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Guerre secrète contre l'environnement

Environnement: encore un mensonge de Bush. 
 
La Maison-Blanche travestit les faits. Vous pensez à l'Irak ? Cette fois, il s'agit de l'environnement. Selon un rapport de la Commission parlementaire sur la réforme de l'Etat, l'administration Bush falsifie systématiquement les données scientifiques pour servir ses orientations idéologiques et protéger les intérêts de ses amis politiques. Un article du New York Times publié par Courrier International.
 
 
 
Sur de nombreux sujets, parmi lesquels le réchauffement planétaire et l'éducation sexuelle, l'administration "a dénaturé la démarche scientifique et déformé ou supprimé des conclusions scientifiques", affirme le rapport. "L'ingérence politique de l'Etat dans la science s'est traduite par des déclarations trompeuses du président, des réponses inexactes au Congrès, des sites Internet trafiqués, des rapports d'agences censurés, des communications internationales erronées et des scientifiques bâillonnés", poursuivent les auteurs de ce document.  
 
Le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClelland, a réprouvé le rapport, prétendant que son commanditaire, M. Waxman, qui s'est déjà taillé une solide réputation avec son enquête agressive sur l'industrie du tabac, cherchait à marquer des points sur le terrain politique. "Le gouvernement étudie les faits et examine les recherches scientifiques les plus sérieuses pour déterminer ce qui est bon pour le peuple américain, soutient M. McClelland. Le seul qui détourne la science à des fins politiques est M. Waxman. Son rapport est truffé de distorsions, d'inexactitudes et d'omissions."  
 
Parmi les vingt et un thèmes traités dans le rapport, quelques exemples ont d'ores et déjà été repris par les médias. Ainsi, la décision de l'Agence de protection de l'environnement, qui a choisi l'année dernière de supprimer tout un chapitre sur le réchauffement planétaire dans son rapport définitif sur l'état de l'environnement.  
 
Les auteurs du rapport accusent les agences fédérales d'avoir porté préjudice à bien des égards à l'intégrité scientifique, particulièrement en nommant des fonctionnaires ou des représentants du secteur industriel sans aucune qualification dans des comités de consultation scientifique, en bloquant la publication de conclusions susceptibles de nuire aux intérêts industriels et en présentant des données mensongères pour défendre des décisions controversées. A propos de la réserve naturelle nationale de l'Arctique, le rapport accuse la ministre de l'Aménagement du territoire, Gale A. Norton, farouche partisane de la prospection pétrolière dans la région, d'avoir déformé devant le Congrès l'avis scientifique de son agence concernant l'impact des forages sur la population de caribous de l'Arctique. Elle a en effet assuré aux législateurs que la plupart des caribous allaient mettre bas en dehors de la réserve, alors que les chercheurs de ses services avaient indiqué le contraire. 
 
 
Christopher Marquis 
 
Article publié dans Courrier International du 21 Août 2003 
 
 
 
 
Environnement: 
Nous sommes des autruches ! 
Face aux changements climatiques qui menacent l'humanité, nous refusons de réagir rationnellement, constate George Monbiot l'éditorialiste du quotidien britanique The Gardian. 
 
 
Nous vivons dans un monde onirique. Et notre rêve finira - il a déjà commencé - par détruire les conditions nécessaires au maintien de la vie humaine sur la Terre. Si nous étions gouvernés par la raison, nous serions aujourd'hui sur les barricades, occupés à extirper les chauffeurs de Range Rover et de Nissan Patrol [gros consommateurs d'essence] de leur siège et à faire fermer les centrales thermiques au charbon, nous sortirions Blair de sa retraite à la Barbade pour exiger un renversement des choix économiques aussi spectaculaire que celui que nous avions soutenu lors de notre entrée en guerre contre Hitler. Au lieu de quoi, nous pleurnichons sur la chaleur en feuilletant les pages Islande des catalogues des voyagistes. L'avenir s'est étalé sous nos yeux, mais nous refusons de le voir. 
 
Nous ne pouvons bien entendu pas dire que les températures exceptionnelles qu'a connues l'Europe ce mois d'août sont un effet du réchauffement planétaire. Ce que nous pouvons dire, en revanche, c'est qu'elles correspondent aux prédictions des climatologues. Comme le rapportait le service météo le 10 août dernier : "Tous nos modèles indiquent que ce type d'événement est appelé à se reproduire plus souvent." En décembre déjà, il avait prédit que les changements climatiques feraient de 2003 l'année la plus chaude de mémoire d'homme. A la fin juillet, son centre de recherches annonçait que les hausses de température enregistrées sur chaque continent correspondaient aux effets prévus du réchauffement planétaire dû aux activités humaines, et démontrait qu'elles n'avaient rien à voir avec des phénomènes naturels comme les éruptions solaires ou l'activité volcanique. En juillet, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) révélait que "l'élévation des températures au XXe siècle est sans doute la plus importante qui ait eu lieu depuis mille ans", alors que "depuis 1976 la tendance est près de trois fois plus marquée que sur tout le reste du siècle".  
 
Si l'on en croit l'OMM, les changements climatiques expliqueraient non seulement les températures record en Europe et en Inde [où une sécheresse exceptionnelle a fait 1 500 morts ce printemps], mais aussi la fréquence des tornades aux Etats-Unis et l'ampleur des inondations récentes au Sri Lanka. Comme il fallait s'y attendre, certains persistent à nier que la planète se réchauffe et d'autres soutiennent que ce réchauffement trouve son origine dans des phénomènes naturels. Mais très peu d'entre eux sont des climatologues, et moins encore sont des climatologues qui ne sont pas financés par le secteur des combustibles fossiles. Dans les milieux professionnels, ils sont désormais à peine un peu plus crédibles que ceux qui réfutent tout lien entre la cigarette et le cancer du poumon. Pourtant, la tribune que leur offrent les médias ne correspond pas uniquement aux besoins de l'industrie automobile. Le fait est que nous avons envie de les croire, car nous aimerions réconcilier notre raison et nos rêves.  
 
Les événements extrêmes auxquels le changement climatique semble avoir contribué reflètent une hausse moyenne de la température mondiale de 0,6 °C au cours du siècle dernier. Les climatologues s'accordent à penser que le mercure accusera une élévation comprise entre 1,4°C et 5,8°C d'ici à la fin du XXIe siècle. Soit une augmentation pouvant être dix fois plus importante que celle que nous avons enregistrée jusqu'à présent. Certains chercheurs, estimant que le réchauffement planétaire a été retardé par des poussières industrielles, dont les niveaux d'émission ont désormais diminué, pensent que la hausse maximale devrait plutôt s'établir entre 7°C et 10°C. L'enjeu, ce n'est pas la fin des vacances à Séville. C'est la fin des conditions qui permettent à la plupart des êtres humains de continuer à vivre sur la Terre.  
 
Des bouleversements climatiques de cette ampleur dévasteront la productivité de la Terre. L'Australie a récemment publié des études indiquant que la quantité d'eau alimentant les fleuves diminuera quatre fois plus vite que les précipitations dans les régions arides. Ce phénomène, auquel il faut ajouter la fonte des glaciers, annonce la fin de l'agriculture irriguée. Les crues hivernales et l'évapotranspiration estivale auront les mêmes effets sur l'agriculture pluviale. Et, tout comme les cultures, les humains sécheront purement et simplement sur pied dans certaines des régions les plus chaudes du monde. D'une façon ou d'une autre, nous devons convaincre le rêveur qui est en nous d'admettre que la vie telle que nous la connaissons ne sera plus possible.  
 
Nous traversons donc cette crise en somnolant. Pour nous réveiller, nous devons chambarder le siège de notre conscience, déboulonner notre profonde déraison et la remplacer par notre esprit rationnel et prédictif. En sommes-nous capables, ou bien sommes-nous destinés à avancer en somnambules vers notre extinction? 
 
 
George Monbiot - The Gardian, Londres. 
 
Article publié dans Courrier International du 21 Août 2003 
 
 
 
 
 
 
Le gouvernement Bush déploie tout un éventail de stratégies pour contourner le Congrès et revenir sur les lois de protection de l'eau et de l'air datant des années 70. Au mépris de l'environnement et de la démocratie, mais pour le plus grand bien des industriels. Après avoir autorisé les forages pétroliers dans une zone protégée en Alaska, Bush va livrer les séquoias géants(vieux de plus de 500 millions d'années) à l'exploitation forestière. 
 
 
 
 
Au début des années 80, il n'y avait pas besoin d'être un militant écologiste ni de s'intéresser de près à la politique pour savoir que Ronald Reagan n'avait que faire de l'environnement. Cet homme n'avait-il pas déclaré en public que la pollution atmosphérique était due en grande partie aux plantes? 
 
En revanche, si une majorité d'Américains considèrent George W. Bush comme un cancre en matière d'écologie, peu d'entre eux se rendent compte de la volonté de son administration de saccager l'environnement. "A côté, ceux de l'administration Reagan passeraient pour des agneaux", explique Buck Parker, directeur de Earthjustice, un cabinet d'avocats écologistes à but non lucratif. 
 
