s'élève actuellement à 2,1 millions de détenus, un chiffre qui a presque quadruplé depuis 1980. Selon des témoignages d'anciens détenus, "il y a des passages à tabac, des accidents, des morts non signalées, un peu à l'image de ce qu'on voit en Irak". "Le système n'est pas contrôlé", accuse Elizabeth Alexander, de l'Union américaine pour les libertés civiques. "En ce sens, c'est comme en Irak". 
 
 
à voir également, l'article sur la "ceinture de contrainte", un instrument de torture électronique utilisé dans les prisons américaines 
 
 
TORTURES AMÉRICAINES 
 
Un innocent libéré à 76 ans après 40 ans de prison suite à des aveux sous la torture 
20.08.2004 
 
 
(AP) Un homme de 76 ans qui a passé les 40 dernières années de sa vie en prison a retrouvé la liberté grâce à un juge ayant découvert que les policiers lui avaient arraché des aveux pour un vol commis en 1962. Et ce, en lui écrasant les doigts entre les barreaux d'une cellule. Ses geôliers, en plus d'avoir mutilé sa main, l'avaient menacé de mort et contraint aux aveux. 
 
Carroll Coney avait été condamné à la prison à vie pour avoir dévalisé un supermarché en 1962. Il s'était échappé à plusieurs reprises de différentes prisons dans d'autres Etats et avait été rattrapé à chaque fois avant de retourner au Texas l'année dernière. 
 
Selon lui, l'erreur judiciaire s'explique par le fait que son identité a été confondue avec celle d'un homme avec lequel il partageait une voiture le jour du cambriolage. 
 
 
BARBARIE 
 
Les parents lâchaient leur chien sur les enfants en guise de punition 
21.08.2004 
 
 
(AP) Un couple de l'Oregon, Joyce et David Hoskins, 46 et 47 ans, avait pour habitude de lâcher leur chien sur les enfants en guise de punition. A plusieurs reprises, les enfants, aujourd'hui dans des familles d'accueil, ont dû être soignés pour morsures. Le chien, un bâtard de pit-bull, de Doberman, de berger allemand et de Labrador, a été euthanasié. 
 
C'est un voisin qui a fini par prévenir la police, le 19 mars, alors que le chien s'acharnait sur la petite fille, qui a nécessité des points de suture à cause de cette attaque. Les parents ont été incarcérés le 25 mai. Ils risquent 3 ans de prison. 
 
 
TORTURES AMÉRICAINES 
 
Poulets torturés aux USA 
20.07.2004 
 
 
(AP) - Mauvaise publicité pour Kentucky Fried Chicken (KFC), un enquêteur d'une association de défense des animaux ("People for Ethic Treatment of Animals") a filmé des employés d'un fournisseur de la célèbre enseigne de restauration rapide donnant des coups de pieds à des poulets, les piétinant ou les jetant contre un mur. 
 
Les images ont été tournées secrètement dans l'usine Pilgrim's Pride à Moorefield, en Virginie-Occidentale, par l'enquêteur de l'association qui y a travaillé pendant 6 mois. Il également recueilli des témoignages accablants sur des cas d'employés "arrachant le bec des oiseaux, leur peignant la tête à la bombe, leur arrachant la tête, leur crachant du tabac dans le bec et les yeux et les "cassant en deux". 
 
 
 

(c) andoar mirand - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 10.02.2005
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