Le gouvernement Bush a vidé de leur contenu les lois sur la qualité de l'eau et de l'air (Clean Water et Clean Air Act), il a gelé le programme Superfund, chargé du retraitement de centaines de millers de kilos de rejets industriels toxiques comme l'arsenic, le plomb, le mercure et le chlorure de vinyle sur plus de 1000 sites dans 48 Etats. Il a cherché à réduire de près d'un cinquième les effectifs du département de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) chargé de faire appliquer les lois sur l'environnement, ce qui est sans précédent. Au cours des deux premières années du mandat de Bush, les amendes infligées pour violation des lois sur l'environnement ont chuté de près de deux tiers, et les poursuites judiciaires ont diminué d'un tiers. 
 
 
Depuis des dizaines d'années, l'Etat fédéral a pour charge la protection des animaux et des plantes en voie de disparition. Mais ce n'est apparemment pas une priorité pour l'administration Bush, qui, pour la première fois, n'a pas ajouté volontairement une seule espèce à la liste des espèces en voie d'extinction. Par ailleurs, le gouvernement Bush a autorisé l'exploitation de millions d'hectares de terres, dont certaines sont des réserves naturelles, pour le bois et les ressources du sous-sol, comme le pétrole et le gaz. D'après l'un de ces projets, les bûcherons pourraient abattre 10 es arbres du Giant Sequoia National Monument de Californie, et de nombreux séquoias séculaires pourraient ainsi finir en rondins. Autres trésors nationaux ouverts à l'exploitation : les millions d'hectares du Grand Canyon-Parashant National Monument en Arizona, les pitons rocheux rouges hauts de 600 mètres des Fisher Towers en Utah, et cette liste n'est pas exhaustive. 
 
 
 
 
 
 
 
N'oublions pas non plus le fait que la Maison-Blanche a farouchement nié l'existence de ce qui pourrait bien être le problème écologique le plus grave de notre siècle: le réchauffement de la planète. Après avoir promis lors de sa campagne de réduire les émissions de gaz à effet de serre, Bush a brusquement fait volte-face une fois élu, en qualifiant son engagement "d'erreur" et en annonçant qu'il n'imposerait pas de limitations aux émissions de CO2 des centrales électriques, même si les Etats-Unis sont responsables d'un quart des émissions industrielles mondiales de CO2. Depuis, la Maison-Blanche a censuré des rapports scientifiques sur le sujet, a refusé de signer le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre et même, sur l'ordre d'ExxonMobil, a tout mis en oeuvre pour faire démissionner le scientifique à la tête du groupe intergouvernemental des Nations Unies sur les changements climatiques. 
 
Comme tout grand stratège, Bush sait que pour gagner une guerre il faut placer la bonne personne au bon endroit. Il ne s'agit pas seulement de nommer des hommes d'affaires à des postes de haut niveau. C'était déjà une pratique courante dans la plupart des administrations républicaines. Non, ce qui fait toute la différence, c'est que le gros des troupes de l'administration Bush est composé uniquement de farouches opposants à toute forme de régulation, qui viennent des industries mêmes qu'ils sont censés contrôler. En plaçant à des postes stratégiques des anciens de l'industrie, l'administration a poursuivi l'une de ses stratégies les mieux rodées: se tenir à l'écart des batailles législatives pour se mouvoir habilement dans ce monde hermétique et soporifique qu'est celui des réglementations des agences fédérales. Résultat: on a une administration qui applique son ambitieuse politique pro-industrie avec une efficacité sans précédent, et ce sans attirer l'attention du public.  
 
C'est une stratégie qui s'est avérée payante pour Bush, et qui lui a permis d'offrir au secteur de l'énergie (qui lui a fait don de 2,8 millions de dollars pour sa campagne présidentielle) l'accès aux derniers espaces encore sauvages du pays. Au Congrès, où la politique de l'administration est soumise à un examen minutieux du public, les tentatives répétées de Bush pour obtenir l'autorisation de forer dans la réserve naturelle d'Alaska, l'Artic National Wildlife Refuge, se sont toutes soldées par un échec. 
 
 
Mais on a en revanche très peu entendu parler du projet de forage de 66.000 puits de méthane dans le bassin Powder River du Wyoming et du Montana, un projet énorme qui nécessitera la construction de plus de 40.000 kilomètres de route et de près de 80.000 kilomètres de pipelines et entraînera le rejet de plus de 7 milliards de litres d'eaux usées, défigurant ainsi pour des années les collines verdoyantes de ce paysage. En effet, ce plan a été élaboré à huis clos par le groupe de travail secret sur l'énergie du vice-président Dick Cheney. 
 
 
Pour montrer sa bonne volonté, la Maison-Blanche a rédigé un projet appelé "Clear Skies" qui, selon les propres mots du président Bush, va "réduire de manière drastique la pollution émise par les centrales électriques". En fait, Clear Skies va surtout invalider les normes du Clean Air Act, permettant aux entreprises d'attendre encore quinze ans avant d'installer les équipements dépolluants perfectionnés, et même alors les centrales électriques émettront bien plus de pollution que la loi ne le leur permet actuellement. Une ristourne qui représente un total de 450 000 tonnes d'oxyde d'azote supplémentaires, 1 million de tonnes de dioxyde de soufre et 9,5 t de mercure par an rejetées dans l'environnement. 
 
 
 
 
 
 
 
L'administration compte également investir des sommes faramineuses pour ressusciter le secteur nucléaire moribond, en augmentant de 50 e nombre de centrales nucléaires actuellement en service aux Etats-Unis. Il s'agit là d'un véritable exploit, puisque pas une seule centrale nucléaire n'avait été construite depuis l'accident de la centrale de Three Mile Island en 1979. Les grands pontes du nucléaire assurent aujourd'hui que grâce aux technologies actuelles une telle catastrophe est parfaitement impensable. Mais cela n'a pas empêché l'administration de souscrire une assurance de 9 milliards de dollars, juste au cas où l'impensable arriverait. Autres cadeaux au secteur du nucléaire: plus de 1 milliard de dollars en subventions et en faveurs fiscales, l'autorisation de remettre en marche des réacteurs dangereusement dépassés, et au moins 18 milliards de dollars prélevés sur les deniers du contribuable pour la construction du site d'enfouissement de déchets nucléaires de Yucca Mountain dans le Nevada. 
 
 
 
 
L'administration Bush a passé deux ans à essayer de vider de son contenu le Clean Water Act de 1972. En janvier 2003, le gouvernement a proposé de nouvelles dispositions pour la gestion des zones humides du pays: 20 es marais, des mares et des marécages du pays ne sont plus désormais sous protection fédérale. Et ce n'est qu'un début. Une lecture attentive de ces nouvelles dispositions révèle que l'administration Bush cherche à modifier la définition de l'expression "eaux des Etats-Unis" afin de retirer la protection de l'Etat à près de 60 es fleuves, des lacs et des cours d'eau du pays, offrant ainsi aux industries la liberté de polluer, d'altérer, d'assécher et de construire sur toutes ces voies d'eau. "Aucun président depuis que le Clean Water Act est passé n'a proposé de se débarrasser de la majorité des eaux des Etats-Unis", souligne Joan Mulhern d'EarthJustice. Bush n'aurait peut-être pas tenté le coup si, au lieu de se cacher derrière l'écran opaque de la bureaucratie, il avait été contraint de justifier cette décision lors d'un débat au Congrès. 
 
 
 
 
 
Même quand le gouvernement semble se soumettre aux exigences des écologistes, il n'en oublie pas pour autant le secteur de l'industrie. Cet été, le ministère de l'Agriculture a finalement accepté de mettre en place une réglementation datant de l'époque Clinton protégeant plus de 20 millions d'hectares de forêts nationales de la construction de routes (et donc de l'exploitation forestière). Mais il a ménagé des portes de sortie: premièrement, les gouverneurs pourront obtenir des dérogations pour les forêts fédérales à l'intérieur de leurs frontières (comme ils sont déjà nombreux à l'avoir fait) et, deuxièmement, cette réglementation ne s'appliquera pas à la majeure partie de l'Alaska, là où se trouvent pourtant les plus grandes étendues de forêts vierges. En juin, le sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture, Mark Rey - vétéran du lobby du bois qui s'occupe désormais de l'avenir de nos forêts -, a annoncé que plus de 1 million d'hectares de terres pourraient être ouvertes à l'exploitation dans la forêt nationale Tongass, en Alaska, l'une des plus grandes forêts vierges en zone tempérée qui abrite plusieurs espèces d'animaux très rares. 
 
 
 
La Maison-Blanche a également fait preuve d'une ingéniosité diabolique en utilisant les tribunaux pour faire son sale boulot, grâce à des méthodes comme le "sweetheart suit", qui consiste à encourager des Etats et des groupes privés à faire des procès au gouvernement fédéral pour ensuite négocier des accords qui contournent les lois sur l'environnement et ce sans subir l'interférence du Congrès ou d'un débat public. Exemple éloquent: en avril dernier, l'Etat de l'Utah et le ministère de l'Intérieur ont annoncé qu'ils étaient parvenus à un compromis au sujet des 4 millions d'hectares de terres fédérales gelées dans les années 90 en vue d'obtenir le statut éventuel de réserve naturelle. Cet accord permettra à l'Utah de vendre les droits d'exploitation du pétrole et du gaz dans ces zones qui sont en grande majorité vierges de toute industrie, parmi lesquelles le Grand Staircase d'Escalante avec ses falaises aux couleurs chatoyantes et Cedar Mesa, une zone désertique fragile près de Monument Valley qui abrite des sites archéologiques de renommée mondiale et qui va désormais être le théâtre d'un ballet incessant de Jeep. Deux jours après ce premier accord avec l'Utah (encore un de ces accords de l'ombre), la ministre de l'Intérieur Gale Norton en a signé un second, encore plus radical, promettant que le gouvernement fédéral n'étudierait plus jamais la possibilité de transformer des terres en réserves naturelles. Et cette décision ne concernera pas que l'Utah: elle va s'appliquer à plus de 80 millions d'hectares des terres de l'Ouest, soit une zone deux fois plus grande que la Californie, et de fait geler le programme de protection d'espaces naturels qui remonte à près de quarante ans. 
 
Mais il n'y a pas que les paysages spectaculaires de l'Ouest qui soient menacés, ni même la pureté de notre eau et de notre air - aussi importants soient-ils. En utilisant des stratégies occultes pour servir les intérêts de l'industrie, l'administration Bush est tout simplement en train de saper les fondements de la démocratie: l'information des citoyens, la transparence du gouvernement et le débat public vivant. Cette culture du mensonge et de la duperie est en train de nuire à notre démocratie, et c'est probablement le dégât "écologique" le plus grave de tous.  
 
Osha Gray Davidson 
 
Article publié dans Courrier International du 11 Septembre 2003
 
 
 
 
 
NEWS... 
 
"La mer Baltique véritable poubelle chimique" 01/03/05 
 
Selon le nouveau rapport ''Clean Baltic within REACH?'' de WWF, Organisation Mondiale de Protection de la Nature, les poissons de la Mer Baltique sont tellement contaminés par les produits toxiques qu'ils pourraient bien être interdits à la vente en Europe.  
 
La mer Baltique est une petite mer contiguë à l'Océan Atlantique. C'est une mer semi-fermée très peu profonde (en moyenne 55 m). Sachant que 4 à 25 ans sont nécessaires pour le renouvellement des masses aquatiques sur l'ensemble de la Baltique, on pourrait considérer à maints égards qu'il s'agit plus d'un grand lac que d'une mer* (certaines sources font même état d'un renouvellement sur 45 ans).  
 
De plus, les basses températures de l'eau et de la surface glacière empêchent les produits chimiques de se dégrader rapidement.  
 
Le rapport révèle notamment que certains gros poissons ne respectent pas les exigences européennes concernant les dioxines. Le taux de retardateurs de flammes bromés (PBDE) trouvé dans les harengs est 50 fois supérieur en Mer Baltique qu'en Atlantique. Les taux de biphényles polybrominés (PBB, interdits depuis 2000) et des PBDE chez les principaux prédateurs comme les phoques, les guillemots et les pygargues à queue blanche, sont deux fois plus importants dans la Mer Baltique que dans la Mer du Nord ou l'Océan Arctique. D'autres produits chimiques toxiques tels que les composants perfluorés ont été récemment trouvés chez les marsouins ainsi que chez d'autres espèces de poissons et d'oiseaux.  
 
 
 
Le WWF estime que l'actuelle législation européenne sur les produits chimiques n'a pas réussi à protéger l'écosystème et la biodiversité de la mer Baltique et considère que la nouvelle législation sur les produits chimiques (REACH)** pourrait contribué à sa protection.  
 
La réglementation européenne existante des produits chimiques n'est apparemment pas capable de fournir une protection suffisante, mais le débat sur la nouvelle politique européenne sur les produits chimiques donne l'espoir de voir un jour une Mer Baltique propre , déclare Lasse Gustavsson, directeur du programme « Mer Baltique ». REACH est l'opportunité d'une seule génération pour avoir des produits chimiques moins nocifs et un meilleur futur pour la vie sauvage et la vie humaine. De nouveaux marchés pour des produits plus sûrs et une plus grande confiance devraient être également de bonnes nouvelles pour l'industrie chimique .  
 
* Source : Commission de l'environnement et de l'agriculture de l'Assemblée du Conseil de l'Europe, La pêche dans les mers semi-fermées d'Europe. Rapport (Doc 9373, 15 février 2002). Rapporteur: M. Wolfgang Behrendt, Allemagne.  
 
**Les principales caractéristiques de REACH  
Les producteurs et importateurs démontreront dans un dossier d'enregistrement qu'ils gèrent leurs substances chimiques de façon sûre. Les entreprises seront tenues d'enregistrer toutes les substances produites ou importées dans des quantités égales ou supérieures à une tonne par an par fabricant/importateur dans une base de données centrale gérée par l'Agence indépendante qui sera créée.  
 
Les exigences d'information dépendront en grande partie du volume, mais pourront être ajustées en fonction des propriétés intrinsèques et des conditions d'utilisation. Les informations ci-après sont requises pour l'enregistrement :  
-Les propriétés intrinsèques de chaque substance et les risques représentés ( propriétés physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques). L'expérimentation animale doit être maintenue à un minimum et les coûts seront réduits grâce au partage des données existantes;  
-Les utilisations prévues et les possibilités et conditions de contact avec des personnes et/ou l'environnement;  
-L'évaluation des risques pour la santé humaine et l'environnement;  
- Une déclaration sur la façon dont les producteurs ou les utilisateurs gèrent les risques liés à l'utilisation de la substance. Pour les substances chimiques produites en faibles quantités (moins de 100 tonnes par an) et ne suscitant pas de préoccupations particulières, l'enregistrement sera suffisant.  
 
Les données d'enregistrement seront examinées par les autorités compétentes des États membres. Une évaluation standard est obligatoire pour les substances commercialisées dans des quantités supérieures à 100 tonnes; son principal objectif est de réduire l'expérimentation animale. Les États membres auront également la possibilité d'évaluer toute substance et de demander des informations ou des essais supplémentaires en cas de doute sur les risques potentiels ou la qualité du dossier d'enregistrement.  
 
Les substances les plus dangereuses seront contrôlées, leur utilisation étant soumise à une autorisation préalable. Cette autorisation permettra des utilisations spécifiques dans des conditions précises. Les entreprises demandant une autorisation devront démontrer qu'elles peuvent contrôler de façon appropriée les risques présentés par la substance chimique ou que les avantages socio-économiques de la substance sont plus importants que les risques. Les possibilités de substitution seront également examinées.  
 
 
"L'année 2004 arrive au 4eme rang des années les plus chaudes" 15/12/04 
 
(AFP) Les 10 années écoulées sont les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des mesures en 1861, a annoncé l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 
 
2004 arrive ainsi au quatrième rang des années les plus chaudes après 2003, 2002, et 1998. 
 
En moyennes mensuelles, octobre 2004 a été le mois d'octobre le plus chaud jamais enregistré. 
 
L'organisation a aussi constaté que 2004 a connu un nombre inhabituel "d'événements extrêmes": vagues de chaleur, inondations, sécheresse et multiplication des ouragans et des typhons. 15 ouragans se sont abattus sur l'Atlantique contre 9 l'année précédente, causant pour 40 milliards de dollars de dégâts aux Etats-Unis. Dans le Pacifique, le Japon a été victime de 10 typhons contre 6 en moyenne les autres années. 
 
2004 a aussi été l'année la plus arrosée depuis quatre ans, avec de gigantesques inondations en Europe de l'Est, dans le Sud et l'Est des Etats-Unis, au Bangladesh, au Japon et au Brésil. Le réchauffement climatique accentue la sécheresse et la désertification dans certaines régions du globe, mais il provoque aussi une augmentation des pluies dans d'autres régions, en favorisant l'évaporation des océans et donc la formation de nuages. 
 
Autre conséquence du réchauffement climatique: la banquise recule. Et la tendance ne va pas se ralentir, compte tenu de la hausse continue des émissions de gaz carbonique à l'origine de l'effet de serre ( 40ur un siècle). 
 
"La canicule de l'été 2003 n'est qu'un avant-goût" 04/12/04 
 
Une étude réalisée par le Hadley Center for Climate Prediction and Research (Université de Reading en Grande-Bretagne) et publiée par le magazine Nature démontre que "la probabilité d'étés dotés de températures moyennes supérieures à celles de 2003 augmente rapidement, de l'ordre d'un été sur deux jusqu'en 2040. A la fin du 21è siècle, 2003 pourrait être classé comme un été anormalement froid en fonction des nouvelles conditions climatiques". 
 
Les chercheurs ont utilisé le modèle climatique HadCM3 qu'ils ont alimenté avec les températures estivales mesurées entre juin et août sur l'Europe ces 150 dernières années. Ils ont ensuite effectué deux simulations, avec ou sans l'influence humaine et ses émissions de gaz à effet de serre. "Notre analyse sur cent cinquante ans montre que les étés européens se réchauffent, en raison du changement climatique provoqué par l'homme", concluent-ils. 
 
Une autres simulation précédemment réalisée par Météo France son Laboratoire de météorologie dynamique était plus modérée, dans le but de rassurer les gens, comme les spécialistes de Météo France en ont l'habitude... Leur étude montrait que la probabilité de voir la température dépasser 35 °C en été pourrait augmenter d'un facteur 5 à 10 d'ici à la fin du siècle, jusqu'en 2070-2100. 
 
"23.000 km2 de forêt amazonienne détruits en 2003" 13/04/2004  
 
 
(AP/AFP) - La déforestation en Amazonie a atteint un niveau presque record l'année dernière. Selon les chiffres annoncés par le gouvernement brésilien, 23.750 km2 de forêt tropicale ont été abattus entre août 2002 et août 2003, soit environ deux fois plus que la moyenne annuelle dans les années 1990. 
 
Ce taux de destruction est sensiblement supérieur à celui enregistré l'année précédente, mais le gouvernement brésilien estime que ces résultats sont une victoire, et affirme avoir réussi à ralentir la vitesse d'augmentation des destructions. Ainsi en 1995, 29.000 km2 avaient été abattus. 
 
Selon les experts, 653.000 km2 de forêt ont été détruits en 30 ans. Au total, 20es quatre millions de km2 de la forêt amazonienne ont déjà été détruits du fait de l'activité humaine. En 1995, 29.000 km2 avaient été abattus. 
 
Une bonne nouvelle quand même: le gouvernement brésilien a inauguré mardi un système d'observation par satellite pour contrôler les processus de déboisements, brûlis et incendies en Amazonie. Un budget de six millions de reals (deux millions de dollars) sera consacré à surveiller les 5,2 millions de km2 de l'amazonie brésilienne. 
 
"La fonte des glaces s'accélère au pôle nord" 
17/04/04
 
 
(Reuters) - Les températures printanières et estivales dans l'Arctique sont montées d'une façon incroyable au cours des trois dernières années et de vastes zones maritimes qui étaient naguère couvertes par la banquise en été sont désormais en eau libre. 
 
Ben Saunders, un explorateur britannique qui a tenté la traversée à ski Russie-Canada par le pôle, dit avoir été stupéfié par l'ampleur de la fonte des glaces. "Il est clair pour moi que les choses changent considérablement et très rapidement", a-t-il dit à Reuters deux jours après avoir été secourus sur une plaque de glace qui allait rétrécissant, non loin du pôle. 
 
"Je sais que cela est en train de se produire parce que c'était mon troisième séjour dans l'Arctique (au cours des trois dernières années)", a dit Saunders, qui a exploré la région de 2001 à 2003. "Les températures étaient incroyablement chaudes (...). Certains jours, j'ai pu skier sans gants et sans bonnet, simplement mains nues, parce qu'il faisait trop chaud". "Chaque jour de mon expédition, j'ai vu de l'eau libre", explique-t-il. 
 
Selon une étude internationale publiée l'an dernier, le réchauffement du climat mondial va entraîner la fonte de la majeure partie de la calotte glaciaire arctique en été, d'ici la fin du XXIe siècle. 
 
 
"Fonte de l'Arctique: les scientifiques tirent la sonnette d'alarme" 08/11/04 
 
L'Arctique, où les températures augmentent deux fois plus vite qu'ailleurs, pourrait présenter un visage très différent avant la fin de ce siècle, avec une disparition totale de la glace en été et une modification de sa biodiversité. 
 
Avec des émissions futures prévues de CO2 et d'autres gaz à effet de serre, les températures moyennes au pôle Nord risquent d'augmenter de 4 à 7 degrés d'ici 2100 et de provoquer la disparition totale en été de la calotte glaciaire d'ici 2070, menaçant les animaux vivant sur la banquise, comme l'ours polaire. 
 
Le niveau des océans montera de 10 à 90 cm, obligeant au déplacement des populations vivant sur le littoral. L'élévation du niveau de la mer ne sera pas directement provoquée par la fonte de la banquise (la glace flottante prend plus de place que l'eau qu'elle contient), mais par la dilatation de l'eau à cause du réchauffement global, et surtout par la fonte des glaciers terrestres. 
 
Encore une fois, le malheur des uns fait le bonheur des autres... La disparition de la banquise aura des effets positifs pour les multinationales. Déjà, les entreprises de transport maritime envisagent l'ouverture d'une nouvelle voie de navigation pour transporter à moindre coût les marchandises et le pétrole entre l'Amérique du Nord et la Russie ou entre l'Europe et le Japon, sans devoir faire un immense détour par le canal de Panama ou celui de Suez. La fonte de l'arctique ouvrira aussi de nouveaux espaces à la pêche industrielle et à l'exploitation minière. 
 
Ces prévisions sont issues de l'Etude sur l'impact des changements climatiques dans l'Arctique (ACIA) réalisée par plus de 250 chercheurs. Ce rapport, le plus détaillé jamais entrepris sur la question, a été commandé par le Conseil arctique, dont les pays-membres (Etats-Unis, Canada, Russie, Japon, Finlande, Suède, Islande et Norvège) sont par ailleurs responsables d'environ 30es émissions humaines de CO2. Les ministres des Affaires étrangères des huit pays du Conseil arctique doivent se réunir le 24 novembre à Reykjavik pour réfléchir aux suites politiques à donner au rapport. 
 
Après avoir reçu une copie de l'étude, le ministre norvégien de l'Environnement a réaffirmé son attachement au protocole de Kyoto qui prévoit une réduction de 5es émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990. "Nous avons besoin d'un Kyoto II, III, IV" pour remplir l'objectif de l'ONU sur les changements climatiques (à savoir une réduction de 50es émissions en 30 ans). "Le protocole de Kyoto seul n'est pas suffisant. Nous avons besoin de traités internationaux ambitieux", a-t-il affirmé. 
 
 
"La désertification progresse"  
16/06/04
 
 
 
(AP) - Le phénomène est lent mais il progresse partout, comme une maladie de peau : la désertification augmente chaque année et, aujourd'hui, c'est un tiers de la planète qui est menacée, au risque de provoquer des déplacements massifs de populations, selon les Nations Unies. 
 
La surexploitation des terres agricoles et des ressources en eau, les cultures sur brûlis, la déforestation ou de mauvaises pratiques d'irrigation contribuent à la désertification, mais aussi l'accroissement de la population mondiale. Et la tendance est sans doute accentuée par le changement climatique. 
 
Depuis le milieu des années 90, on estime qu'en moyenne 3.436 km sont chaque année transformés en désert, contre 2.100 km dans les années 80 et 1.560 dans les années 70. A ce rythme les spécialistes ont calculé que, d'ici à 2025, les deux tiers des terres cultivables d'Afrique auront disparu, comme un quart de celles d'Asie et un cinquième de celles d'Amérique du Sud. Les régions les plus exposées sont celles qui jouxtent les déserts actuels, comme le Sahara ou désert de Gobi. Mais le phénomène n'épargne pas l'Europe, et 31 e l'Espagne risque de se transformer progressivement en désert. 
 
 
"Trou dans la couche d'ozone: 
une normalisation prendra des décennies" 15/12/04
 
 
 
(AFP) La couche d'ozone qui protège la Terre des rayonnements nocifs du soleil ne retrouvera pas son état d'origine avant "30, 40, voire 50 ans", selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 
 
En 2004, le trou dans la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique a été le plus petit depuis dix ans, à l'exception de 2002 lorsqu'il s'était scindé en deux. Mais le rythme de déperdition de l'ozone ne s'est pas ralenti. 
 
Selon les prévisions de l'OMM, la concentration de des dérivés chlorés qui détruisent l'ozone (les chlorofluorocarbones, ou CFC) va commencer à décroître grâce aux actions très énergiques prises par la communauté internationale. Mais la durée de vie de ces produits chimiques est très longue. "Il faudra 30, 40 voire 50 ans avant de revenir à la normale à condition que l'on ne fasse pas de nouvelles bêtises d'ici là", a mis en garde le responsable de l'OMM. 
 
"Les engrais et les "zones de la mort" dans les océans" 29/03/04  
 
 
(AFP) - Une conférence internationale de 3 jours a été organisé à Jeju par le programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE). Selon un rapport de l'ONU, des "zones de la mort" privées d'oxygène se multiplient au fond des océans. Ces zones sont apparues au début des années 1960. Leur nombre a doublé depuis 1990 à près de 150 dans le monde. Certaines de ces zones sont relativement petites, moins parfois d'un Km2, mais d'autres atteignent les 70.000 Km2. 
 
La pollution, en particulier l'usage excessif des engrais agricoles à base d'azote. L'azote favorise la croissance des végétaux sur terre mais lorsqu'il est répandu dans les mers par les rivières et sous l'effet des pluies, il provoque une prolifération d'algues. Celles-ci se déposent au fond de la mer et se décomposent, y absorbant l'oxygène et étouffant la vie marine. La plupart des 160 millions de tonnes d'azote utilisées comme engrais chaque année finissent dans la mer. Les déchets de carburants fossiles et des centrales électriques augmentent aussi la quantité d'azote dans les océans. 
 
"A moins d'une réaction d'urgence pour traiter le problème à la source, il risque de s'agraver rapidement", a averti le directeur exécutif du PNUE, Klaus Toepfer. "Des centaines de millions de gens dépendant de l'environnement marin pour leur nourriture, pour leurs revenus et pour leur culture", a-t-il dit. 
 
Les grandes "zones de la mort" sont situées dans le Golfe du Mexique, la Baie de Chesapeake au large de la cote est des Etats-Unis, la Mer Noire et la Baltique, et certaines parties de l'Adriatique. D'autres sont apparues au large de l'Amérique du Sud, du Japon, de la Chine, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Certaines sont permanentes, d'autres temporaires. 
 
Le PNUE réclame que l'on mette fin au recours massif à l'azote. Cela a été fait en Europe par les pays riverains du Rhin qui ont réussi à réduire de 37ntre 1985 et 2000 la quantité  
 
"Les algues tropicales envahissent la Méditerranée" 10/01/04 
 
En 1984, une algue tropicale appelée "Caulerpa taxifolia" avait commencé à coloniser la Méditerranée au large de Monaco, éliminant toute la flore marine locale, ainsi que les poissons, l'algue étant non-comestible. Elle contient des toxines qui repoussent les poissons, et elle obstrue les cavités rocheuses qui servent de refuge aux poissons. En 15 ans, la surface occupée par l'algue est passée de moins de 1 hectare à 17.000 hectares, sur les côtes de 6 pays. 
 
En 1990, la "Caulerpa racemosa", une autre algue tropicale s'est mise à proliférer de façon foudroyante à partir de la côte libyenne. Elle a colonisé à peu près 500 kilomètres de côtes, dans 11 des 17 pays méditerranéens (le Maroc, l'Algérie, Israël, le Liban, la Serbie et la Slovénie sont épargnés pour l'instant). 
 
"Caulerpa taxifolia" et "Caulerpa racemosa" sont toutes les deux originaires du sud de l'Australie. 
 
"Diesels criminels" 06/05/04 
 
 
AP/AFP) La pollution de l'air dans les agglomérations est directement responsable de la mort de plusieurs milliers de personnes chaque année en France, et plus particulièrement à cause des particules fines émises par les véhicules diesel, selon un rapport publié par l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE). 
 
En 2002, la pollution aux particules fines aurait causé entre entre 3 et 5es décès chez les plus de 30 ans, ce qui représente entre 6400 et 9500 morts. La moitié des particules ultra fines sont produites par les voitures et les poids lourds. A cause de leur taille microscopiques, ces particules pénètrent profondément et définitivement dans les poumons, l'organisme étant incapable de les éliminer. Parmi les maladies causées par cette pollution, les maladies cardiopulmonaires viennent en tête avec 4.876 décès, devant les cancers du poumon (1117 décès). 
 
Le nouveau ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, a reconnu que la lutte contre la pollution de l'air n'avait "pas suffisamment pris en compte" le rejet des particules fines (dites "PM10") dues aux véhicules. 
 
"Contamination générale par les produits toxiques dans le sang" 20/10/04 
 
(AP/AFP) Depuis des années, les écologistes et des médecins comme le Dr Belpomme dénnoncent l'empoisonnement lent causé par l'accumulation dans le corps des substances industrielles toxiques. C'est maintenant démontré par une étude du World Wildlife Fund qui a analysé le sang de 14 ministres européens ayant accepté de se prêter à l'expérience. 
 
Au total, 55 produits chimiques dangereux ont été détectés dans le sang des ministres, y compris des traces de pesticides comme les PCB (dérivés chimiques chlorés, utilisés intensivement par l'agriculture industrielle) ou le DDT (insecticide cancérigène pourtant interdit en Europe depuis 40 ans). Egalement présents, les produits perfluorés utilisés comme isolants et retardateurs de flammes dans les fils électriques. 
 
Le ministre le plus contaminé avait 43 produits chimiques dans le sang, celui s'en sortant le mieux 25. Le ministre français Serge Lepeltier est pile dans la moyenne européenne, avec 37 produits toxiques, dont une concentration élevée en DDT. 
 
Selon le Fonds, nombre des quelque 100.000 produits chimiques utilisés de nos jours font courir des dangers importants aux humains et à la nature. Leur production est passée de une tonne en 1930 à 440 tonnes en 2000. 
 
"Ce test est un parmi d'autres, mais c'est un bon moyen de montrer les proportions" du phénomène, estime Jari Luukkonen, du WWF Finlande. "Nous devons faire quelque chose de toute urgence pour réduire ce recours aux produits chimiques". 
 
L'initiative de l'organisation écologiste vise à faire pression sur l'Union européenne qui discute depuis la fin 2003 d'un projet de directive (loi européenne) très controversé sur l'homologation des produits chimiques. Le texte, connu sous le nom de REACH, soumettrait à autorisation les substances les plus dangereuses, notamment celles risquant de s'accumuler de manière irréversible dans le corps et l'environnement ou de déclencher des perturbations hormonales. 
 
Les ministres concernés étaient originaires de Grande-Bretagne, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France (le ministre de l'Environnement Serge Lepeltier), Italie, Lituanie, Slovaquie, Espagne, Suède, et deux de Hongrie. En 2003, le WWF avait mené la même expérience avec 156 personnes, dont la Commissaire à l'Environnement Margot Wallstrom, qui réclame le durcissement des règles sur les produits 
 
"Des pesticides dans les deux tiers des eaux françaises" 12/06/04 
 
(AFP) - Les deux tiers des eaux françaises sont contaminées par des pesticides, selon les contrôles effectués en 2002 et qui viennent d'être publiés par l'Institut Français de l'Environnement. 75es points contrôlés en rivière et 57es analyses des nappes souterraines présentaient au moins un pesticide. Les captages d'eau potable ne sont pas épargnés: 39es prises d'eau en rivière présentent des niveaux de pesticides rendant nécessaire un traitement, et 21n eau souterraine. 
 
Les pesticides, dont la France est le troisième utilisateur mondial, sont utilisés principalement par l'agriculture pour lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les maladies. Ils sont suspectés d'entraîner des malformations congénitales chez les garçons, une diminution de la fertilité masculine et des troubles neurologiques. 
 
Sans apporter de réponse au sujet des pesticides, le ministère de l'Ecologie proposait en de taxer les sacs d'engrais azotés, responsables des nitrates qui polluent les eaux et les sols. Mais 3 jours avant la publication du rapport sur l'eau, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a annoncé que le projet de taxe "azote" était enterré, après un arbitrage de l'Elysée. 
 
Une législation européenne (directive cadre du 23 octobre 2000) impose aux Etats membres de parvenir à un "bon état" des eaux d'ici 2015. La France a déjà condamnée par la Cour européenne de justice pour le mauvais état des eaux. 9,2 milliards d'euros d'aides ont été versés entre 1997 et 2002 sans que la qualité des eaux s'améliore, notait en février la Cour des comptes dans un rapport sévère sur la politique de l'eau en France. La Cour jugeait que les aides, financées pour les trois quarts par les ménages, "vont à l'encontre des principes fondamentaux du droit de l'environnement que sont le principe d'action préventive et le principe pollueur payeur". 
 
Les agriculteurs, responsables d'une grande partie de la pollution des eaux, acquittent 1es redevances versées aux Agences de l'eau. Ils perçoivent neuf fois plus d'aides qu'ils ne versent de  
 
 
"Des pesticides dans la moitié des fruits et légumes en France"  
28.07.2004
 
 
(AFP) - Plus de la moitié des fruits, légumes et céréales consommés en France en 2002 contenaient des résidus de pesticides, relève l'étude annuelle publiée par la Commission européenne pour 18 pays d'Europe. 
 
Pour l'ensemble des pays européens, 56es fruits et légumes ne présentaient pas de trace de pesticides, 38ontraient des résidus, et 5,5résentaient des pesticides au-dessus des normes légales. 
 
En ce qui concerne la France, près de 53es échantillons de fruits, légumes et céréales présentaient des traces de pesticide, dont 8,9n infraction aux normes LMR (limite maximale de résidu). Les dépassements de LMR concernent surtout les épinards, les haricots, les oranges, mandarines, pêches et nectarines. 
 
L'étude note l'absence d'amélioration sur la durée: de 1996 à 2002, la part des fruits, légumes et céréales européens indemnes de pesticide décroît, et à l'inverse, le pourcentage de produits atteignant ou dépassant la norme légale augmente, passant de 3n 1996 à 5,5n 2002. De plus, une proportion croissante des fruits, légumes et céréales contient des traces de plusieurs pesticides: en moyenne 20,7es échantillons montraient un cocktail de plusieurs produits en 2002, contre 14n 1999. 
 
Les pesticides comprennent les fongicides, insecticides et herbicides, dont la France est le troisième consommateur mondial derrière les Etats-Unis et le Japon. Les effets des pesticides à faible dose sur la santé sont encore mal connus, mais ils sont suspectés d'altérer la fertilité chez l'homme, de provoquer des malformations génitales chez le nouveau-né, et d'entraîner des troubles neurologiques. 
 
"Le soleil est devenu dangeureux, les crèmes solaires aussi !" 
22.07.2004
 
 
(AP) - Comme l'exposition au soleil, le recours aux crèmes solaires contenant des filtres chimiques doit être modéré. En vertu du principe de précaution, les femmes enceintes et les enfants devraient même y renoncer, estiment des chercheurs suisses. 
 
De nombreuses crèmes contiennent des filtres UV chimiques, dont certains sont solubles dans les graisses. Faiblement biodégradables, ils s'accumulent dans l'organisme. Ils sont soupçonnés de se comporter comme des hormones sexuelles naturelles et d'exercer une influence négative sur la reproduction humaine et animale (comme les pesticides et en particulier des PCB). 
 
Margret Schlumpf, de l'Institut de pharmacologie et de toxicologie à Zurich, a découvert lors de tests in vitro que 8 filtres UV sur 10 se comportaient comme des oestrogènes, une famille d'hormones sexuelles femelles, résultat corroboré par un autre laboratoire. Les chercheurs zurichois ont également testé les substances chimiques sur des rats, un animal assez semblable à l'être humain sur le plan hormonal. Ils ont observé une maturation précoce de l'utérus chez certaines femelles sexuellement immatures ayant absorbé des filtres UV. Des experts britanniques indépendants ont confirmé les résultats de l'expérience. Par ailleurs, les descendants des rats femelles dont ces substances ont été mélangées à la nourriture étaient moins nombreux et leur taux de survie était plus faible. Chez les rats mâles, les chercheurs ont constaté une modification du poids des testicules et de la prostate, même avec de faibles doses de produits. Des modifications de l'activité de certains gènes ont été observées chez les deux sexes. Le poids de l'utérus a également augmenté en trempant des jeunes femelles rats glabres dans un mélange d'huile d'olive et de filtres UV. Au niveau hormonal, le rat est assez semblable à l'être humain, rappelle Margret Schlumpf. 
 
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les enfants pourraient être davantage sensibles à ces substances. En conséquence, les chercheurs recommandent l'utilisation de crèmes solaires à filtres minéraux, ou microparticules. Elles laissent une fine pellicule blanche sur la peau mais sont exemptes de filtres UV chimiques. 
 
 
"Désodorisants et parfums d'intérieurs empoisonnent l'air"  
25.11.2004
 
 
(AP/AFP) Les désodorisants, bougies, encens et autres parfums d'intérieurs, loin d'assainir l'air comme ils le prétendent, relâchent de nombreuses substances toxiques ou allergisantes, a révèlé l'association de consommateurs UFC-Que Choisir après avoir testé 35 produits. 
 
Un grand nombre de désodorisants d'intérieur parmi les plus connus sur le marché français chargent l'air ambiant de substances chimiques dangereuses, à des niveaux incroyablement élevés. 
 
Certaines substances incriminées sont des cancérigènes reconnus comme le benzène ou le formaldéhyde, des cancérogènes possibles comme le toluène ou le naphtalène, des substances allergèniques comme le limonène, ou des "perturbateurs endocriniens"comme les phtalates. La concentration de ces substances dans l'air intérieur dépasse souvent tous les seuils recommandés par les organismes de santé publique nationaux ou internationaux. 
 
L'UFC-Que Choisir "déconseille formellement aux consommateurs l'usage de ces produits et appelle à la vigilance" ainsi qu'à "la responsabilité des fabricants et des revendeurs: il leur appartient de ne pas proposer à la vente des produits dont ils ne peuvent plus ignorer les dangers". L'association demande aussi "au ministre de la Santé de se saisir d'urgence de ce dossier au regard de l'enjeu de santé publique". 
 
"Le benzène nocif, même à faibles doses" 
02/12/04
 
 
(AP/Reuters) On savait déjà que le benzène, un agent chimique industriel, pouvait augmenter le risque de leucémie et d'autres maladies du sang, mais une nouvelle étude montre qu'une faible exposition pourrait également être néfaste en affectant les globules blancs. 
 
L'étude publiée dans la revue américaine "Science" a suivi 250 ouvriers chinois travaillant dans une usine de chaussures utilisant des colles riches en benzène, et les ont comparés à des ouvriers d'une usine textile qui ne sont pas exposés au benzène. Au bout de 16 mois, les ouvriers exposés au benzène avaient moins de globules blancs que les autres. Ceux qui inhalaient les plus fortes concentrations, de l'ordre de 10 ppm, avaient 24e globules blancs en moins. Même les ouvriers exposés à une concentration inférieure à 1 ppm avait perdu 15e globules, notamment des lymphocytes B et des granulocytes. L'étude a également montré un déclin des cellules dans la moelle osseuse qui forment les globules blancs. 
 
Une fois dans l'organisme, le benzène se concentre dans les graisses et dans la moelle osseuse pour laquelle il est toxique. Il bloquerait notamment l'hématopoïèse &endash; la formation des globules sanguins- dans la moelle osseuse. L'exposition au benzène peut également provoquer une leucémie. 
 
La législation américaine limite le seuil d'exposition au benzène à 1 ppm sur le lieu de travail, mais l'étude révèle que la composition du sang est affectée même à des niveaux inférieurs. 
 
Très courant dans l'industrie, le benzène est notamment employé comme solvant pour fabriquer des plastiques, des résines, des adhésifs et des fibres synthétiques. Les personnes travaillant à bord de navires, dans la réparation automobile, la fabrication de chaussures, le raffinage et le transport de pétrole ou d'essence sont souvent exposées à des émanations de benzène. 
 
"Au moins 10 espèces d'oiseaux auront disparu d'ici la fin du siècle" 13/12/04 
 
 
 
(AFP) Au moins 1.200 espèces d'oiseaux vivant sur notre planète auront probablement disparu d'ici la fin du siècle victimes notamment du réchauffement de la planète et de l'urbanisation, selon une étude conduite par des biologistes américains de l'Université de Stanford . 
 
Cette hécatombe est due aussi à la perte de l'habitat naturel, à la chasse excessive et aux maladies causées par la pollution. La disparition des oiseaux aura des répercussions néfastes sur l'écosytème forestier et l'agriculture. Elle risque aussi d'entraîner un accroissement des épidémies, ont estimé ces chercheurs. Leur rapport cite notamment le rôle crucial joué par les oiseaux pour contrôler la population des moustiques et autres insectes vecteurs de maladies ou nuisibles pour les cultures. 
 
Une perte de 10es espèces d'ici 2100 "est le scénario le plus favorable" qui résulterait de mesures prises pour protéger davantage l'environnement. Dans le cas contraire, les projections indiquent que 14es espèces d'oiseaux pourraient avoir disparu d'ici 2100, et une espèce sur quatre risque d'être sérieusement menacée d'extinction. "Des processus importants de l'écosystème, particulièrement la décomposition biologique, la pollinisation et la dispersion des graines vont en conséquence diminuer", a expliqué dans un communiqué Cagan H. Sekercioglu, principal responsable de l'équipe scientifique du Centre de conservation biologique de Stanford. 
 
Indépendament du nombre d'espèces, le nombre total d'oiseaux a déjà diminué de 20 à 25urant les 100 dernières années. 
 
Les résultats de cette étude interviennent après la publication en novembre 2004 du rapport de l'Union Mondiale de Conservation des Espèces (World Conservation Union/WCU), selon lequel 12es espèces d'oiseaux de la planète sont déjà menacées d'extinction. Le WCU a également conclu dans ce même rapport que près d'un quart des mammifères, un tiers des amphibiens et 42e toutes les tortues pourraient aussi disparaître d'ici la fin du siècle. 
 
 
"Le dernier ours femelle du Béarn abattu par un chasseur" 02/11/04 
 
La dernière ourse femelle de souche pyrénéenne a été abattue par un chasseur près d'Urdos dans la vallée d'Aspe. Les autorités locales avaient pourtant demandé aux chasseurs d'éviter la zone où se trouvarit l'ourse. 
 
Alors qu'un groupe de chasseurs faisait une battue aux sangliers, l'ourse accompagnée de son ourson, s'est sentie menacée et aurait chargé les chiens des chasseurs, selon les affirmations de ces derniers. Bien que les ours bruns des Pyrénées soient une espèce protégée, l'un des chasseurs a tiré à bout portant, blessant mortellement l'animal. L'ourson a pu s'enfuir et n'a pas été retrouvé depuis. 
 
"Cannelle", âgée d'une quinzaine d'année, était la dernière ourse femelle autochtone recensée. En Béarn et Navarre, la zone protégée compte une demi-douzaine d'ours, répartis sur environ 100.000 hectares à cheval sur la France et l'Espagne. "Papillon", le vieux mâle emblématique de la nature sauvage dans les Pyrénées, et père de tous les oursons de Cannelle jusqu'à l'année dernière, s'est éteint en juillet. Il n'y a plus désormais d'ours femelle dans la vallée d'Aspe. 
 
"Aucune circonstance atténuante ne saurait justifier cet acte inqualifiable et catastrophique pour l'une des espèces les plus emblématiques de notre patrimoine naturel", écrit l'association Action Nature dans un communiqué. "Les chasseurs et organisateurs de cette battue au sanglier savaient parfaitement que, sur le site où ils allaient s'adonner à leur loisir, se trouvait Cannelle et son ourson". 
 
"La mort de la seule femelle pyrénéenne connue est un crime contre la nature", juge de son côté la Ligue Roc de l'astrophysicien Hubert Reeves dans un communiqué. "L'ourson orphelin va-t-il survivre?", s'interroge la Ligue. 
 
"Les Etats-Unis tentent d'ouvrir l'Afrique aux OGM" 21/06/04 
 
(AFP) - Après avoir porté plainte à l'OMC pour obliger l'Europe à ouvrir son marché aux OGM, les Etats-Unis tentent de convaincre l'Afrique de s'ouvrir également aux OGM. 
 
Dans ce but, 15 pays d'Afrique de l'ouest participent du 21 au 23 juin à une conférence internationale organisée à Ouagadougou (Burkina Faso) par le gouvernement américain pour leur présenter les avantages de la biotechnologie et des Organismes génétiquement modifiés (OGM). Cette réunion doit rassembler 400 délégués et quatre chefs d'Etat. Le but est de "combler le déficit d'informations et de combattre les préjugés sur la biotechnologie, notamment les OGM", a expliqué un représentant du Burkina Faso. 
 
Le Burkina Faso, l'un des pays les plus pauvres du monde, a entrepris avec la firme américaine Monsanto des essais d'OGM dans le domaine du coton et compte parmi les défenseurs des biotechnologies. 
 
 
"Mort de vaches nouries aux OGM" 18/06/04 
 
(AFP) - Dans une ferme de Hesse en Allemagne, 12 vaches nourries avec du maïs génétiquement modifié "BT 176" sont mortes, après diarrhées et l'apparition de sang dans le lait et l'urine. 
 
Le BT 176 contient un gène modifié destiné à repousser les insectes. Selon la fiche informative du fournisseur Syngenta GmbH, "il est officiellement prouvé qu'il est éliminé en quelques secondes par l'appareil digestif et n'est présent ni dans le lait, ni dans la viande". Mais le paysan propriétaire des vaches a ordonné plusieurs expertises, qui ont établi que "la substance reste beaucoup plus longtemps que prévu dans l'organisme". "Sur des vaches en pleine forme, cela n'a peut être pas d'influence, mais dès qu'elles sont affaiblies, cela peut être mortel", estime l'agriculteur.  
 
"L'Europe ouvre la porte aux OGM" 19/05/04 
 
La Commission Européenne (le gouvernement non-élu de l'Union Européenne) vient de mettre fin au moratoire qui interdisait la commercialisation d'OGM en Europe depuis juin 1999. 
 
Malgré l'hostilité des citoyens européens vis à vis des OGM, la Commission européenne a pris la décision d'autoriser la vente du maïs "BT 11", un maïs doux de la firme suisse Syngenta destiné à la consommation humaine. Ce maïs transgénique a été rendu résistant à un insecte (le pyrale) et tolérant à un herbicide (le glufosinate ammonium). 
 
Six pays (Irlande, Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Finlande et Italie) s'étaient prononcés en faveur du BT 11. Trois autres (Allemagne, Belgique et Espagne) s'étaient abstenus et les six derniers (France, Autriche, Luxembourg, Danemark, Portugal et Grèce) avaient voté contre. Faute d'accord entre les Etats membres, c'est la Commission Européenne qui a assumé la responsabilité politique de lever le moratoire. 
 
La Commission rappelle que des produits alimentaires issus de 16 OGM ont déjà été autorisés avant 1999, y compris le maïs BT 11, mais sous forme d'huile et non de maïs en boîte, d'où la nécessité d'une nouvelle autorisation. 
 
En France, l'Agence de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) avait pourtant rendu un avis défavorable sur le BT 11, jugeant les essais sur les animaux insuffisants. Mais le Comité scientifique européen en a jugé autrement, estimant que le BT 11 était "aussi sûr" pour l'alimentation humaine que ses équivalents conventionnels, sans exiger d'étude complémentaire sur animaux. 
 
Déjà, le 19 avril 2004, le maïs transgénique "MON 863" de la firme américaine Monsanto avait reçu le feu vert de l'agence scientifique européenne (EFSA, European Food Safety Authority) en vue d'une éventuelle autorisation dans toute l'Union européenne. 
 
Le maïs "MON 863" avait reçu un avis défavorable de la commission chargée d'expertiser les dossiers d'OGM en France (la CGB, Commission française du Génie Biomoléculaire). Selon cette commission scientifique, le test de toxicité conduit sur des rats pendant 3 mois "soulève de nombreuses questions". Entre le groupe témoin et le groupe nourri 90 jours avec le maïs MON 863, le groupe nourri au maïs OGM présente une augmentation de globules blancs et de lymphocytes chez les mâles, une baisse de réticulocytes chez les femelles et un poids des reins diminué chez les mâles, notamment. En conséquence, la Commission du génie biomoléculaire déclarait qu'elle "n'était pas en mesure de conclure à l'absence de risque pour la santé animale en ce qui concerne le maïs MON 863". 
 
L'avis d'autorisation européen était resté confidentiel, mais il a été révéllée par l'ancienne ministre de l'environnement Corinne Lepage qui a transmis le document de l'EFSA à l'AFP après l'avoir obtenu par le biais de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA). Corinne Lepage, qui préside le Comité de recherche et d'information sur le génie génétique (Crii-gen), dénonce le "manque de transparence", ajoutant que le fait qu'on oblige les citoyens européens à consommer des OGM dont ils ne veullent pas et contraire a leur santé est "très inquiétant pour la démocratie". 
 
"Interdiction tardive d'un insecticide tueur d'abeilles" 23/02/04  
 
Le ministre français de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a annoncé lundi sa décision de suspendre l'autorisation de commercialisation des insecticides à base de Fipronil, notamment l'insecticide Regent TS fabriqué par BASF Agro, et fortement soupçonné de tuer les abeilles. 
 
La suspension s'appliquera jusqu'à ce que l'autorité européenne de sécurité des aliments prenne position, a-t-il ajouté. 
 
Cette interdiction tardive est assez hypocrite, car les agriculteurs sont autorisés à utiliser les produits déjà achetés et les semences traitées dont ils disposent pour les semis de printemps. 
 
Le ministre a également décidé d'engager une procédure pour examiner l'autorisation d'utilisation de l'insecticide Gaucho, fabriqué par Bayer, en vue d'une éventuelle suspension de ce produit. 
 
Une semaine après la mise en examen de BASF Agro, actuel propriétaire du Régent TS, la société Bayer CropScience France, propriétaire de juin 2002 à mars 2003 de l'insecticide, et son directeur général ont à leur tour été mis en examen lundi pour "mise en vente de produits agricoles toxiques nuisibles à la santé de l'homme ou de l'animal". 
 
 
"France: la loi sur l'eau sur le point d'aboutir, après sept ans de réflexion"  
le 09/03/05 (le figaro)
 
 
PARIS (AFP) - Le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier présente mercredi, après sept ans de débats houleux, un projet de loi sur l'eau qui n'impose aucune nouvelle taxe aux agriculteurs, conformément à l'engagement pris en 2002 par Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle. 
La France, condamnée à maintes reprises par la Commission européenne pour ses manquements à la qualité de l'eau, a mis en chantier cette réforme de la politique de l'eau en 1998. 
 
Le projet de loi prévoyait initialement, tout comme le projet de Dominique Voynet voté en première lecture en 2002, une taxation des nitrates de l'agriculture. La mesure a définitivement disparu après un arbitrage de Matignon et de l'Elysée en juillet. L'actuel projet de loi vise "un bon état écologique des eaux" en 2015, conformément à la directive (loi) européenne du 23 octobre 2000. 
 
Aujourd'hui, la moitié du territoire est classé en "zone vulnérable" pour les nitrates. Les pesticides sont en outre présents dans 75es cours d'eau et la moitié des nappes souterraines, selon l'Institut français de l'environnement. 
 
Les agriculteurs, qui consomment 68e l'eau utilisée en France, sont responsables de la plus grande partie des pollutions par les nitrates (émanant des élevages et engrais) et les pesticides. Ils acquittent 1es redevances aux Agences de l'eau, qui leur versent 7 fois plus d'aides à la dépollution. 
 
La loi va ramener ce ratio à 2,5, explique le ministère de l'Ecologie. Le texte prévoit de transférer l'actuelle taxe sur les pesticides (TGAP phytosanitaires) payée par les fabricants d'engrais du budget de l'Etat aux Agences de l'eau, qui gèrent la dépollution par bassin. 
 
La taxe (40 millions d'euros) sera prélevée au niveau des coopératives où les agriculteurs achètent les engrais. "Son montant apparaîtra sur la facture de l'agriculteur à côté de la TVA, ce qui aura un effet pédagogique", selon le ministère. 
 
In fine, les agriculteurs n'acquitteront pas de taxe supplémentaire, mais les Agences de l'eau toucheront un peu plus d'argent en provenance de l'agriculture. Le monde agricole contribuera pour 3 à 4es redevances (60 millions d'euros sur un total de 1,8 milliard de redevances par an) contre 1ctuellement, selon le ministère. 
 
Les ménages restent les plus gros contributeurs (82u lieu de 86 tandis que la part de l'industrie est stable (environ 14 
 
"Sauf sursaut de la représentation nationale lors de l'examen du projet de loi, le scandale actuel, qui fait des ménages la vache à lait de la politique de l'eau et encourage les pollutions agricoles en refusant de faire payer les responsables, va continuer", s'indigne l'UFC-Que Choisir, très active dans le débat sur l'eau. 
 
La loi "omet de s'attaquer à la question de la pollution par les nitrates", poursuit l'association de consommateurs. Elle renonce aussi à limiter la durée des contrats des grandes compagnies d'eau (20 ans actuellement), et à encadrer la part fixe dans la facture, déplore l'UFC. 
 
Le ministère de l'Ecologie met en avant d'autres mesures: protection des eaux avec des bandes d'herbe le long des rivières, contrôle tous les 5 ans des pulvérisateurs de pesticides, obligation de maintien d'un débit minimal de 1/10e dans les rivières d'ici fin 2013. Cette mesure, qui vise à préserver les milieux aquatiques, est contestée par les opérateurs de barrages. 
 
Le projet de loi, présenté début avril au Sénat, réforme aussi l'organisation de la pêche, en créant l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA) à la place du Conseil supérieur de la pêche (CSP). 
 
 
"La demande chinoise de bois menace les forêts à travers le monde" le 08/03/05 (le figaro) 
 
PEKIN (AFP) - La demande croissante de bois qui accompagne le développement économique de la Chine constitue une menace pour les forêts à travers le monde, selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) publié mardi. 
La Chine est devenue l'un des principaux clients de pays comme la Russie, la Malaisie ou l'Indonésie pour le bois et la pâte à papier. Elle est aussi l'une des principales destinations de bois abattu et vendu illégalement, selon les experts du WWF. 
 
Dans son rapport intitulé marché du bois en Chine, commerce et environnement"organisation de défense de l'environnement souligne que les principaux pays qui exportent du bois vers la Chine sont tous confrontés à des problèmes de surexploitation forestière, de transformation de leurs forêts naturelles et d'abattage illégal. 
 
Les auteurs du rapport rappellent que la consommation des Chinois reste encore faible, mais qu'elle augmente rapidement. 
 
"Alors que les Chinois utilisent en moyenne 17 fois moins de bois que les Américains, les importations chinoises de bois ont connu une augmentation spectaculaire au cours des dix dernières années et vont continuer à croître pour répondre aux besoins de l'énorme population et d'une croissance économique rapide"
 
La hausse des importations est aussi le résultat des mesures prises pour limiter la déforestation en Chine. 
 
"Les mesures prises par le gouvernement chinois pour protéger ses forêts ont eu pour conséquence une diminution notable de la production de bois en Chine", selon le rapport qui prédit qu'en 2010, les forêts et plantations du pays fourniront moins de la moitié de la demande industrielle de bois chinoise. 
 
"Des interdictions d'abattre en Chine ne doivent pas conduire à des déforestations ailleurs dans le monde", selon Claude Martin, directeur général de WWF International. 
 
"Une action résolue est nécessaire pour assurer que des forêts bien gérées soient à l'origine des chaînes de fournisseurs qui mènent en Chine ou passent par elle", a ajouté M. Martin. 
 
 
"États-Unis - Vote en faveur des forages pétroliers en Alaska"(ledevoir.com) 
 
 
Washington -- À l'issue d'un vote serré, le Sénat américain a décidé hier d'autoriser les forages pétroliers dans un parc naturel de l'Alaska, offrant une victoire importante au président George W. Bush face aux défenseurs de l'environnement qui combattaient cette mesure depuis plus de 20 ans. 
 
 
Par 51 es voix contre 49 les sénateurs ont inscrit au budget une motion qui autorise le forage de puits pétroliers dans une des dernières régions totalement protégées des États-Unis, l'Arctic National Wildlife Refuge (ANWR), une plaine côtière sauvage de l'Alaska.  
 
La mesure, appuyée depuis 20 ans par les groupes de pression pétroliers et ouvertement soutenue par le président Bush, a été proposée quatre fois au Sénat depuis 1991 mais avait jusqu'alors toujours été rejetée.  
 
Afin d'éviter une obstruction de la part des députés démocrates minoritaires au Sénat, les chefs du groupe républicain, favorables aux forages, avaient inclus la mesure dans le projet de budget.  
 
Ils n'ont pas obtenu gain de cause pour autant. Le sénateur républicain de l'Alaska Ted Stevens, qui s'est battu depuis 24 ans pour l'ouverture des réserves pétrolières du nord de l'État, a reconnu qu'il pourrait y avoir un «long processus» avant l'adoption définitive de ce projet, qui doit encore être approuvé par le Congrès lors du vote final du budget.  
 
Les arguments républicains sont essentiellement d'ordre économique. Le président Bush a estimé la semaine dernière à dix milliards de barils le potentiel de production de brut dans l'ANWR, ajoutant que l'extraction serait «presque sans impact sur l'environnement et la faune».  
 
 
 
Ce n'est pas l'avis des écologistes, qui dénoncent moins le forage que la mise en place d'un réseau d'oléoducs, selon eux néfaste pour la faune sauvage : caribous, ours polaires, oiseaux migrateurs, etc.  
 
 
 
 
Les démocrates contestent également les chiffres avancés par les républicains. John Kerry, sénateur du Massachusetts et candidat malheureux face à George W. Bush lors de l'élection présidentielle de novembre dernier, a ainsi estimé que la mesure n'aurait «aucun effet sur l'approvisionnement énergétique du pays à long terme».  
 
 
 
Un autre sénateur démocrate, Richard Durbin (Illinois), a averti que la production de pétrole dans l'ANWR ne représenterait jamais que 2,5 es besoins en pétrole des États-Unis et qu'il serait préférable de diminuer la consommation des automobiles américaines.  
 
 
"Protection des vieilles forêts au Québec: un écran de fumée!"(ledevoir.com) 
 
L'annonce récente par le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, M. Pierre Corbeil, des nouveaux objectifs de protection et de mise en valeur des ressources du milieu forestier (OPMV) constitue certes un pas dans la bonne direction en ce qui touche plusieurs aspects de la protection de notre forêt, mais il ne constitue qu'un écran de fumée en ce qui concerne le maintien d'un seuil minimal de vieilles forêts. Je m'explique. 
 
 
 
L'objectif 4 des OPMV indique la volonté du ministère de maintenir en tout temps au moins 33 e la proportion naturelle des vieilles forêts au Québec (proportion qui varie selon les documents du ministère de 52 à 70 elon les régions). Il justifie ce seuil de 33 partir d'études faites au Nouveau Brunswick et en Colombie Britannique qui indiquent que ce seuil permettrait de maintenir la biodiversité de nos forêts. Donc, on pourrait s'attendre à lire dans la stratégie du Ministère que le gouvernement préserverait intégralement et en tout temps au moins 33 es vieilles forêts du Québec.  
 
Évidemment, cela aurait été trop simple et probablement trop coûteux en terme de disponibilité en bois. À la place, le ministère nous propose une stratégie à trois niveaux. Dans un premier temps, il nous propose de conserver dans toutes les unités d'aménagement forestier (UAF) des «refuges biologiques» correspondant à 2 u territoire forestier productif. Il s'agit ici d'une «vraie» protection des vieilles forêts sur 2 u territoire, et donc selon mes calculs de 2 et 4 es vieilles forêts (et non pas 33 ).  
 
Dans un deuxième temps, le ministère prévoit établir des «îlots de vieillissement» sur 10 u territoire. Il ne s'agit pas ici de vieilles forêts au sens ou les chercheurs l'entendent (forêts où une bonne proportion des arbres meurent de vieillesse, soit, pour le Québec, des forêts ayant entre 90 et 200 ans, selon le type de forêt), mais plutôt de forêts prêtes à couper qu'on laisse vieillir un peu plus dans l'espoir que ces années supplémentaires permettront de produire des caractéristiques qui se rapprochent des vieilles forêts. Selon ce que je comprends, on parle ici d'ajouter 10 à 25 ans à une forêt que l'on coupe normalement après 50 à 90 ans, selon les régions.  
 
 
 
Bien qu'il est vrai que ce genre de «vieillissement» permette de conserver certains attributs des vieilles forêts, rien n'indique lesquels. Surtout, le document ne nous informe pas des études qui ont été faites pour montrer que ce «vieillissement» permettrait, de fait, de maintenir les caractéristiques essentielles propres aux vieilles forêts. On nage donc ici dans l'incertitude la plus complète, et il est clair qu'il est impossible d'affirmer que cette pratique va permettre de maintenir 10 es vieilles forêts, puisque nous ne savons même pas si ces forêts de quelques années plus vieilles ressemblent vraiment à des vieilles forêts !  
 
 
 
 
Finalement, et cela est encore pire, on suggère d'effectuer des pratiques sylvicoles «adaptées» sur 5 à 11 u territoire pour permettre de maintenir, et je cite, «les attributs essentiels» des vieilles forêts. Le ministère parle ici de «compromis en matière de vieilles forêts». Ces pratiques sylvicoles adaptées ne sont pas bien expliquées, mais on y parle de maintenir des strates arbustives et arborescentes, des vieux chicots et de gros débris ligneux, etc.  
 
 
 
Encore une fois, cette pratique forestière est intéressante, mais on ne fait mention nulle part d'étude qui nous permet de croire que ces pratiques vont conserver le caractère très particulier d'une vieille forêt.  
 
Il apparaît donc évident qu'il est faux d'affirmer qu'avec ces trois types d'intervention, 33 es proportions historiques connues des vieilles forêts vont être protégées. La seule chose que l'on peut affirmer est que les OPMV vont protéger de 2 à 4 es proportions historiques de vieilles forêts et que l'on va modifier nos coupes forestières pour «essayer» de maintenir une partie du caractère particulier des vieilles forêts sur 29 à 31 e la proportion historique de vieilles forêts. L'affirmation du ministère est au mieux imprécise, au pire malhonnête.  
 
Le ministère continue donc son petit jeu de cache-cache forestier avec la population et cela malgré le rapport récent de la commission Coulombe qui dénonçait fortement cette façon de faire.  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Modifié en dernier lieu le 24.02.2006
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